La coalition des syndicats engagés dans la lutte contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs a, au cours d’une assemblée générale, le jeudi 18 juin 2020 à Ouagadougou, annoncé une grève générale, les 8 et 9 juillet prochain. Cette grève sera précédée d’un meeting, le 4 juillet sur l’ensemble du territoire national.
Après une suspension des mouvements du fait de la COVID-19, les travailleurs de l’administration publique veulent à nouveau monter au créneau pour exiger du gouvernement la satisfaction de leur plateforme, notamment la suppression de l’Impôt unique sur les traitements des salaires (IUTS), sur les primes et indemnités. Hier jeudi 18 juin 2020, au cours d’une assemblée générale, la coalition des syndicats engagés dans la lutte contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs a annoncé une série d’activités qu’elle entend mener à court terme.
Il s’agit notamment d’une grève générale prévue, les 8 et 9 juillet prochain, précédée de meetings sur tout le territoire national, le samedi 4 juillet. A l’issue, d’autres actions biens « réfléchies » seront menées, a prévenu le porte-parole des structures syndicales, Bassolma Bazié, et bien au-delà du mois d’octobre. « Nous allons avancer sereinement, et nous aurons la victoire. Nous avons cette capacité », a-t-il rassuré. Il a dénoncé la répression dont sont victimes certains travailleurs et a invité les différents syndicats à la mobilisation. « La mobilisation des camarades de ce soir est la preuve qu’aucune répression ne peut démoraliser les travailleurs », foi de M. Bazié, qui a cité plusieurs victoires remportées par le mouvement syndical depuis l’indépendance du pays jusqu’à nos jours.
Il a indiqué que des travailleurs de la municipalité sont en mouvement depuis un certain temps. « Notre coalition reste ouverte à tous les syndicats », a-t-il lancé. Il a enfin déploré l’attitude de certains promoteurs de la presse privée qui ont pris des sanctions face à des travailleurs sortis récemment pour réclamer des meilleures conditions de vie et de travail. A l’occasion de cette assemblée générale, la coalition a fait le point des répressions contre les travailleurs depuis le mois de mars dernier et les actions entreprises pour soulager ces derniers.
A la suite de la grève du 16 au 20 mars, a rappelé le secrétaire général de la F-SYNTER, Souleymane Badiel, des agents du ministère en charge de l’éducation nationale et celui de l’Economie et des Finances ont vu leurs salaires suspendus. Selon lui, la mobilisation des travailleurs a permis de collecter plus de 73 millions F CFA pour soutenir ces agents. S’agissant des actions entreprises, il a ajouté l’engagement d’un processus judiciaire.
Quant à la révocation des trois agents du ministère en charge des finances, M. Badiel a jugé cette décision « politique ». Il a rassuré que des mesures sont prises au sein du syndicat du ministère pour accompagner ces agents. « Quel que soit le temps qu’il nous faut pour rétablir les travailleurs dans leurs droits, nous le ferons. Nous avons géré avec succès des répressions qui ont duré 10 ans et plus », a-t-il conclu.
Adama SEDGO