Ils s’adossent à la démocratie pour faire subir au peuple le pire des péripéties
Pour un fauteuil, ils sont prêts à passer par le deuil pour assouvir leurs envies
Ils s’appuient sur la Constitution pour violer la même Constitution, sous les ovations
Les gardiens de la Loi fondamentale portent la robe de nuit des valets, sans caleçon
Pour un billet de mille, on peut troquer son honneur comme du mil avec du beurre moisi
La faim annonce la fin du lâche qui se morfond et réveille le loup qui dort, insoumis
La pauvreté est un argument de campagne, l’ignorance des peuples, un atout pour le politicien
Pour un strapontin sans coussin, ils scellent des destins sous le grappin de desseins malsains
Devant l’hécatombe de la victoire déchue, ils versent les larmes du crocodile qui se noie
Du tapis rouge qui s’étend au trône qui se dresse, il y a du sang qui se répand sur de la soie
Personne n’a tiré sur la foule, mais à qui sont ces balles réelles qui couvent sous la peau ?
La victoire a coûté des milliers de morts, mais le temps a effacé les torts des bourreaux
Les coupables et les responsables du pogrom lèvent les verres sans une minute de silence
Les victimes se retournent dans les charniers de la haine d’impénitents vivants sans sentence
On peut se réconcilier sans concilier voir et savoir, abandonner et pardonner, méfaits !
On peut porter des gants sur du sang et faire la paix sans défaire son faix de forfaits
Mais l’enfer n’est nulle part ailleurs, les justes répondront de leur silence coupable
L’histoire est un long couloir qui mène au prétoire du Temps, la Vérité est un taon affable
Où sont-ils ces hommes capables et redoutables qui faisaient la pluie et le beau temps ?
Que sont-elles devenues, ces sombres célébrités sacralisées et vénérées à tort pour du vent ?
Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr