Les femmes reléguées au second plan, selon une étude

La plateforme des Organisations de la société civile (OSC) sur la Réforme et la gouvernance du secteur de la sécurité (RGSS), en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le National democratic institute (NDI), a organisé, le mercredi 13 novembre 2019 à Ouagadougou, une journée de restitution d’une étude sur la prise en compte du genre dans la gouvernance sécuritaire au Burkina Faso.

Les autorités burkinabè veulent redéfinir les grandes orientations en matière de sécurité, à la suite des recommandations issues du forum sur la sécurité, tenu en novembre 2017. Et l’étude sur la prise en compte du genre dans la gouvernance sécuritaire, vient à point nommé. Initiée par la plateforme des Organisations de la société civile (OSC) sur la Réforme et la gouvernance du secteur de la sécurité (RGSS), cette étude a fait l’objet d’un atelier de restitution, le mercredi 13 novembre 2019 à Ouagadougou. Elle a concerné trois régions miliaires du pays, à savoir Bobo-Dioulasso dans les Hauts-Bassins, Kaya au Centre-Nord et Ouagadougou et a révélé, selon l’Experte genre, Habibata Adigoun Somtoré, des niveaux différents de prise en compte du genre dans les sous-secteurs de la gouvernance sécuritaire. « Nous avons remarqué lors de la collecte des données, une faible participation des femmes dans le secteur de la gouvernance sécuritaire et également une faible responsabilisation », a-t-elle déploré. Et d’ajouter qu’il y a une inadéquation des infrastructures avec l’intégration des femmes. Elles ont été intégrées certes, mais à son avis, le commandement reste quasiment dans les mains des hommes. La consultante, a également fait cas des comportements sexistes et discriminatoires au sein de l’armée et l’insuffisance de mesures d’accompagnement pour opérationnaliser la présence des femmes. « Les femmes sont émotives. Elles savent écouter et toutes ces caractéristiques doivent être utilisées au niveau des différents corps. La sensibilité a son rôle à jouer dans la gouvernance sécuritaire », a suggéré Mme Somtoré. Pour la représentante du PNUD, MPako Foaleng, l’étude menée est une analyse initiale, qui pourrait servir de base, pour identifier les domaines précis à approfondir, en matière de prise en compte du genre dans la gouvernance sécuritaire au niveau sectoriel. « Le Burkina Faso se trouve dans une région de l’Afrique où historiquement, il y a eu des femmes qui ont dirigé des armées. Actuellement, il y a aussi des femmes membres actives et influentes au sein des koglwéogo », a-t-elle reconnu. Le membre du bureau de coordination de la plateforme des OSC sur la RGSS, a, pour sa part, souligné que cette étude revêt d’une grande importance, car pour lui, la sécurité est l’affaire de tous, vu le contexte sécuritaire actuel au Burkina Faso. « Toutes les forces doivent être impliquées d’où qu’elles viennent, afin que la question de la sécurité soit maîtrisée », a-t-il soutenu. L’objectif de la plateforme est de contribuer à la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité par le contrôle et la surveillance démocratiques du secteur de la sécurité.

Afsétou SAWADOGO

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