Fronde sociale : «Il faut savoir raison garder», Simon Compaoré

Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a organisé un déjeuner de presse, le lundi 10 juin 2019 à Ouagadougou. Avec les hommes de médias, le président par intérim du parti, Simon Compaoré, s’est notamment prononcé sur la question sécuritaire, le front social et le dialogue politique initié par le président du Faso.

Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a mis en place un noyau de quatre personnes dont deux de l’opposition et deux de la majorité, sous l’égide du ministre en charge de l’administration territoriale, en vue de la tenue du dialogue politique qu’il a initié. «Ce noyau a commencé à travailler et il remettra les conclusions de ses réflexions au président du Faso avant qu’il ne convoque le dialogue», a-t-il dit. C’est ce qu’a affirmé le président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré lors d’un déjeuner de presse, le lundi 10 juin 2019, à Ouagadougou. Il a cependant précisé que le Burkina Faso n’est pas à l’heure d’une conférence nationale souveraine comme le réclament certains, précisant qu’en dépit des difficultés, les institutions de la République fonctionnent correctement. Pour le MPP, on doit donc s’en tenir aux aspects purement politiques lors de ce dialogue, notamment l’élection présidentielle, le référendum et la participation des femmes en politique. Quant aux autres questions d’intérêt national comme la réconci-liation nationale, l’incivisme et la gouvernance, un autre cadre pourra être trouvé.
Sur la situation sécuritaire nationale, Simon Compaoré a estimé que la lutte incombe d’abord au Burkina Faso, quitte à ce que ses partenaires et amis lui viennent en aide en termes de formation, d’équipements … «La loi de programmation militaire a été adoptée en 2017 à cet effet, pour une montée en puissance de nos Forces de défense et de sécurité», a-t-il ajouté. Simon Compaoré reconnaît toutefois que le vecteur aérien nécessite l’accompagnement de pays partenaires, en plus d’une bonne collaboration avec les pays voisins.

«Nécessaire» trêve sociale

Quant aux accusations d’exactions contre des FDS, le président par intérim du MPP invite les Burkinabè à la vigilance. «Je suis de ceux qui applaudissent l’adoption prochaine d’une loi contre ceux qui découragent nos FDS au front. L’ennemi est parmi nous et quelquefois, c’est lui qui organise cette désinformation et ses fausses accusations», a-t-il lancé. Déjà, M. Compaoré salue l’unanimité de tous sur le fait que les terroristes cherchent à diviser les Burkinabè en surfant sur les conflits communautaires et inter-religieux. Au titre de la sortie d’un syndicat de la police qui a communiqué le nombre d’armes d’un commissariat, Simon Compaoré a exprimé son indignation.
A l’entendre, à l’heure de la conjugaison des efforts pour faire face à l’hydre terroriste, des agents de la police, tenus par le droit de réserve, ne doivent pas dévoiler à l’ennemi des informations aussi stratégiques. «Ils devraient être sanctionnés parce que c’est une faute grave. Des efforts sont constamment faits pour mieux équiper nos FDS et on ne peut pas encourager de tels actes», a-t-il argué. Les premiers responsables du MPP ont également évoqué la nécessité d’une trêve sociale au pays des Hommes intègres. «Il faut savoir raison garder, parce que notre mission c’est de faire en sorte que le développement se fasse sur la base de la justice et de l’équité», a indiqué Simon Compaoré. Et de poursuivre qu’autant que les fonctionnaires, les agriculteurs, les commerçants et tous les autres sont des Burkinabè qui ont droit à leur «part du gâteau». A propos de la remise à plat des rémunérations des agents publics, il a fait savoir que, loin d’avoir jeté le projet à la poubelle, le gouvernement a engagé une démarche en vue d’avoir l’adhésion du maximum d’acteurs à sa mise en œuvre.

Jean-Marie TOE

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