Pour un monde de paix

Le monde est plus que jamais en ébullition. Alors que la guerre russo-ukrainienne s’enlise, un nouveau front vient de s’ouvrir au Moyen Orient. En plus du sempiternel conflit israélo-palestinien, ravivé ces derniers mois avec les bombardements de Tsahal dans la bande de Gaza, l’Etat hébreux et l’Iran sont entrés en guerre. Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël a ouvert les hostilités en lançant l’opération « lion dressé » contre l’Iran, avec pour objectif de décapiter le commandement militaire iranien et de nuire à son programme nucléaire.

Des renseignements, faisant état de ce que Téhéran s’apprêterait à se doter de la bombe nucléaire, auraient amené les autorités israéliennes à réagir pour empêcher cette acquisition, considérée comme une menace potentielle à l’existence de l’Etat hébreux. L’attaque de Jérusalem a occasionné la destruction d’objectifs militaires et la mort de hauts gradés et scientifiques iraniens, amenant Téhéran à riposter vigoureusement.

Les deux Etats échangent depuis lors des missiles, avec évidemment des conséquences désastreuses. Exit les dégâts matériels importants de part et d’autre, au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés ont été déjà enregistrés en Iran, contre une vingtaine de morts et des centaines de blessés en Israël. Les relations entre les deux pays ont toujours été empruntes de rivalité régionale et d’hostilité, eu égard à l’antisionisme (opposition à l’existence d’un Etat juif) entretenu par les Mollahs, mais la situation a dégénéré comme jamais.

La tension est parfois montée, comme en 2024 où on avait assisté à des frappes et contre-frappes de dissuasion de part et d’autre. Téhéran et Jérusalem n’avaient pas osé franchir le rubicond. Ce conflit ouvert intervient, alors que les Etats-Unis et alliés d’Israël, opposés à l’obtention de la bombe nucléaire par l’Iran, sont engagés dans un énième siècle de négociations sur le programme nucléaire iranien, considéré comme une menace à la paix au Proche et au Moyen Orient. Une fois de plus, les nerfs ont malheureusement dominé la raison, donnant le triste spectacle vécu ces jours-ci au Moyen Orient.

Peu importe la divergence des intérêts, Téhéran et Jérusalem sont à blâmer, car entretenant une inimitié légendaire qui ne sert pas l’humanité. Au-delà des dégâts matériels et humains engendrés, cette guerre commence à avoir des répercussions négatives sur l’économie mondiale. Des installations pétrolières iraniennes étant touchés, les cours du pétrole ont commencé à s’envoler et des perturbations sur les approvisionnements en or noir sont à redouter.

L’Iran menace d’ailleurs de fermer le détroit d’Ormuz, une route maritime stratégique pour la planète. Environ 24 % des exportations pétrolières mondiales transitent par ce canal, ce qui dénote de son importance pour le commerce mondial. Si Téhéran venait à mettre à exécution cette menace, brandie régulièrement en réaction aux sanctions économiques ou en cas d’attaques de ses installations nucléaires, ce serait catastrophique pour le monde. La guerre entre Etats n’apporte rien de bon, si ce n’est mettre à nu des rapports de force, censés satisfaire des egos et des intérêts partisans, que de bâtir un monde plus prospère et pacifique.

Elle rime avec mort et destruction. La communauté internationale doit œuvrer avec équité et lucidité, pour que les missiles cessent de pleuvoir à Téhéran et à Jérusalem. Un embrasement régional est à craindre, ce qui compliquerait davantage la situation. Cette guerre n’a pas lieu d’être. Au soir du bilan, personne n’en sortira grandie. « Si les hommes mettaient autant d’effort et de moyens à construire la paix qu’ils en mettent à faire la guerre, le monde serait un paradis », disait le Pape Jean-Paul II. Meditons…

Kader Patrick KARANTAO

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