
La Direction de la promotion et de la protection du genre a organisé, vendredi 24 octobre 2025, à Bobo-Dioulasso, une conférence publique sur le thème : « Enjeux et défis de l’éducation de la jeune fille dans un contexte de surutilisation des réseaux sociaux ». Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la 14e édition de la Journée internationale de la jeune fille.
Chaque année, depuis 2011, le monde entier marque une halte le 11 octobre pour commémorer la Journée internationale de la jeune fille instituée par les Nations unies. Le Burkina Faso a célébré la 14e édition de cette journée à travers une conférence publique, le 10 octobre dernier, à Ouagadougou, sur le même thème : « Enjeux et défis de l’éducation de la jeune fille dans un contexte de surutilisation des réseaux sociaux ».
Au regard de l’importance de la question, la directrice de la promotion et de la protection du genre, Anetina Libabatou, a indiqué que le département en charge du genre a décidé de dupliquer cette conférence dans les régions du Nando (ex-Centre-Ouest) et du Guiriko (ex-Hauts-Bassins). Ainsi, après Ouagadougou et Koudougou, la Direction de la promotion et de la protection du genre était à Bobo-Dioulasso, vendredi 24 octobre 2025, pour entretenir les jeunes filles, notamment les scolaires et les étudiantes, à l’utilisation abusive des réseaux sociaux.
Le représentant du gouverneur du Guiriko, Boubié Ido, par ailleurs conseiller technique chargé de la jeunesse et de la formation professionnelle, a rappelé l’importance de la journée, instituée afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles spécifiques auxquels elles font face. Selon lui, le choix du thème découle de la place grandissante des réseaux sociaux dans la vie quotidienne. « Facebook, TikTok, Instagram ou encore WhatsApp sont désormais accessibles dès le jeune âge, transformant les modes d’apprentissage, de communication et de socialisation », a-t-il fait remarquer.
Si ces outils offrent des possibilités d’information, de découverte et d’ouverture sur le monde, leur surutilisation, a regretté Boubié Ido, n’est pas sans conséquences sur le parcours scolaire et l’équilibre personnel des jeunes. Il a notamment évoqué des effets tels que la baisse de concentration, la réduction du temps consacré aux études, l’addiction numérique, l’exposition à des contenus inappropriés, la désinformation et les risques de cyberharcèlement.
Créer un environnement favorable à l’éducation de la jeune fille
« Pour les jeunes filles en pleine construction identitaire, la surexposition en ligne peut fragiliser l’estime de soi et ouvrir la voie à des formes d’exploitation et de manipulation », a-t-il insisté.
Face à ces défis, le conseiller technique a lancé un appel aux parents, aux enseignants, aux leaders communautaires et aux autorités afin de créer ensemble un environnement favorable à l’éducation de la jeune fille. Il a invité chacun à accompagner les adolescentes vers des pratiques numériques saines et réfléchies. L’initiative de cette conférence, selon la directrice de la promotion et de la protection du genre, répond à un constat préoccupant : la multiplication des usages numériques non contrôlés chez les jeunes filles, au détriment de leurs études et de leur équilibre personnel.
« Le smartphone est aujourd’hui un outil incontournable. Il peut servir à apprendre et à s’informer. Mais il peut aussi exposer les jeunes filles à des risques importants, parfois sans qu’elles en aient conscience », a-t-elle expliqué. D’où, selon elle, l’importance d’une sensibilisation préventive afin de développer une culture du discernement numérique.
Plusieurs thématiques à cet effet ont été abordées par des experts du ministère en charge de la transition digitale afin de montrer le « bon chemin » aux participantes dans l’usage des réseaux sociaux. Elles ont notamment porté sur : les réseaux sociaux et la vie scolaire ; le cyberharcèlement et la lutte contre la désinformation (fake news). L’objectif, selon Mme Anetina, est que les participantes ressortent mieux informées sur les opportunités et les dangers du numérique, mais surtout qu’elles adoptent des comportements responsables dans leur utilisation quotidienne. « Il ne s’agit pas d’interdire les réseaux sociaux, mais de les utiliser pour se renforcer, non pour se fragiliser », a-t-elle conclu.
Kamélé FAYAMA
Patricia Coulibaly
(Stagiaire)




