Depuis la mort de Mouammar Kadhafi à la suite d’une révolte populaire en 2011, son pays la Libye ne s’est pas encore relevé de la guerre fratricide qui oppose deux camps rivaux pour la conquête du pouvoir. L’un basé à Tripoli (Ouest), dirigé par le Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l’ONU, l’autre bloc qui occupe l’Est du pays, incarné par le parlement et affilié au camp du maréchal Haftar, dont le fief est à Benghazi. Les deux parties ont cessé les combats sous la pression de la communauté internationale, certes mais la réconciliation tarde à venir, les deux exécutifs rivaux se regardant toujours en chien de faïence. Le fait d’arrêter les bruits de bottes et des armes pour donner une chance à la négociation est en soit un acte salutaire. Cependant, force est de constater que le processus de négociation tarde à présenter ses fruits. Mais, les Libyens n’en démordent pas et continuent d’espérer une issue heureuse.
En témoigne la dernière rencontre tenue, le lundi 5 février dernier à Brazzaville, la capitale congolaise dans le cadre du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye. Le comité pour la neuvième fois s’est réuni sous le leadership du chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-Nguesso, président du comité de haut niveau. Cette réunion est la dernière étape avant la conférence de réconciliation inter-libyenne fixée au 28 avril prochain. Elle est censée baliser la voie du retour à la paix dans ce pays nord-africain. Les parties belligérantes parviendront-elles à accorder enfin les violons pour sortir leur pays du marasme dans lequel il est plongé actuellement ? Certainement que bon nombre de Libyens se poseront cette question.
Quoi qu’il en soit, ils doivent se convaincre qu’ils n’ont pas d’autre choix que de trouver un terrain d’entente. Et, c’est à eux de jouer à fond leur partition. Il est certain que des puissances vont vouloir encore tirer sur les ficelles au regard des enjeux géopolitiques, économiques et énergétiques, mais le retour de la paix en Libye dépend en grande partie de ses filles et fils. Dans ce sens, ils doivent réunir toutes les chances de leur côté afin que la conférence de la réconciliation à venir soit un plein succès. Pour y arriver, il va falloir que chaque partie laisse tomber ses egos au profit de l’intérêt national. A ce titre, toutes les options doivent être sur la table et débattues dans un esprit empreint de respect mutuel. Aussi, il sied que certaines puissances dont le sport favori est de pêcher dans les eaux troubles revoient leur copie pour que la Libye retrouve son lustre d’antan. Vivement que ces pistes qui se dessinent à petits pas soient celles de la réconciliation et de la paix dans cette partie de l’Afrique. C’est tout le mal qu’on puisse souhaiter à ce pays dont la déstabilisation a eu des conséquences désastreuses sur les pays du Sahel, en proie aujourd’hui à des groupes terroristes et autres trafiquants d’armes et de drogues de tout acabit.
Abdoulaye BALBONE