Guerroyer sans tendre la sébile

La contribution des filles et fils du Burkina, agents de l’Etat ou du secteur privé, décrétée pour la souveraineté et engager les vraies batailles qui attendent le Burkina Faso. C’est ainsi qu’il faut comprendre la mesure gouvernementale décidée en Conseil des ministres et qui demande aux fonctionnaires et aux agents du privé une contribution pour 1% de leur salaire net et 25% sur les primes et chez les membres du gouvernement, 5% comme effort de paix. Le pays s’est, en effet, donné pour vocation d’arracher sa paix en toute souveraineté en mettant à contribution ses filles et fils. C’est la concrétisation de la volonté du Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, lors de son message à la Nation le 11 décembre dernier.

La danse de la famille a quitté la place publique pour se déporter dans la calebasse. Alors, rien à faire, les membres de cette grande entité humaine devront s’y mettre, selon leurs moyens. Chacun devra donc accepter de mettre le pied dans la calebasse pour ne pas être en reste. « Ce geste de solidarité compte pour l’année 2024 et vise à améliorer, d’une part, l’équipement des forces combattantes résolument engagées sur les différents théâtres des opérations, et d’autre part, la prime des Volontaires pour la défense de la patrie qui passe de 60 000 à 80 000 F CFA », selon le ministre en charge de l’économie, Aboubakar Nacanabo. Le pays veut la paix.

Il obtiendra cette paix qui est devenue un challenge au regard de bien de circonstances que nous vivons. Cela montre aussi que la guerre pour la paix et pour le développement appelée la reconquête est résolument engagée. 2024 sonne ainsi le paroxysme d’une volonté affichée de gagner tous les challenges en comptant d’abord sur nos forces ; en allant chercher ce nexus, ce nectar qui l’accompagnera partout où chaque citoyen, acteur de la paix, se trouve. Le monde nous regarde. Le monde attend un échec ou une victoire dans cette lutte souveraine, pour décréter que jamais un peuple n’a pu se soustraire des diktats imposés pour gagner sa souveraineté. Mais à côté, les pays africains apprennent progressivement à se libérer de ces guerres qui leur sont imposées. Aujourd’hui, c’est bien les acteurs organisés, les agents du public et du privé dont certains avaient volontairement pris l’engagement de mettre la main à la pâte pour la pétrir et en sortir la paix pour le pays et gagner sa souveraineté. Demain ce pourrait être d’autres acteurs, d’autres filles et fils du pays, avec notamment le retour massif des personnes déplacées dans leurs villages qui traduiront en actes de solidarité la bienveillante tradition de dons et de partages qui caractérisent le peuple burkinabè. Et la chaine s’élargira en embarquant ceux qui avaient des doutes sur la capacité du Burkina à se regarder de l’intérieur pour se réaliser. Les Burkinabè devront aller chercher de manière souveraine et légitime ce ressort pour se relancer. Dix ans bientôt que nous sommes dans une guerre qui aura plombé bien de secteurs. Savoir que le bout du tunnel dépend en grande partie de nous, devra donc être perçu comme ce levain, cette main solidaire pour éliminer cette tradition de la main tendue qui n’a pas toujours donné les fruits espérés .

Par Assetou BADOH badohassetou@yahoo.fr

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