Le monde éducatif est à pied d’œuvre pour les préparatifs de la rentrée des classes 2025-2026 dans la ville de Bobo-Dioulasso. Résilients, ils ont tous un seul un but en commun : la réussite de cette nouvelle année. Une équipe des Editions Sidwaya a fait le constat des préparatifs sur le terrain.
A moins de 48 heures de la rentrée des classes, les acteurs du monde éducatif s’activent pour accomplir les dernières formalités afin de garantir la bonne marche de cette nouvelle année scolaire. Dans les différents établissements, le fil d’attente des inscriptions et réinscriptions ne passe pas inaperçue. La rentrée administrative, effectuée le lundi 15 septembre dernier, s’est bien déroulée et les responsables des établissements affirment avoir reçu les listes d’admis à l’entrée en classe de 6e et de 2nde.
Cette année, l’Etat a attribué l’entrée en 6e et en 2nde à tous les admis au CEP et au BEPC à la grande joie des parents d’élèves. Le parent d’élève Lamine Barro, est venu inscrire ses deux enfants (l’un en 6e et l’autre classe de 5e) au Lycée Mixe d’Accart-ville de Bobo-Dioulasso, dans la matinée du lundi 22 septembre 2025.
« Le fait d’attribuer l’entrée en 6e et en seconde à tous les admis va soulager nous les parents. Nombreux sont les enfants qui abandonnaient l’école parce qu’ils n’avaient pas obtenu l’entrée en 6e ou en 2nde. Avec cette attribution, le problème est résolu. Tous les enfants pourront désormais aller à l’école », se réjouit-il. Cette joie est relative chez les responsables des établissements publics.
Avec le maximum d’élèves que l’Etat a décidé d’affecter dans les établissements publics, ces derniers font face à un problème d’infrastructures d’accueil. Abdoulaye Ouédraogo est un administrateur des lycées et collèges. Il est aussi le proviseur du Lycée mixte d’Accart-Ville (LMA). Son établissement confie-t-il, a reçu 457 élèves affectés en 6e et 287 en 2nde. Le bémol, M. Ouédraogo laisse entendre qu’il ne dispose que de 4 classes de 6e et 3 classes de seconde.
« Avec ces affectations, nous sommes déjà à 100 élèves par classe, sans compter les dossiers des collègues enseignants qui sont toujours en suspens et les parents d’élèves qui viennent vers nous », souligne-t-il tout inquiet. Le Lycée Ouezzin-Coulibaly (LOC) fait également face à ce problème des effectifs pléthoriques avec un défi de capacités d’accueil. Pour le proviseur du LOC, Mamadou Simboro, son lycée peut recevoir autour de 400 élèves en 6e et 400 élèves en 2nde, en tenant compte des normes éducatives qui fixent les effectifs à 70 élèves par classe au premier cycle et 60 au second cycle.
« Mais nous avons reçu au total 780 élèves en 6e, ce qui revient à 78 élèves par classe. Avec nos redoublants qui sont au nombre de 122 pour 10 classes de 6e, nous irons jusqu’à une moyenne de 91 élèves par classe. Pour la seconde nous avons reçu 520 élèves affectés qui viennent s’ajouter à 188 redoublants pour 11 salles de classe. Ce qui nous fait une moyenne de 65 élèves par classe en 2nde présentement », a-t-il laissé entendre.
Baisse des effectifs dans les privés
Si les établissements publics font face au problème d’effectifs le constat est tout autre dans les établissements privés conventionnés qui enregistrent une baisse des effectifs en 6e et en 2nde comparativement aux années antérieures. Aux dires du fondateur du Complexe scolaire « Le Savoir », Aboubacar Koïta, ce déséquilibre s’explique par le respect du quota fixé par le ministère de l’Education qui demande d’envoyer le maximum d’élèves dans les établissements publics.
« Au niveau régional, le nombre d’admis au CEP était de 15 234 pour le public et 14 844 pour le privé, soit un total de 30 078 élèves répartis dans la région du Guiriko. Au BEPC, le total à affecter était de 5 672 dont 3 910 au public et 1 762 au niveau des privés conventionnés », a expliqué Aboubacar Koïta. Une situation dit-il qui crée des difficultés pour les établissements privés qui se retrouvent avec un vide à combler. Les responsables des établissements privés souhaitent que la répartition des élèves se fasse conformément aux textes pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle.
« Nous souhaitons que l’on tienne compte des capacités d’accueil des établissements lors de la répartition, car pendant que les publics se « cherchent », les privés conventionnés sont sans élèves. En tant que privés et faîtière de l’enseignement privé laïc au niveau régional, notre souhait est de redonner l’image et la qualité de l’enseignement dans notre région. Car la convention est un mérite », a martelé le fondateur du Complexe scolaire Le Savoir. De leur côté, les responsables des établissements publics demandent aux autorités d’augmenter les capacités d’accueil et de renforcer le personnel pour assurer les cours.
Astride Sidbewendin OUEDRAOGO
(Stagiaire)