Le Bureau régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a lancé, lors d’une conférence de presse, le rapport mondial sur le VIH en prélude à la célébration de la journée mondiale de lutte contre le sida prévue le 1er décembre 2023. Cette édition met en exergue le rôle essentiel joué par les communautés, mais aussi la manière dont le sous-financement et les obstacles auxquels elles sont confrontées sapent leurs efforts pour mettre fin au sida.
« Chaque année l’ONUSIDA rappelle que le sida est toujours là », a d’emblée déclaré la conseillère régionale à l’ONUSIDA chargée de la réponse communautaire, l’animatrice principale de la conférence de presse, Hélène Badini. Cette année, le rapport intitulé « Confier le leadership aux communautés » montre que le sida ne pourra disparaître en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030 que si les communautés en première ligne reçoivent tout le soutien dont elles ont besoin de la part des gouvernements et des donateurs.
Les communautés, à savoir les groupes formels ou informels, les associations, les réseaux, les OSC, (…), ont fait un travail énorme dans la réponse au VIH/SIDA. Les plaidoyers et les campagnes menés par ces communautés ont contribué à élargir l’accès aux médicaments génériques contre le VIH et à réduire significativement et durablement le coût du traitement. En exemple cité par le rapport, le coût du traitement est passé de 25 000 $ par personne et par an en 1995 à moins de 70 $ aujourd’hui dans beaucoup de pays parmi les plus touchés par le VIH.
Malgré l’impact des actions des communautés, celles-ci ne sont pas reconnues et financées correctement. «Le sous-financement des initiatives dirigées par les communautés fragilise leur capacité à fonctionner et à étendre leur action », indique le rapport. Pour Mme Badini, dans la plupart des pays, le sida n’est plus une priorité, il vient en 10e position, il n’y a pas non plus de financement endogène. Et les activités des communautés ne bénéficient plus de financements adéquats. « Un chemin existe pour mettre fin au sida et le sida peut être éradiqué à l’horizon 2030, mais uniquement si les communautés mènent le combat », affirme le rapport.
« Le rôle de leader des communautés doit être au cœur de tous les plans et programmes anti-VIH ; le rôle de leader des communautés doit être financé en totalité et de manière pérenne ; et les obstacles entravant le rôle de leader des communautés doivent être supprimés », tel est l’appel de l’ONUSIDA.
En rappel, dans le monde, chaque minute, une vie est perdue à cause du sida. Chaque semaine, 4 000 filles et jeunes femmes sont infectées par le VIH, et sur les 39 millions de personnes vivant avec le VIH, 9,2 millions n’ont pas accès à un traitement vital.
Boureima SANGA