Mutilations génitales féminines

L’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré, s’est rendue à l’école primaire de Nakamtenga, village situé à une dizaine de kilomètres de Ziniaré, le vendredi 10 mai 2019. Dans cet établissement où l’on expérimente l’enseignement des Mutilations génitales féminines (MGF), la Première dame a exprimé sa satisfaction après avoir suivi un cours sur la thématique dans la classe de CP2.

Coordonnatrice du Groupe d’action, de lobbying et de plaidoyer (GALOP) sur les Mutilations génitales féminines (MGF), les mariages d’enfants et la Santé sexuelle et reproductive (SSR), la Première dame, Sika Kaboré, accompagnée des épouses de membres du gouvernement, a visité, le vendredi 10 mai 2019, l’école primaire de Nakamtenga. Et pour cause, ladite école est l’un des 36 établissements pilotes dans lesquels sont enseignés des modules sur les MGF. Pour la chargée du cours du CP2 de l’école, Mamounata Kaboré, c’est en avril dernier qu’elle a commencé par un cours de langage sur les différentes parties du corps. «Au regard du caractère tabou du sujet, il y avait un sentiment de gêne au début chez les élèves. Avec le temps, les enfants ont réussi, de façon progressive, à participer aux cours», a-t-elle confié «C’est une séance de 30 minutes comme les autres matières, insérée soit en morale soit en exercice d’observation. Les enfants ne s’exprimant pas en français, de temps à autre, nous avons recours à la langue mooré pour leur faire comprendre la leçon», a expliqué l’enseignante. Pour elle, il leur faut former et doter de moyens les enseignants de manière conséquente afin qu’ils poursuivent la sensibilisation. En présence de la délégation de Sika Kaboré et des autorités du Plateau central, les élèves, assis en quatre groupes de six, ont animé, sans gêne, un cours sur l’excision, répondant avec enthousiasme aux questions. Certains d’entre eux ont échangé avec l’épouse du chef de l’Etat sur leurs préoccupations.

Le danger de l’excision

Composée de six classes, l’école de Nakamtenga compte 99 garçons et 91 filles pour 11 enseignants. Dans le cadre de l’expérimentation de l’enseignement des MGF, de la SSR et du mariage d’enfants, le directeur de l’école, Marcel Sawadogo, a confié qu’un calendrier d’activités a été élaboré pour permettre aux enfants de mener la sensibilisation avec leurs camarades dans le village. M. Sawadogo s’est réjoui de l’introduction de ces thèmes au cours de l’enseignement-apprentissage dans les classes. Selon ses témoignages, les enfants ont pris conscience du danger du phénomène de l’excision et se sont engagés pour l’abandon de cette pratique néfaste.
L’épouse du chef de l’Etat a dit être allée pour se rendre compte de la réalité de l’enseignement des MGF, du mariage des enfants et de la SSR. «Je suis satisfaite de ce que j’ai vu, notamment la façon dont l’enseignante fait ses cours, la réactivité des enfants qui prennent conscience de ce que ces pratiques sont néfastes pour la santé des femmes», a-t-elle affirmé à l’issue des cours. Quant au gouverneur du Plateau central, Nana Fatoumata Benon, elle a exprimé sa joie de recevoir la Première dame et sa délégation mais aussi de compter une école de sa région dans la phase pilote de l’enseignement des MGF à l’école primaire. «Nous souhaitons, a-t-elle dit, que le plaidoyer puisse se faire afin d’élargir cet enseignement à l’ensemble des écoles de la région où le phénomène est récurrent à cause du poids des traditions». Mme Benon a aussi confié qu’agir sur les enfants, c’est agir sur l’avenir parce qu’ils pourront faire le plaidoyer au sein des communautés avec les autres enfants et auprès des parents.

Tielmè Innocent KAMBIRE

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