Lettres de Blaise Compaoré au CDP « Ce n’est pas un désaveu », Achille Tapsoba

Le premier vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Achille Tapsoba, a animé une conférence de presse, le lundi 14 octobre 2019 à Ouagadougou, au cours de laquelle il a annoncé que le parti va, « dans la plus grande diligence », rapporter les sanctions prononcées lors de son dernier congrès extraordinaire contre certains de ses militants. Cela, suivant les orientations données par son président d’honneur, Blaise Compaoré, dans ses récentes correspondances.

«La direction politique nationale du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ne se sent ni diminuée, ni augmentée, ni agressée, ni remise en cause … Nous nous sentons plutôt revigorés, réconfortés dans notre souhait de voir notre parti un et indivisible ». Telle est la position du Bureau politique national (BPN) du parti suite aux correspondances du président d’honneur du CDP, Blaise Compaoré. Le premier vice-président « du parti de l’épi et de la daba », Achille Tapsoba, a rencontré la presse le 14 octobre 2019 pour donner cette lecture de la situation du parti. A l’entendre, le souhait de Blaise Compaoré de voir rapporter les sanctions n’est nullement un désaveu de la direction politique nationale, ni des décisions du congrès, encore moins du président du CDP, Eddie Komboïgo. « Tout militant sanctionné peut faire recours aux instances supérieures », a-t-il souligné. Au demeurant, Achille Tapsoba a laissé entendre que le BPN salue l’initiative de Blaise Compaoré à sa juste valeur et prendra les mesures diligentes pour aller dans le sens des orientations données dans les correspondances. Un congrès extraordinaire sera donc convoqué dans les conditions prévues par les dispositions statutaires, a-t-il indiqué. Interrogé sur l’étendue des pouvoirs du président d’honneur ainsi que les raisons pour lesquelles cette intercession s’effectue à un moment où le clivage est assez profond, le premier vice-président du parti s’est référé aux textes. L’article 78 du statut stipule que le président d’honneur du CDP est hors hiérarchie, tandis que l’article 80 lui donne le pouvoir de convoquer toute instance du parti. Achille Tapsoba a répondu que le président d’honneur et le congrès ne sont pas dans un rapport hiérarchique. Pour lui, c’est l’intérêt supérieur du parti qui a sous-tendu la démarche du fondateur et cette action s’est exercée selon les pouvoirs à lui conférés à l’issue du 7e congrès ordinaire. En outre, M. Tapsoba a noté le tempérament froid de l’ancien président, qui lui a permis de réagir de « façon raisonnée » au lieu de se laisser embarquer dans la passion du feu de l’action. Les journalistes ont également interrogé le conférencier sur la situation des démissionnaires ainsi que sur le cas des soutiens affichés à Kadré Désiré Ouédraogo, candidat déclaré aux élections présidentielles de 2020. Le premier vice-président du CDP a répondu que les démissionnaires ayant quitté volontairement le parti, ne sont pas concernés pour la révision des sanctions. Quant aux attitudes vis-à-vis de la candidature de l’ex-militant CDP, il a soutenu que la discipline du parti devra être respectée comme l’a laissé comprendre le président d’honneur dans sa correspondance adressée aux sanctionnés.

Fabé Mamadou
OUATTARA

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