Interventions de la BAD au Burkina: la vice-présidente Nnenna Nwabufo en “mini revue” de performance

La vice-présidente du complexe développement régional, intégration et prestation de services du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Nnenna Nwabufo, entourée du responsable-pays de la banque au Burkina Faso, Daniel Ndoye, et du lead économiste pour l’Afrique de l’Ouest, Marcellin Ndong Ntah, a animé un déjeuner de presse, le mercredi 14 mai 2025, à Ouagadougou. Les échanges avec les hommes et femmes de médias ont porté sur les interventions de la BAD au pays des Hommes intègres.

La Banque africaine de développement (BAD) veut mieux informer la population burkinabè sur ses interventions au Burkina ainsi que la qualité de son partenariat avec le gouvernement. Dans cet objectif, la vice-présidente du complexe développement
régional, intégration et prestation de services du Groupe de la BAD, Nnenna Nwabufo, entourée du responsable-pays de la banque au Burkina Faso, Daniel Ndoye et du lead économiste, Marcellin Ndong Ntah et d’autres collaborateurs, a animé un déjeuner de presse avec les hommes et femmes de médias burkinabè, le mercredi 14 mai 2025, à Ouagadougou.

Cette rencontre avec les journalistes entre dans le cadre de la mission officielle de la banque au Burkina qu’elle a conduite du 12 au 14 mai 2025. Cette sortie de de “mini revue” de performance des interventions de la banque avec les professionnels burkinabè de l’information a servi de tribune à Mme Nwabufo pour le point des projets et programmes financés par son institution au Burkina Faso.

A la tête d’une délégation de haut niveau composée de responsables du siège et du bureau-pays, chefs de division et spécialistes sectoriels, elle dit être venue réaffirmer l’engagement indéfectible du Groupe de la BAD à accompagner le Burkina Faso dans sa trajectoire de développement durable, malgré les défis multiples auxquels le pays est confronté. Et cette coopération entre les deux parties, vieille de plus de cinquante ans, s’est consolidée au fil du temps et se porte bien aujourd’hui.

« La relation entre la Banque africaine de développement et le Burkina Faso est ancienne et solide. Depuis 1970, notre institution accompagne ce pays dans ses efforts de développement économique et social à travers un partenariat fondé sur la confiance et la coopération », a-t-elle confié. Et en termes d’interventions sur le terrain du développement, a-t-elle précisé, ce sont 115 projets qui ont été approuvés pour un montant cumulé d’engagements de près de 1,8 milliard de dollars américains, soit plus de 1 200 milliards F CFA.

D’importants acquis malgré un contexte difficile

Et aujourd’hui, le portefeuille de la BAD est constitué de 21 projets d’un montant global de 851 millions de dollars, soit environ 500 milliards de F CFA, pour des interventions couvrant des secteurs stratégiques au cœur des priorités nationales telles que les transports, l’agriculture, l’énergie, l’eau et l’assainissement, le secteur social. « Ce niveau d’engagement illustre l’importance que la Banque accorde au Burkina Faso et sa volonté d’accompagner ce pays dans ses ambitions de développement », a souligné la vice-présidente Nnenna Nwabufo.

Le Document de stratégie pays intérimaire (DSPi) de la Banque pour la période 2022-2025, devant prendre fin en décembre prochain, cette mission officielle a également pour objectif de mieux préparer les prochaines étapes de la coopération, afin de bâtir un nouveau cadre d’intervention, toujours en conformité avec les réalités et les priorités nationales, a-t-elle indiqué.

Répondant à la question des journalistes sur son appréciation sur le niveau de mise en œuvre des projets sur le terrain, la cheffe de la mission de la BAD a salué les efforts consentis par le gouvernement burkinabè. En effet, malgré un contexte sécuritaire difficile, le Burkina Faso a réussi à baisser le taux de projets en difficultés de 30%, mieux, ce taux est en dessous du seuil de la BAD qui est de 25%. « Cela montre que les nouvelles autorités et le bureau-pays ont fourni des efforts pour que les projets soient dans un bon plan d’implémentation », a-t-elle souligné.

