La ville de Ouagadougou et certaines localités du Burkina Faso ont reçu une importante quantité d’eau de pluie dans la journée d’hier mercredi 15 juillet 2020. Dans la capitale où l’on a enregistré 72 mm d’eau, le maire Armand Roland Pierre Béouindé a effectué une sortie au parc urbain Bangr-Wéogo pour constater la sortie « spectaculaire » de crocodiles de leur site naturel.
La matinée d’hier mercredi 15 juillet 2020, à Ouagadougou, a été sanctionnée par une pluie diluvienne dont la quantité d’eau a été de 72 millimètres (mm), selon les services de la météorologie. Il en a été de même pour d’autres localités du Burkina Faso, à l’exception du Sud-Ouest, ont-ils relevé. Le Directeur de la prévision et des applications météorologiques, Guillaume Nakoulma, a expliqué que cette « perturbation » a été prévue par la météo qui relevait que du 13 au 19 juillet 2020, de fortes précipitations allaient être enregistrées. « A Ouagadougou 72 mm de pluie ont été enregistrés, 111 mm à Ouargaye, 131 mm à Bogandé, 167 mm à Mogtédo et 106 mm à Léo », a-t-il précisé. Dans la capitale, le canal traversant le pont Kadiogo a frôlé le débordement depuis les environs du complexe sportif Réné-Monory jusqu’au-delà de la passerelle. Un passant, Aziz Sana, par ailleurs étudiant, a manifesté son inquiétude, à 13h 50 mn, face à cette importante quantité d’eau qu’a drainé le « chenal » du pont Kadiogo. Ainsi, alerté par les réseaux sociaux et ses services de communication sur les effets de la pluie, le maire de la ville de Ouagadougou, Armand Roland Pierre Béouindé s’est rendu au parc urbain Bangr-Wéogo.
Le maire Béouindé sur le terrain
A ce niveau, ce sont des crocodiles qui ont été évacués, par les eaux, de leur biotope. Certains se sont retrouvés sur la voie de l’hôpital allant vers la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). « Après la forte pluie que Ouagadougou a connue, nous sommes venus au parc urbain Bangr-Wéogo à cause de la sortie spectaculaire des crocodiles de leur site habituel », a
laissé entendre le maire Béouindé. Pour lui, certes, cette sortie des sauriens n’est pas une première mais la réaction de la mairie de Ouagadougou est normale car, a-t-il justifié, elle a alerté la population et les usagers de la route. « Nous avons mis un cordon de sécurité qui les remet dans leur site naturel et qui sécurise la zone. C’est plus spectaculaire que dangereux parce que selon les traditions de la forêt, les crocodiles sont des espèces sacrées non dangereuses et protégées », a-t-il indiqué. Le maire Béouindé a, cependant expliqué cette situation par le fait qu’un grand dalot a été bouché par les travaux d’aménagement de la Route nationale 4 (RN4) empêchant l’écoulement normal de l’eau. « Tout cela est sous bonne surveillance, il n’y a pas de danger pour la population de Ouagadougou. Toutes les dispositions sont prises avec les services des Eaux et forêts et les gardes champêtres pour que ces crocodiles n’agressent pas les citoyens », s’est-il réjoui. La délocalisation partielle des crocodiles est envisagée, selon Armand Roland Pierre Béouindé car ce sont des ovipares qui ont une prolifération rapide. « Nous sommes en train de voir avec le ministère en charge de l’environnement, pour trouver une mare à proximité de Ouagadougou en vue de pallier le trop plein de crocodiles au parc», a-t-il confié. Le Directeur du parc urbain Bangr-Wéogo, Pascal Rouamba a, pour sa part, renchéri que c’est un mouvement de crocodiles hébergés à Bangr-Wéogo à l’extérieur qui ont remonté le courant d’eau. «Mais, le plus souvent, le fait que les crocodiles font un bain de soleil récurrent attire les passants », a-t-il ajouté. Il a, en outre, rassuré que le service de la faune va les ramener dans leur niche quotidienne. Le poste n°2 du « poumon écologique de la capitale » en face de l’hôtel Silmandé a, lui, aussi, subi la furie des eaux. C’est un personnel et des édifices inondés que nous avons trouvés aux environs de 15 h. Pour l’un des agents en service à ce poste, Salif Sandwidi, les inondations de leur lieu de travail sont devenues fréquentes. De ce fait, il a appelé les autorités municipales à les aider à résoudre ce problème. Les services de la météorologie ont également appelé les populations à la vigilance face aux risques d’inondations pouvant aller jusqu’en fin octobre.
Boukary
BONKOUNGOU