Lutte contre l’insécurité au Nord:les « recettes » de Bala Sakandé

La rencontre entre les députés et les autorités administratives de la région du Nord sur la question sécuritaire a clos ses travaux, le samedi 13 juin 2020 à Ouahigouya. Le chef du parlement a appelé les populations à jouer leur partition dans le combat contre l’hydre terroriste.

Après l’Est, c’est la région du Nord qui a accueilli, le 12 juin 2020, le Président de l’Assemblée nationale (PAN), Alassane Bala Sakandé et sa délégation dans le cadre des rencontres de concertation entre élus et autorités administratives des régions en proie aux attaques terroristes. Après deux heures d’échange, la clôture des travaux est intervenue, le samedi 13 juin 2020 à Ouahigouya, le chef-lieu de la région. A l’occasion, le chef du parlement burkinabè a tenu un langage de vérité aux participants, venus des quatre provinces que compte la région à savoir le Yatenga, le Lorum, le Zondoma et le Passoré. Selon M. Sakandé, cela fait quatre ans que les Burkinabè souffrent du terrorisme qui a endeuillé de nombreuses familles et occasionné des dégâts matériels. De son avis, la victoire sur les groupes terroristes ne peut être atteinte par le seul fait de crépitements des armes au front. C’est pourquoi, il a fait savoir qu’il est temps que chaque citoyen s’interroge sur sa contribution personnelle à la lutte contre l’insécurité. « En plus des troupes engagées, nous devons jouer notre partition. Les terroristes comptent parmi eux, des frères, des sœurs … Il faut qu’on se parle entre communautés religieuses, ethniques et autres regroupements pour ramener certains de nos proches qui ont perdu la raison », a-t-il recommandé. « Si les terroristes, malgré leur nombre peu important, arrivent à s’entendre pour nous attaquer et que nous ne puissions faire autant pour riposter, n’y a-t-il pas hypocrisie quelque part ? », s’est interrogé M. Sakandé ? « Evitons de jouer aux tortues à double carapace », a-t-il insisté, citant le père de la Révolution burkinabè d’août 1983, Thomas Sankara. Certes, il est du devoir de l’Etat d’assurer la sécurité des populations mais croiser les bras et attendre le secours de l’Etat face à un ennemi invisible, parfois tapis dans l’ombre, peut se révéler suicidaire, a-t-il insisté.

« Double carapace»

« C’est pourquoi, l’Assemblée nationale a adopté la loi sur les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour permettre aux populations de s’organiser et de participer à la sécurisation de leurs localités », a précisé l’orateur du jour. Concernant les publications à l’encontre des FDS sur les réseaux sociaux, le PAN a appelé les uns et les autres à plus de responsabilité. « Certaines publications annoncent la mort de FDS tombées au front avec des images à l’appui, sans se préoccuper de l’effet que cela produira chez les proches des victimes », a-t-il déploré. Ces images, a ajouté Alassane Sakandé, en plus du non-respect de la dignité des morts, sont de nature à décourager les soldats toujours au front. Au cours de cette rencontre de Ouahigouya, les thématiques suivantes ont été développées : « La contribution de la VIIe législature à la lutte contre le terrorisme » ; « Elections du 22 novembre et contexte d’insécurité : quelle option pour la CENI ? »; « Les efforts du gouvernement dans la prise en charge des personnes déplacées internes » ; « L’état de mise en œuvre de la loi portant institution de volontaires pour la défense de la patrie dans le secteur Ouest du Groupement des forces pour la sécurisation du Nord (GFSN) ». Le président de l’Assemblée nationale a fait don de 100 tonnes de vivres aux Personnes déplacées internes (PDI) du Nord et s’est engagé pour la réalisation de quatre forages pour améliorer l’accès à l’eau potable. Il a rendu une visite de courtoisie à Naba Kiiba du Yatenga et accordé des audiences aux FDS et aux différentes communautés religieuses.

Beyon Romain NEBIE
beynebie@gmail.com

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Quelques recommandations

– Institution d’un mécanisme de concertation entre l’ONI et la CENI afin de mieux coordonner leurs actions dans le cadre de la délivrance des cartes nationales d’identité et des cartes d’électeurs ;
– Allocation de ressources conséquentes pour le recrutement, la formation et l’encadrement des VDP ;
– Mise à disposition des VDP, de moyens roulants et du carburant nécessaires à leurs déplacements ;
– Collaboration plus accrue entre les élus, les autorités administratives de la région, les populations et les FDS dans la lutte contre le terrorisme ;
– Coordination des actions et plus d’implication des PTF pour une meilleure prise en charge des PDI ;
– Allocation de ressources financières aux collectivités locales dont l’économie est plombée par les effets du terrorisme.
B.R.N.

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