
Le Comité de pilotage de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) au Burkina Faso a organisé, vendredi 29 août 2025, à Ouagadougou, un atelier de sensibilisation à la notation de la transparence des acteurs miniers à l’intention des hauts-commissaires de 24 provinces.
Pour booster la transparence du secteur extractif, un dispositif d’évaluation et de classement des acteurs a été développé pour être mis en œuvre à partir de 2026. Cette éva-luation sera notée d’une part, par un comité ad hoc et d’autre part, par un sondage public. La sommation des notes issues de ces deux évaluations donnera les notes finales. Pour la réussite de la notation du public, l’adhésion des populations des collecti-vités abritant des activités minières s’avère nécessaire.
Pour y parvenir, le Comité de pilotage de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) au Burkina Faso a décidé de mener une campagne de sensibilisation auprès de ces populations. En prélude à cette campagne, il a organisé, vendredi 29 août 2025, à Ouagadougou, un atelier de sensibilisation à la question à l’intention des hauts-commissaires de 24 provinces. Pour le secrétaire général du ministère de l’Economie et Finances, Vieux Abdoul Rachid Soulama, par ailleurs président du Comité de pilotage de l’ITIE au Bur-kina Faso, cette rencontre d’échanges vise à leur présenter un outil d’évaluation innovant et endogène conçu pour mesurer le niveau de transparence des acteurs du secteur extractif.
« C’est vrai que notre stratégie de mobilisation du public cible prévoit des séances de sensibilisation à l’endroit des populations. Mais, il faut que les chefs des circonscriptions administratives qui sont les garants de l’Etat au niveau des localités concernées, soient aussi sensibilisés et puissent, à leur tour, nous accompagner dans le processus »,
a-t-il justifié.
Le SG du ministère en charge de l’économie a fait observer que la politique actuelle du gouvernement recommande l’utilisation efficace des ressources,
qui sont d’ailleurs limitées. « Au regard de cet enjeu, il nous parait indispensable de solliciter votre implication pour la réussite des séances de sensibilisation », a-t-il insisté auprès des participants. Selon M. Soulama, plusieurs intérêts ont justifié le choix du Burkina à intégrer la transparence dans les paramètres de la gouvernance du secteur minier, à partir de 2008.
Un échantillon de 2 000 acteurs à évaluer
Il a notamment fait référence à la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des ressources, au renforcement de la gouvernance locale avec l’implication des
populations dans la gestion du secteur, à la rede-vabilité des acteurs du secteur envers la population, à l’accès à l’information sur la gestion du secteur minier par la population ainsi qu’au suivi des impacts de l’activité minière sur les communautés locales et la confiance des investisseurs.
« La transparence est vitale et indispensable pour une contribution significative des activités extractives au développement socio-économique de notre pays. Et le comité de pilotage de l’ITIE qui a reçu mandat pour en faire la promotion est parti sur le principe que la transparence du secteur est la résultante de celle de ses acteurs », a-t-il soutenu. Le secrétaire permanent de l’ITIE-BF, Eric Wilfrid Yerin Zouré, a précisé que la notation des acteurs du système extractif que sont les sociétés minièree et l’administration par la commission ad hoc sera évaluée à hauteur de 80% et la notation du public à 20%.
« A l’issue de cette évaluation, l’on saura les acteurs qui travaillent efficacement dans la transparence du secteur extractif », a-t-il expliqué.
Faisant cas de la fiabilité du dispositif d’évaluation, M. Zouré a indiqué que l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a participé à l’élaboration d’une méthodologie scientifique. « Sur cette base, des critères ont été définis pour évaluer un échantillon de 2 000 acteurs », a-t-il fait savoir. Relevant les critères principaux, il a cité le respect des normes du Code minier, la lutte contre la corruption, à savoir les mécanismes mis en place à cet effet, la divulgation des informations, la capacité des collectivités territoriales à partager le maximum d’informations aux populations.
Adama SAWADOGO
Soukriya NACRO
(Stagiaire)