Le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré: « Notre budget était transféré aux médias occidentaux »

Le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a livré un message sur divers sujets d’intérêt national, le lundi 6 octobre 2025, lors de la traditionnelle montée des couleurs à la présidence du Faso. Nous vous proposons l’intégralité de son discours.

Camarades, bonjour !

Nous entamons le dernier trimestre de l’année 2025. C’est le lieu pour moi de rendre un hommage appuyé à nos Forces
de défense et de sécurité qui continuent de se battre sur tous les fronts pour que le Burkina Faso reste debout et tienne.

Et c’est le lieu aussi pour moi de vous féliciter pour tout le travail abattu au cours de l’année jusque-là, pour votre résilience, pour votre abnégation, pour votre ardeur au travail. Et, je vous encourage à poursuivre ainsi pour que notre pays puisse rayonner à travers l’Afrique, à travers le monde.

Ce matin, je souhaiterais vous entretenir sur trois sujets principalement. Le premier sujet porte sur l’escroquerie. Le deuxième sujet porte sur Faso Mêbo, l’initiative que nous avons lancée et enfin le 3e sur les UACO (Universités africaines de la communication de Ouagadougou).

Sur le volet de l’escroquerie, je tiens à attirer l’attention de chacun d’un phénomène qui persiste depuis plusieurs années. Il s’agit d’individus qui se baladent à travers le pays, souvent chez des opérateurs économiques, parfois même chez certaines personnes qui viennent pour investir au Burkina Faso.

Et leur but, c’est de pouvoir les escroquer en faisant comprendre à certains que pour avoir des marchés au niveau de l’Etat, il faut payer certaines sommes.
Certaines personnes venaient investir au Burkina Faso et se voient escroquer par les mêmes faits. D’autres aussi se promènent et font comprendre à des
Burkinabè qui souhaitent avoir des audiences qu’il faut payer de l’argent pour avoir des audiences à la Présidence du Faso ou même dans certains ministères.

Alors, je tiens ici à attirer l’attention des uns et des autres et comme nous le disons, nous sommes en Révolution et ce sont des choses qui n’existent plus au Burkina. Il faut que chacun comprenne que pour avoir un marché, il faut se mettre en règle, travailler en bonne et due forme pour avoir son marché. Il n’est pas question de payer 5 francs à qui que ce soit pour pouvoir avoir un marché.

Ce sont des pratiques politiciennes anciennes mais, c’est resté ancré dans les gènes de
certains et ils se font escroquer. Résultat, ils fatiguent nos gendarmes et nos policiers dans des enquêtes permanemment pour retrouver ces individus escrocs.
Pour avoir une audience à la Présidence du Faso ou dans une institution particulière, je pense qu’il y a plusieurs portes d’entrée. Nous avons le bureau des Conseillers qui est là, nous avons le Bureau national des grands projets du Burkina, nous avons le service des protocoles. Si vous avez besoin d’investir ou besoin d’informations particulières, vous pouvez vous adresser à ces
structures.

C’est rappeler donc encore à tout le monde que ce sont des pratiques qui sont bannies aujourd’hui et c’est le lieux d’attirer l’attention des gens pour qu’ils ne se fassent plus
escroquer.

Le deuxième sujet porte sur Faso Mêbo qui, depuis son lancement, a connu un engouement
particulier. Il a réussi donc à fédérer les énergies et à réunir les gens. Dieu merci, c’est tout ce que nous souhaitons : que les gens puissent s’unir et construire notre pays.
Beaucoup de gens à l’intérieur comme à l’extérieur, des
Burkinabè de la diaspora et aussi les amis du Burkina Faso ont souhaité contribuer à l’Initiative présidentielle Faso Mêbo, mais, ils ont eu des difficultés parce que jusque-là, Faso Mêbo ne prend que des contributions en nature.
Pour cela, j’avais demandé un travail au niveau du Trésor public qui est terminé actuellement. Il s’est agi pour nous de créer au Trésor, pour chaque région, une fenêtre pour que les gens, partout où ils sont, puissent contribuer pour leur région.

Il s’agit de la plateforme Faso Arzèka, où nous avons fait créer des fenêtres pour que chaque région puisse avoir une fenêtre particulière afin que les gens puissent contribuer.
Ça sera de façon très transparente, de sorte que si les gens le souhaitent, chaque mois, nous puissions imprimer la liste de tous ceux qui ont contribué avec les montants. Qu’il soit Burkinabè de l’intérieur ou de l’extérieur, pour quelqu’un qui veut contribuer pour que sa région puisse connaître des infrastructures, puisse être embellie, pour aider Faso Mêbo dans son élan, qu’il puisse le faire désormais.

Je vais ordonner le lancement de cette opération dès à présent. Vous êtes tous invités à
contribuer dans vos différentes régions, même si vos régions n’ont pas encore reçu leur
brigade ; elle arrive. Mais, il faut commencer le travail qui peut déjà être fait. Chacun de vous pourrait contribuer pour embellir sa région ou pour contribuer à construire des infrastructures.

Retenons que personne ne viendra construire notre Patrie pour nous. Cela commence d’abord par nous et je pense que chacun peut faire quelque chose.

Le troisième sujet porte sur les UACO, les Universités africaines de la communication, qui
viennent de clôturer cette semaine ; un événement qui peut passer inaperçu, mais d’une importance capitale.

Nous passons le temps à faire comprendre que la communication est un levier très important et très stratégique, surtout en temps de guerre. C’est à travers la communication que les impérialistes ont toujours détruit l’Afrique. Toutes ces guerres, ces divisions, ces haines qui sévissent sur le continent, depuis l’esclavage jusqu’à nos jours, c’est à travers la communication d’abord.

