Rétro 2023 – Développement endogène : des orientations stratégiques

La volonté politique bien affichée du gouvernement de la Transition, sous le leadership du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, de bâtir une économie nationale solide fondée sur les réalités et capacités endogènes, s’est traduite au cours de l’année 2023 par des choix, orientations et décisions stratégiques. Création de l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire, pose des premières pierres d’une usine de transformation de tomates à Bobo-Dioulasso et d’une raffinerie d’or à Ouagadougou, la reprise de la SN-SOSUCO sont des actes forts qui ont marqué l’actualité économique au cours de l’année écoulée.

«Le développement sera endogène ou ne le sera pas » de Pr Joseph Ky-Zerbo, le « tercérisme » et « l’actionnariat populaire » de Pr Laurent Bado, le « consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons » du capitaine Thomas Sankara. Ces devanciers, en patriotes convaincus, ont toujours appelé à centrer notre développement sur nos réalités et capacités endogènes. Si les éminentes personnalités comme Joseph Ki-Zerbo et Laurent Bado se sont contentés de conceptualiser et défendre la théorie du développement endogène, le président Sankara, père de la Révolution burkinabè d’août 83, a réussi à implémenter pendant quatre ans (1983-1987) ce modèle d’auto-développement porté par le peuple et pour le peuple, avec à la clé des résultats tangibles et encore perceptibles. Aujourd’hui, l’exécutif de la Transition burkinabè, avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, a pris la ferme résolution de marcher sur les sillons du développement endogène tracés par ces illustres Burkinabè. Et l’année 2023 a servi de « rampe de lancement » de cette vision de bâtir le développement socioéconomique du pays des Hommes intègres en comptant prioritairement sur les ressources locales et les compétences des filles et des fils de la Nation.

En effet, dans l’optique de donner forme à sa vision, lors du Conseil des ministres du 8 février 2023, le gouvernement adopte le projet de création de l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (APEC). L’ambition de ce programme de promotion de l’entrepreneuriat communautaire est de faire participer directement les Burkinabè aux projets majeurs du pays, à l’effet de créer de la richesse par les Burkinabè pour les Burkinabè, dans des secteurs stratégiques et de souveraineté. Et, l’APEC est chargée d’assurer la mobilisation de l’épargne populaire pour le financement des entreprises communautaires par actionnariat populaire dans les différents secteurs d’activités, notamment l’agriculture, l’élevage, l’agro-alimentaire, le textile et les mines. La souscription minimale est de 15 000 F CFA, avec 5000 F CFA comme frais de souscription et 10 000 F CFA, le prix de l’action (part sociale).

Du lingot d’or « made in Burkina » en 2024

Le premier lingot d’or « made in Burkina » qui sortira de l’usine de raffinerie d’or est attendu en octobre 2024.

Le 12 mai 2023, le chef de l’Etat, Ibrahim Traoré, lance officiellement ce programme de l’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire et souscrit en personne. L’objectif est de créer, entre autres, un million d’emplois directs en deux ans et de faire du secteur privé, le véritable moteur de la croissance économique, dans un Burkina en guerre contre le terrorisme. Un premier lot de quatre projets sont prévus pour débuter le programme. Il s’agit de l’extension de la Société Faso tomate (SOFATO) avec l’ouverture de deux nouvelles usines de transformation de tomates à Bobo-Dioulasso et Tenkodogo, la création d’une société d’exploitation semi-mécanisée de l’or, la mécanisation et l’intensification agricole à travers la promotion de la petite irrigation agricole et la mise en place d’une Centrale d’achats des produits locaux.

Quatre mois après le lancement de la compagne de souscription à l’actionnariat communautaire, c’est la capitale économique, Bobo-Dioulasso, qui est choisie pour la pose de la première pière de l’usine de transformation de tomates, le 23 septembre 2023, par le président de la Transition. D’un coût prévisionnel d’investissement de cinq milliards F CFA, cette unité industrielle va créer 100 emplois directs et de plus de 5 000 emplois indirects au profit des jeunes et des femmes. Pays minier depuis plus d’une décennie, avec environ une quinzaine de sociétés minières en exploitation, le gouvernement a décidé de doter le pays de sa toute première raffinerie d’or. L’objectif est de renforcer, à transformation locale, la place du secteur minier dans l’économie nationale, en créant plus de valeur ajoutée, de richesses et d’emplois locaux pour la jeunesse. Le 23 novembre 2023, ce qui s’apparentait à un mirage devient réalité. Ce jour-là, le capitaine Ibrahim Traoré pose la première pierre de cette raffinerie à Ouagadougou. Avec une capacité de transformation de 150 tonnes d’or par an, cette usine, sous la houlette de la Société nationale des substances précieuses (SONASP), devrait contribuer à créer plus de 100 emplois directs et environ 5 000 emplois indirects. Le premier lingot d’or « made in Burkina » répondant aux standards internationaux est attendu en octobre 2024, soit onze mois après le lancement la construction de l’usine.

70 milliards F CFA mobilisés pour l’effort de paix

Dans l’objectif de donner plus de solidité au tissu économique et d’avoir un regard sur les secteurs stratégiques, la Transition a acté la dénonciation de la convention entre l’Etat et Sucre Participation, l’actionnaire majoritaire de la Nouvelle société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), le 25 octobre 2023, pour non-respect par ledit actionnaire des engagements contenus dans l’accord. « De ce constat et tenant compte du rôle très stratégique de la SN-SOSUCO, le gouvernement a décidé de dénoncer la Convention de 98. Cette dénonciation ouvre donc les opérations en matière de reprise des parts de l’Etat au profit de l’Etat lui-même afin que cette société devienne de nouveau une société étatique », a expliqué le ministre en charge du commerce, Serge Poda. Frappé par l’hydre terroriste depuis 2015, la création du Fonds de soutien patriotique (FSP) par le gouvernement, le 11 janvier 2023, constitue également l’une des décisions majeures de la Transition au cours de l’année 2023. Le FSP est mis en place en vue de susciter l’engagement de toutes les composantes de la Nation et d’assurer le financement patriotique de la guerre contre le terrorisme.

A travers dons en nature et espèces, dotations de moyens roulants et de vivres, virements bancaires, cession volontaire d’une partie des salaires, des Burkinabè et amis du Burkina Faso ont exprimé leur adhésion à cet effort de paix. Sur une prévision de 100 milliards F CFA, plus de 70 milliards F CFA ont été mobilisés par le FSP, à la date de 7 décembre 2023. « Le gouvernement reste convaincu que ce fonds est une véritable alternative de mobilisation des ressources pour accompagner les efforts consentis par l’Etat en général et pour soutenir la prise en charge des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) en particulier », s’est exprimé le Premier ministre et président du conseil d’orientation du FSP, Appolinaire Joachimson Kyélem de Tambela, le 8 décembre 2023, à l’issue de la 4e session du conseil d’orientation du FSP. Tout en insistant que la vision éclairée et le choix stratégique qui ont conduit à la création de ce fonds, ainsi que les nombreux progrès réalisés en si peu de temps, traduisent la pertinence et la grande utilité de cet instrument de collecte de fonds.

Mahamadi SEBOGO Windmad76@gmail.com

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