Plusieurs organisations de la société civile du Burkina participent aux discussions pour s’assurer de la prise en compte des aspirations des burkinabè dans les réformes à venir. Elles participent à la semaine africaine du climat et au sommet.
Le Burkina fait face à des défis spécifiques par rapports au changement climatique. Lors de la semaine africaine du climat qui se tient dans la capitale Kenyane plusieurs organisations de la société civile sont présentes pour les exposer.
« La situation du Burkina Faso est assez critique par rapport au changement climatique. Nous vivons vraiment les pires formes de conséquences du changement climatique dans notre pays avec les sécheresses et quelques fois des inondations, mais aussi la dégradation du couvert végétal. Toutes ces conséquences font que nos populations qui dépendent beaucoup plus de la terre n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins surtout alimentaires et nutritionnels », a résumé le coordonnateur de l’association pour l’éducation et l’éducation et l’environnement (A2N), Mamoudou Ouédraogo.
A ce titre, ce représentant de la l’alliance pour la justice climatique (PACJA) considère toutes les mesures de lutte contre les effets du changement climatique, la priorité du Burkina doit être l’adaptation. Il a par ailleurs au cours d’un évènement parallèle présenté les bonnes pratiques du Burkina en matière de restauration des terres dégradées.
Le directeur du département plaidoyer et communication de WaterAid Burkina Faso, Célestin Pouya plaide pour l’amélioration la part des financements destinés aux secteurs sociaux de base tels que l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement , la santé et l’éducation.
« Dans les discussions ici on parle de grandes choses, comme la mobilisation des financements, les enjeux scientifiques. Mais notre problème est comment est ce que ces débats peuvent profiter aux communautés les plus marginalisées. Il faut traduire toutes ces thématiques en actions concrètes pour améliorer l’accès des populations aux services sociaux de base tels que l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement, l’éducation et la santé », a-t-il soutenu.
Des opportunités de financement pour le Burkina
Il s’est réjoui des nouvelles opportunités de financement que le Burkina pourrait capter. C’est pourquoi il a exhorté à l’adoption de politiques au niveau national et régionale pour réduire les risques pour les investisseurs dans les secteurs sociaux de base.
« Le Burkina a déjà intégré ces enjeux dans le Contribution nationale déterminée (CDN) mais il faut absolument qu’à la prochaine révision le CDN puisse mieux inclure l’accès aux services sociaux de bases pour bénéficier de plus de ressources auprès des bailleurs de fond », a insisté M. Pouya.
En effet, l’eau potable n’est pas seulement transversale, elle est centrale pour catalyser le bien être des populations. Selon une étude du PNUD, le Burkina perd chaque année milliards FCFA faute d’accès à l’eau potable et l’assainissement depuis 2012. Le taux d’accès à l’assainissement est de 76,2% de taux d’accès à l’eau potable au Burkina et pour l’assainissement 27,5%.
Concernant les réformes le coordonnateur l’association pour l’environnement et l’éducation souhaitent que le Burkina Faso s’inspire de l’expérience du Rwanda et du Kenya pour interdire les sachets plastiques.
« Nous sommes parmi les pays qui sont le plus impactés par le changement climatique mais quand on regarde dans l’assiette nous recevons moins de financement et surtout ils descendent très peu à la base, alors que ce sont justement les communauté qui sont le plus impactées. Tout cela pour dire que le chemin est encore long mais nous devons travailler à ce que les financements soient effectifs mais surtout qu’ils descendent jusqu’à la base alléger le fardeau des populations », a-t-il ajouté.
La semaine africaine du climat est un rendez-vous permettant aux parties prenantes de discuter des solutions d’action climatique régionales et de forger des partenariats régionaux ouvrant un espace pour faire face aux risques partagés et saisir les opportunités communes. C’est également une étape clé pour les acteurs de la région Afrique d’échanger sur les préoccupations communes en prélude à la COP 28.
Des représentants du ministère de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement sont aussi présents à Nairobi dans le cadre de la semaine africaine du climat qui se poursuit jusqu’au 9 septembre 2023.
Nadège YE