L’hebdomadaire Conseil des ministres s’est tenu, le mercredi 6 juillet 2022 à Ouagadougou, sous la présidence du chef de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo Damiba. Plusieurs décrets ont été adoptés dont celui portant agrément d’ouverture d’une ambassade de la Fédération de Russie au Burkina Faso.
La durée de 24 mois arrêtée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour la Transition au Burkina ne relève nullement d’un dictat de l’organisation sous régionale. Elle a été librement proposée par les autorités burkinabè en vue d’être en phase avec la notion d’acceptabilité que la CEDEAO a donnée en termes de délais de la Transition. Ce sont les précisions que la ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Olivia Rouamba, a apportées au cours du point de presse donné à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 6 juillet 2022 à Ouagadougou. « Nous avons eu des assises qui ont siégé pour proposer les 36 mois pour la Transition et au préalable, il y a eu une commission technique qui s’est penchée sur la question. Et de janvier à maintenant, cela fait exactement six mois. Et six mois couplés aux 24 proposés, cela fait 30. C’est donc un délai raisonnable. Voilà pourquoi la CEDEAO a validé », a-t-elle indiqué.
Olivia Rouamba a toutefois relevé que la durée arrêtée est un compromis dynamique qui peut faire l’objet de recadrage par rapport aux enjeux du moment que sont la sécurisation du territoire, le retour des institutions de l’Etat dans certaines localités et la réinstallation des Personnes déplacées internes (PDI). Parlant de sécurisation du territoire, le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, a indiqué qu’une communication orale a été faite au cours du Conseil sur l’attaque du poste de péage de Pâ. Aux dires du ministre Bilgo, les enquêtes se poursuivent afin de déterminer la vraie nature de l’attaque. « Au Burkina Faso, il y a un jumelage entre terrorisme et grand banditisme. Et pour des situations semblables à celles de Pâ, il est important d’identifier d’abord ceux qui ont perpétré ces actes et ne pas tout de suite tirer des conclusions », a-t-il déclaré. Le porte-parole du gouvernement a, par ailleurs, rassuré que des dispositions sont prises par les autorités pour assurer la circulation des populations entre les deux grandes villes du pays que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. « Sur d’autres tronçons également, il y a un travail de sécurisation qui est en train d’être fait », a-t-il rassuré.
Bientôt un ambassadeur de Russie au Burkina
En plus des communications orales entendues, le Conseil a examiné plusieurs rapports dont deux relatifs à des demandes d’agrément pour la nomination d’un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie et d’une représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Burkina Faso. Le gouvernement a marqué son accord pour ces deux nominations, selon le ministre en charge de l’éducation nationale. Le Conseil a, par ailleurs, adopté trois décrets portant organisation du Secrétariat général du gouvernement, du ministère de la Justice et des Droits humaines chargé des Relations avec les institutions et de celui du Genre et de la Famille.
A écouter le ministre Bilgo, l’adoption de ces décrets vise à permettre à ces différentes institutions d’assurer efficacement leurs missions. Depuis quelques jours, des rumeurs faisant état d’un probable retour de l’ancien président Blaise Compaoré circulent sur la toile. Interrogé sur le sujet, le porte-parole du gouvernement a indiqué sans donner plus de détails qu’une rencontre entre les anciens chefs d’Etat du Burkina est très probable et même très attendue. Et ce, « dans le but d’accélérer la réconciliation et de mutualiser les énergies afin de défendre ce qu’il y a de plus précieux, c’est-à-dire la terre du Burkina Faso ». Peu après le Conseil des ministres, la présidence du Faso a précisé que cette rencontre est prévue pour demain vendredi 8 juillet. Elle va réunir autour du président Paul-Henri Sandaogo Damiba, les anciens chefs d’Etat Roch Marc Christian Kaboré, Blaise Compaoré, Jean-Baptiste Ouédraogo, Yacouba Isaac Zida et Michel Kafando sur des questions liées à l’intérêt supérieur de la Nation. La présidence a indiqué que le conclave n’entrave pas les poursuites judiciaires engagées contre certains invités.
Nadège YAMEOGO
Yasmine YAMEOGO (Stagiaire)