
L’Offensive agropastorale et halieutique » (OAPH) (2023-2025) vise la souveraineté alimentaire et la réduction du chômage en renforçant la production de huit filières stratégiques (riz, maïs, pomme de terre, blé, poisson, bétail, volaille et mangue). La première phase de cette initiative présidentielle du Burkina Faso (2023-2025) affiche des résultats satisfaisants, en l’occurrence dans la production céréalière avec plus de 7 millions de céréales en 2025.
Le Burkina Faso a mis sur orbite l’Offensive agropastorale et halieutique (OAPH) sur la période de 2023-2025, en Conseil des ministres en août 2023. Ce programme national dont la première phase tire vers sa fin, vise la souveraineté alimentaire au Burkina Faso par l’augmentation de la production du riz, du maïs, du blé, de la pomme de terre, de la mangue, du poisson, de la volaille et de la viande en réduisant la dépendance aux importations.
En 2024, cette initiative présidentielle qui s’inscrit dans une vision plus large de transformation structurelle de l’agriculture burkinabè face aux défis sécuritaires et économiques a enregistré des résultats forts appréciables. En effet, le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques dans le cadre de la semaine de l’OAPH indique que tous les huit produits ciblés dans la première phase de l’OAPH connaissent des résultats très satisfaisants.
Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié, assure que pour l’année 2024, la barre de 6 millions de tonnes (t) de céréales produites sur le territoire burkinabè a été franchie. Par rapport aux initiatives liées aux productions spécifiques en matière de santé animale, de productions animales, on note également des résultats satisfaisants. Avec ses différents partenaires, l’Etat a mené des actions d’accompagnement à la production, dont les plus significatifs sont : l’aménagement de 3 254 nouveaux hectares (ha) de périmètres irrigués, l’aménagement de 12 656 ha de bas-fonds et le labour à titre gratuit de 33 049 ha.

Cet accompagnement a permis la production de 6 077 227 t de céréales, la production de 1 981 794 t de cultures de rente et la production de 1 262 311 t des autres cultures vivrières, dont le niébé, le voandzou, l’igname et la patate. Au niveau de la pisciculture, la production de 29 733,9 tonnes de poisson en pêche de capture et en production piscicole, a été enregistrée. L’année 2024 a donc été marquée par des résultats jugés meilleurs dans le domaine de l’agriculture et également dans le domaine des ressources animales. A titre d’exemple, avec la promotion des cages flottantes, il y a eu plusieurs tonnes de poissons qui ont été produits sur plusieurs plans d’eau du Burkina, à Samandeni, à Bagré.
Pour l’année 2025, il a été question d’intensifier ces résultats, d’augmenter l’appui aux producteurs en augmentant les intrants et de renforcer les équipes techniques. Le ministère en charge de l’agriculture se convainc déjà, en ce qui concerne l’année 2025, que les résultats seront beaucoup plus élevés, selon les premiers recoupements. Ce sont des résultats qui sont à mettre à l’actif de l’engagement et de l’abnégation des acteurs agricoles qui ont sillonné les périmètres, les bas-fonds, les zones pastorales, les parcs de vaccination pour traduire en réalité sur le terrain, l’ambition de l’OAPH 2023-2025.
Des productions céréalières
La production céréalière provisoire de la campagne agricole 2025-2026 est estimée à 7 142 484 t. Elle est en hausse de 17,63% et de 37,19% respectivement par rapport à la campagne agricole précédente et à la moyenne des cinq dernières années. Cet accroissement global de la production serait soutenu par un accroissement global des superficies emblavées des productions céréalières de 9,2%, du fait du retour des populations déplacées dans leurs terroirs.
Cela s’explique aussi par une amélioration des rendements de l’ensemble des céréales, un accroissement des dotations en intrants et équipements ainsi que le renforcement du dispositif d’appui-conseil (1 033 motos pour les agents et 36 véhicules pick-up pour les agents d’encadrement). Au 30 novembre 2025, le taux de récolte des différentes spéculations suivies est de 86,4%.

