Gestion des aires protégées: Des experts en quête de nouvelles approches

La Coopération allemande en collaboration avec le ministère de l’Environnement, de l’Economie verte, et du Changement climatique a organisé, les 28 et 29 octobre 2019 à 0uagadougou, une rencontre d’information et d’échanges de haut niveau sur la gestion des aires protégées au Burkina Faso.

La gestion des aires protégées au Burkina Faso est confrontée à des problématiques majeures, notamment les pressions anthropiques (le braconnage, la pêche illégale, l’orpaillage, le pacage, le pâturage, etc.), l’insuffisance des ressources naturelles et financières et l’absence d’un mécanisme de financement durable. Cette situation requiert le développement de nouvelles approches pour sauver la faune burkinabè. C’est dans ce cadre qu’il s’est tenu, les 28 et 29 octobre 2019 à Ouagadougou, une rencontre d’information et d’échanges de haut niveau sur la gestion des aires protégées au Burkina Faso. Elle avait pour but de contribuer à une meilleure connaissance des forces et faiblesses des différents types de gestion des aires protégées. A l’ouverture des travaux, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Ingo Herbert, a rappelé que les aires protégées accomplissent de manière exemplaire leurs missions de conservation de la diversité biologique et participent activement au développement socio-économique des communautés locales. Selon lui, il va de soi que le développement de nouvelles approches n’est réalisable, qu’avec l’adoption de nouvelles politiques. «Le ministère allemand de la Coopération économique dans sa politique d’appui au financement durable des parcs nationaux du complexe W-Arly-Pendjari, site du patrimoine mondial de l’UNESCO vient d’accorder un financement de 10 millions d’euros (plus de six milliards F CFA, Ndlr) au Burkina Faso», a-t-il déclaré. Ingo Herbert a rassuré que la coopération allemande reste disponible à accompagner les différentes réformes pour l’accomplissement de la politique de promotion et la valorisation économique des aires protégées.

«Une faune riche et variée»

Pour assister le monde à mieux édifier et définir des politiques appropriées, le directeur régional de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Aliou Faye, a annoncé que son institution a publié les six catégories d’aires protégées assorties d’orientation pour leur application par les pays. «Avec son réseau mondial d’experts dans le domaine, l’UICN appuie les pays à identifier les objectifs de gestion appropriée à chaque catégorie», a informé le directeur régional.
Il a indiqué que la présente rencontre revêt une importance capitale pour deux raisons majeures. «D’abord le Burkina Faso regorge encore de faune riche et variée qui peut contribuer à son développement durable et harmonieux. Ensuite, la gestion durable des réserves de faune requiert l’implication de plusieurs catégories d’acteurs que ceux traditionnellement reconnus constitués par des gestionnaires desdites réserves, les ministères de tutelle», a-t-il expliqué. Le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique Nestor Batio Bassière, a dit accorder un intérêt à toute initiative susceptible d’apporter une réponse au contexte actuel. Car, selon lui, le pays des Hommes intègres dispose d’un réseau d’espaces de conservation constitué de 77 aires protégées couvrant une superficie estimée à plus de 3,9 millions d’hectares. A côté des préoccupations classiques, s’est ajoutée depuis un certain temps, a-t-il poursuivi, la question d’insécurité que connaît le pays. «Plusieurs attaques terroristes ont été perpétrées au niveau des aires protégées, marquées par des assassinats d’agents forestiers et de leurs collaborateurs, des incendies de postes forestiers et de campements touristiques, des destructions et des vols des équipements», a-t-il regretté. Les principales conséquences de cette nouvelle donne sécuritaire a noté le chef du département de l’Environnement sont : l’affaiblissement des capacités d’intervention des services forestiers ; la recrudescence des actes d’exploitation illégale des ressources naturelles et l’anéantissement des activités socioéconomiques, notamment touristiques dans les régions concernées. Pour lui, la présente rencontre constitue une véritable opportunité d’échanges sur les voies et moyens de contribuer à juguler ce phénomène. Nestor Batio Bassière a invité les participants venus principalement des ministères en charge de la défense, de la sécurité, de l’économie, de la recherche scientifique et de l’environnement à des échanges fructueux et constructifs, afin que les propositions et recommandations constituent de véritables solutions aux problématiques identifiées. Après l’ouverture de l’atelier, les participants ont droit à deux communications. Les thèmes abordés sont : «Différents modèles de partenariat public privé : Expériences et leçons apprises des 20 dernières années» et «Expériences de la gestion déléguée en mode partenariat public-privé».

Paténéma Oumar OUEDRAOGO
pathnema@gmail.com

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