Mais en ce qui concerne les difficultés rencontrées dans l’opérationnalisation des projets, les responsabilités sont souvent partagées ; en plus, il ne s’agit pas de problèmes spécifiques au Burkina Faso, ils se rencontrent partout en Afrique, a-t-elle fait savoir. Pour ce qui est de la qualité des infrastructures réalisées, elle a indiqué qu’il existe un ensemble de garde-fous en amont et en aval, notamment les spécifications techniques dans les appels d’offres, les dispositifs de suivi-évaluation, y compris les missions d’évaluation indépendantes qui permettent de garantir la bonne exécution.

La vice-présidente s’est également réjouie des progrès macroéconomiques réalisés par le Burkina Faso et qui se traduisent par son taux de croissance du PIB établi à 3% en 2023, 4,7% en 2024, projeté à 5 % en 2025 et à 5,7% en 2026 ; mais aussi par des efforts en matière de maitrise du taux d’inflation qui est passé de 14 % en 2022, à 5 % en 2023 et projeté à environ 2% en 2025. Ces indicateurs macroéconomiques dépendent souvent des facteurs exogènes qui échappent au contrôle des politiques gouvernementales, a-t-elle souligné.

Les leviers à actionner

Mais du point de vue de la Banque africaine de développement, sur quels leviers le pays des Hommes intègres doit-il actionner pour mieux atteindre ses objectifs de développement ?
A cette préoccupation des hommes de médias, le responsable du bureau-pays de la BAD au Burkina Faso, Daniel Ndoye, a cité, entre autres, la poursuite des efforts dans la mobilisation des ressources propres où le Burkina Faso s’illustre positivement dans le zone UEMOA, dans le développement endogène à travers la production locale, les investissements dans les infrastructures et dans le secteur agricole comme cela se fait dans le cadre de l’offensive agro-pastorale, avec à la clé une hausse de la production de 14% en 2024 ; qui sont des facteurs devant contribuer à améliorer les performances économiques du pays.

A ces leviers, le lead économiste de la BAD pour l’Afrique de l’Ouest, Marcellin Ndong Ntah, a ajouté la nécessité de repenser les moteurs de la croissance, en mettant l’accent sur l’industrialisation manufacturière, le repositionnement du rôle du secteur privé afin de permettre aux entrepreneurs locaux de prendre les devants du développement endogène. Sans oublier le levier de l’amélioration de la gouvernance, de la productivité des entreprises, à travers les investissements dans les infrastructures de soutien à la production comme dans le domaine de l’énergie, du transport, de l’eau, etc. afin d’asseoir les bases d’une croissance intensive, impulsée donc de l’intérieur.

Sur la question de la création d’une monnaie propre à la Confédération des Etats du Sahel (AES), dont le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a fait cas dans une récente interview, la vice-présidente de la BAD dira que généralement son institution ne fait pas de commentaires sur de tels sujets, car elle est respectueuse de la souveraineté de ces Etats membres, qui sont libres de nouer des alliances, de définir leurs trajectoires de développement, de battre sa propre monnaie, pourvu que cela produise les résultats escomptés.

Les prochaines Assemblées générales (AG) de la BAD qui auront lieu dans une dizaine de jours à Abidjan se sont également invitées à ce déjeuner de presse. Et pour la vice-présidente Nwabufo, le principal enjeu de ces AG reste l’élection du prochain président du Groupe de la BAD pour remplacer le président sortant, Akinwumi A. Adesina, qui est au terme de ses deux mandats à la tête de l’institution. Ces rencontres statutaires de cette année, se veulent aussi une occasion pour appeler les Etats africains à utiliser tout le potentiel de leur capital humain, naturel, économique pour assurer leur développement, a-t-elle ajouté.

Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com

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