Et cela continue avec le néocolonialisme qui sévit aujourd’hui. Par la communication, ils essaient toujours de nous dresser les uns contre les autres. Dieu merci, aujourd’hui, à travers nos
« Wayiyan », à travers nos « BIR-C », nous avons réussi à inverser la tendance, à déconstruire tous les mensonges de l’impérialisme.

Nous leur rendons hommage pour cela, quoi qu’il faille continuer à encadrer cette
communication. C’était nécessaire parce que, vous voyez qu’ils mettent beaucoup d’argent dans leur communication. Mais en plus de tout cela, ils nous utilisent nous-mêmes pour financer cette communication contre nous.

Vous ne pouvez pas comprendre que la victime elle-même donne l’arme à son bourreau pour la tuer. Parce qu’en faisant l’arbitrage budgétaire en 2024, je me suis rendu compte de quelque chose de très grave. Et cela se passe dans presque tous les pays africains, surtout les pays francophones.

Vous imaginez que dans toutes nos institutions, tous nos
ministères, il y avait des lignes budgétaires réservées uniquement pour ces médias-là. C’est en faisant l’arbitrage que j’ai découvert que dans chaque ministère, dans chaque institution, il y a une ligne budgétaire dédiée à cela. Donc, un transfert systématique vers des médias comme Jeune Afrique, Le Monde, ainsi de suite, et ils nous envoient leurs journaux.

Qu’on le veuille ou pas, qu’on veuille lire ou pas, notre budget était transféré à ces médias et qui écrivent souvent pour nous détruire. Et cela se passe dans presque tous les pays africains, surtout francophones.

Mieux, ils ont trouvé le stratagème de détecter dans nos pays des sociétés, généralement des sociétés d’État qui sont vraiment posées financièrement pour être actionnaires de leurs médias. Et vous savez qu’un média ne produit pas forcément quelque chose en termes de ressources financières. Donc, si vous êtes un actionnaire, très souvent, vous êtes amenés à injecter de l’argent pour permettre le fonctionnement de la société, parce que vous n’attendez pas un bénéfice.
Et là aussi, on vient de le
découvrir, il n’y a pas très longtemps, avec le nouveau directeur général qui est arrivé dans une société. Il se trouvait que la société au
Burkina Faso est actionnaire donc de ces médias-là. Et au
Conseil d’administration, il s’était agi de transférer de l’argent et c’est ce qui se passe d’habitude.

Il a pris donc le soin de rendre compte, pour comprendre, et nous avons dit d’arrêter ça automatiquement, et de sortir de leur capital. Certes, ils ne pourront pas nous rembourser ce qu’ils nous doivent, mais nous n’allons pas continuer chaque année encore à leur verser de l’argent. Au Burkina Faso, par exemple, c’est la LONAB (Loterie nationale burkinabè) qu’ils avaient ciblée, et c’est la LONAB qui était actionnaire au niveau d’un média comme Jeune Afrique.

Il va de soi que ces médias soient foncièrement contre nous. Ils ne pourront jamais parler bien de nous, et nous n’allons pas permettre à ce que nous-mêmes, nous continuons à les alimenter. Ça se passe dans plusieurs pays, et ce serait bien que tous les pays africains se réveillent et que nous arrêtions cela.

Ils passent par plusieurs manières, en faisant du chantage à des Etats, à des chefs d’Etat, à des opérateurs économiques qui versent de l’argent chaque mois ou chaque année pour qu’ils parlent bien d’eux. Il faut que les Africains comprennent que ces gens font tout à travers la communication pour nous détruire.

Et à un moment donné, il faut dire stop et reprendre le relais nous-mêmes. Voilà pourquoi plusieurs fois, j’ai interpellé des communicateurs, des hommes de médias, pour que nous communiquions pour notre Patrie. C’est la meilleure chose.

Rien que les conflits en Afrique, regardez le désastre que ça fait. Il faut que nous comprenions que la communication est une arme redoutable. C’est dangereux pour nous, lorsqu’ils communiquent, mais cela est à leur avantage lorsqu’ils communiquent contre nous.

Il y a donc un choix à faire. Il n’y a pas quelqu’un qui puisse prendre la parole, et dès que vous
prenez la parole, il n’y a pas d’impartialité. Vous prenez parti.

Quand on se dit donc aujourd’hui journaliste ou communicateur, vous ne pouvez pas être impartial. Il faut que les gens choisissent, soit ils sont pour la Patrie ou contre la Patrie.

C’est un évènement très
important, et nous sommes en train de créer des structures ou des évènements où les
gens pourront communiquer, continuer de communiquer pour
conscientiser la jeunesse, pour réveiller les Africains et que nous revenions à nos valeurs fondamentales et nous concentrer, nous unir et travailler pour nos pays.

J’invite chacun, partout où nous sommes, peu importe la situation, si nous avons à communiquer, nous devons beaucoup faire attention. Et si nous venons à écouter la communication de certains médias, il faut savoir faire aussi la part des choses, parce que c’est une arme importante. Ils peuvent changer votre manière de voir les choses, ils peuvent vous retourner les uns contre
les autres à travers la communication.

Sur ce, je vous souhaite encore beaucoup de courage pour le trimestre qui est en train de commencer, qui est le dernier, et surtout à mettre les bouchées doubles pour que le budget de l’année 2026, qui va donc se préparer au cours de ce trimestre-là, puisse être un budget qui nous permette d’investir de façon
optimale pour notre pays.

Merci beaucoup à tous, je vous souhaite une très bonne semaine et que Dieu protège notre chère Patrie !

La patrie ou la Mort, nous
Vaincrons !

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