Le maïs affiche une production de 2 686 531 t correspondant à une hausse de 14,6% et 39,36% respectivement par rapport à la production de la campagne agricole précédente et à la moyenne quinquennale. Le sorgho blanc enregistre une production de 1 942 926 t, soit une hausse de 18,05% par rapport à la production de la campagne agricole 2024-2025 et à la moyenne des cinq dernières campagnes. La production de sorgho rouge est estimée à 523 351 t, correspondant à une hausse de 8,25% et 15,83%, respectivement par rapport à la production de la campagne agricole 2024-2025 et à la moyenne quinquennale.
Le riz a sa production qui est établie à 1 008 737 t avec une hausse remarquable de de 49,34% par rapport à la production de la campagne 2024-2025 et de 110,73% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La production du mil est évaluée à 963 894 t, soit une hausse de 6,22% et 8,35% respectivement par rapport à la campagne agricole 2024-2025 et à la moyenne quinquennale. Le fonio enregistre une production de 17 044 t qui est en hausse respectivement de 7,15% et de 61,89% par rapport à la campagne précédente et à la moyenne des cinq dernières années.
Des productions vivrières
La production des autres cultures vivrières telles que le niébé, le voandzou, l’igname et la patate est estimée à 1 246 132 t. Cette production est en baisse de 1,29% par rapport à la campagne agricole 2024-2025 et en hausse de 27,9% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. En ce qui concerne spécifiquement le niébé, sa production estimée à 884 953 t est en hausse de 10,12% par rapport à la campagne agricole précédente. La production des cultures de rente (excepté le coton) est estimée à 1 353 298 t, répartie en 825 732 t d’arachide, 355 478 t de sésame, 172 088 t de soja. La production des cultures de rente (hormis le coton) enregistre une hausse de 3,03% par rapport à la campagne précédente et de 37% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Pour la production fourragère, elle est estimée, au cours de la campagne agricole 2025-2026, à 10 147 741 t de matière sèche, à savoir les résidus de récoltes et la production de fourrages cultivés. Les résidus de récoltes sont évalués à 10 072 166 t de matière sèche et proviennent notamment du mil, du sorgho blanc et rouge, du niébé, de l’arachide et du maïs. La production des fourrages cultivés est estimée à 75 575 t de matière sèche.
Il est à noter que la campagne agropastorale 2025-2026 a été caractérisée par un démarrage tardif à normal dans la plupart des localités du Burkina Faso. La saison agropastorale humide s’est finalement installée courant deuxième décade du mois de juillet. Toutes ces productions ne seraient possibles sans l’aménagement de 25 000 ha de bas-fonds et 2 639 ha de périmètres irrigués et la réhabilitation de 288 ha de bas-fonds et
de 2 956 ha de périmètres irrigués, Concernant la mise en valeur des bas-fonds et des périmètres irrigués, la superficie totale emblavée au cours de la campagne agricole 2025-2026 est de 127 092 ha. Pour diminuer la pénibilité des travaux agricoles et faciliter l’installation de la campagne, le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a remis 608 tracteurs et 1 102 motoculteurs pour des labours fortement subventionnés au profit des producteurs ordinaires et gratuit en faveur des producteurs à faible revenu.
Des aménagements destinés à la production fourragère

Il a été mis à la disposition des producteurs, 537,87 t de semences fourragères certifiées de diverses spéculations et plus de 300 000 boutures de maralfalfa. Il est attendu une production de fourrage de 75 574,86 t de matière sèche de fourrage, etc. Des intrants de qualité et des équipements agricoles ont été donnés aux producteurs pour assurer un niveau d’atteinte satisfaisant des rendements potentiels de différentes spéculations. A ce titre, 12 117 t de semences de variétés améliorées et 58 751,28 t d’engrais minéraux (NPK et Urée) ont été octroyées aux producteurs. Du bilan phytosanitaire, il ressort que la campagne agricole 2025-2026 a été marquée par des attaques, principalement dues à la chenille légionnaire d’automne sur le maïs et le Sorgho.
Sur le riz, les problèmes récurrents sont les maladies fongiques (pyriculariose et helminthosporiose) et des ravageurs (termites, cécidomyie, sautereaux, etc.). Sur le niébé, des pucerons et des maladies fongiques ont été observés. Sur 47 213 ha prospectés, 20 568 ha de cultures ont été infestés dont 17 724 ha traités. Les régions les plus infestées sont celles de Nando (4520 ha), de Bankui (2 880 ha), de Oubri (2 279 ha) et du Guiriko (2 257 ha) ; En conséquence, des produits phytosanitaires composés de 15 362 litres (l), 9 699,5 kg de produits solides, 1 450 filets de capture d’oiseaux et 9 744 pièges de mouches des fruits ont été mis à la disposition des régions. L’OAPH mobilise 592 milliards F CFA, financés à 54% par le privé.
Boukary BONKOUNGOU
Il est généralement utilisé un indicateur appelé Taux de couverture apparent des besoins céréaliers (TCBC) pour apprécier la disponibilité des céréales pour l’alimentation. Ainsi, 15 provinces sont déficitaires sur 47 provinces avec un TBC inférieur à 90%, notamment Bam, Bassitenga, Djelgodji, Gnagna, Kadiogo, Komandjari, Lorum, Namentenga, Oudalan, Sandbontenga, Séno, Yagha et Yatenga.
Huit provinces sont en équilibre avec un TBC supérieur ou égal à 90% et inférieur à 120%. Ce sont : Bazèga, Boulkiemdé, Ganzourgou, Kouritenga, Kourwéogo, Noumbie, Passoré et Poni.
24 provinces sont excédentaires avec un TBC supérieur ou égal à 120%. Ce sont : Balé, Banwa, Bougouriba, Boulgou, Comoé, Dyamongou, Gobnangou, Gourma, Ioba, Kénédougou, Kompienga, Koosin, Koulpélogo, Léraba, Mouhoun, Nahouri, Nayala, Sanguié, Sissili, Sourou, Tuy, Ziro, Zondoma et Zoundweogo.
Le classement par région donne six régions déficitaires (Kadiogo, Koulsé, Liptako, Sirba, Soum et Yaadga), une région en équilibre (Oubri) et 10 régions excédentaires (Bankui, Djôrô, Goulmou, Guiriko, Nakambé, Nando, Nazinon, Sourou, Tannounyan et Tapoa).
Le TBC national est excédentaire et est ressorti à 126,6% contre 111,5% pour la campagne agricole 2024-2025.
B.B
Source : résultats provisoires de la campagne agropastorale 2025-2026





