
Jean-Baptiste Ilboudo, journaliste burkinabè à la retraite, a consacré 36 années de sa vie à la fonction publique nationale et interafricaine avant de faire valoir ses droits à la retraite en juin 2009. Il s’est illustré par son engagement dans la société civile, notamment à travers l’Observatoire burkinabè des médias (OBM) et l’Association nationale des retraités du Burkina Faso (ANRBF) dont il est actuellement premier vice-président. Auteur prolifique, il signe ici son quatrième ouvrage, un guide pratique visant à aider les futurs et nouveaux
retraités à préparer et à vivre sereinement cette étape cruciale de leur vie. Dans une interview qu’il a accordée à Sidwaya, l’auteur revient sur les grands traits de son ouvrage.
Sidwaya (S): Présentez-vous.
Jean-Baptiste Ilboudo (J.B.I) : je suis Jean-Baptiste Ilboudo, journaliste à la retraite et, en ce moment, premier vice-président de l’Association nationale des retraités. Je suis à mon quatrième ouvrage après Comment créer et gérer une radio associative, parue en 2002, Comment produire des programmes pour une radio associative, en 2002 et Gérer une station de radiodiffusion, éditée en 2005.
S : Vous êtes à votre quatrième ouvrage. Dites-nous, qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre ?
J.B.I : Je peux dire simplement que je suis parti à la retraite en 2009. Deux ans après, j’ai commencé à fréquenter les retraités par l’entremise de l’Association des retraités de l’information et de la communication (ARCI). J’ai été appelé comme secrétaire général du premier bureau de l’ARCI. En 2021, on m’a sollicité au niveau national, c’est-à-dire que j’ai dépassé le cadre corporatiste pour embrasser le cadre national, au sein de l’Association nationale des retraités du Burkina Faso (ANRBF). Là, j’ai rencontré des retraités de toutes les corporations et des 13 régions du pays. J’ai constaté que certains vivaient mal leur retraite et d’autres ont même avoué qu’ils avaient été surpris par celle-ci. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour éviter que les gens soient pris au dépourvu. C’est ce qui m’a poussé à écrire un petit guide pour expliquer que la retraite se prépare, comment la préparer et comment la vivre. Ce sont mes idées, mais aussi celles d’autres personnes, que j’ai rassemblées dans ce livre de 140 pages.
S : Quels sont les conseils qu’on peut retrouver dans ce livre ?
J.B.I : Premièrement, pour aller à la retraite, il faut avoir une vision. Tout commence par là. Savoir ce qu’on voudrait faire ou devenir à la retraite. Deuxièmement, il faut accepter la retraite. Dans le livre, je donne le cas d’une personne qui ne l’a pas acceptée, au point que, remplacée dans ses fonctions, elle continuait à venir au bureau. On a fini par changer la serrure de la porte pour l’empêcher d’entrer. Elle est décédée avant le premier anniversaire de sa retraite. Ce genre de situation ne devrait pas arriver. Il faut donc se préparer mentalement. Le logement est aussi important. Partir à la retraite en étant locataire ou

avec de jeunes enfants à charge peut être un drame. J’ai donné l’exemple de fonctionnaires qui, par humilité, ont choisi de vivre dans des zones non loties et ne l’ont pas regretté. Il vaut mieux posséder un logement, même en zone non lotie, que d’être en location à la retraite. Je parle aussi de la gestion des finances. Le salaire ne suffit pas toujours, mais si on vit au-dessus de ses moyens, ce ne sera jamais suffisant. Il faut vivre en dessous de ses moyens et avoir d’autres activités. Heureusement, la fonction publique permet d’en exercer. Dans le livre, je donne des exemples d’activités que les fonctionnaires peuvent mener pour compléter leurs revenus. J’insiste aussi sur l’éducation et l’instruction des enfants. Il faut les inscrire dans de bonnes écoles, même si cela nécessite un prêt bancaire, pour en faire des cadres compétents. Ensuite, il faut leur inculquer des valeurs morales pour qu’ils soient socialement fréquentables. Tout cela fait partie de la préparation à la retraite.
S : Comment est structuré ce livre de 140 pages ?
J.B.I : Le livre est structuré en trois parties. La première partie porte sur les généralités, notamment la définition de la retraite, les régimes existants, l’âge de départ selon les corps de métiers, les pensions versées par la Caisse de sécurité sociale et la CARFO, la coordination des régimes, le calcul du montant de la pension et des indemnités. La deuxième partie explique comment préparer sa retraite, avoir une vision et la réaliser, assurer son logement, bien gérer ses finances, connaître les dispositions sur l’assurance maladie, éduquer ses enfants, préparer sa relève au service et connaître
les possibilités de retraite complémentaire. La troisième partie traite de comment bien vivre sa retraite, mener des activités intellectuelles, pratiquer un sport, surveiller sa santé, avoir une bonne alimentation. J’ai aussi parlé du « trio de destruction massive des retraités». Il s’agit du sel, de l’huile et de l’alcool. Je souligne également l’importance de la vie sentimentale et sociale, en rappelant qu’elle ne prend pas sa retraite. J’aborde la reconversion professionnelle, l’entrepreneuriat, la contribution à l’économie locale et la spiritualité. J’insiste sur le fait de préparer sa succession pour éviter les conflits familiaux. Enfin, je parle de se préparer à la mort, car c’est une certitude et du choix de se remarier ou non pour les veufs et veuves.
S : Combien coûte l’ouvrage et où peut-on s’en procurer ?
J.B.I : J’ai imprimé 1 000 exemplaires. 500 ont déjà été pris et les 500 autres seront disponibles dans les prochaines semaines. J’ai envoyé 50 exemplaires à Bobo-Dioulasso et ce stock est déjà épuisé. Le prix est de 2 000 F CFA l’unité. A Ouagadougou, on peut le trouver à Jeunesse d’Afrique et au siège de l’association national des retraités. A Bobo-Dioulasso on peut avoir le livre au niveau de l’ARCI.
S : A quand la dédicace ?
J.B.I : La dédicace est prévue, samedi 4 octobre 2025, à Ouagadougou, à l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées. J’ai aussi été invité à d’autres manifestations pour présenter le livre.
Entretien réalisé par
Noufou NEBIE