Après plusieurs reports, en attendant d’être entérinée en conseil des ministres, la 20e Semaine nationale de la culture (SNC) est prévue du 26 novembre au 3 décembre 2022. Le directeur général de l’institution, Bamassa Ouattara, l’a annoncé dans cette interview accordée à Sidwaya, le lundi 13 juin 2022. Il revient, entre autres, sur les innovations en vue et les mesures qui seront prises pour l’organisation de la biennale culturelle.
Sidwaya (S) : Après plusieurs reports, peut-on espérer encore la tenue de la 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) ?
Bamassa Ouattara (B.O.) : La 20e édition de la SNC était initialement prévue se tenir du 28 mars au 4 avril 2020, mais la pandémie de la maladie à coronavirus avait contraint le gouvernement à suspendre l’organisation des manifestations culturelles d’envergure nationale et internationale dont la « SNC BOBO 2020 », lors de la séance du Conseil des ministres, du 11 mars 2020. En 2022, on l’a encore reprogrammée du 26 mars au 2 avril 2022, mais cette fois, avec le changement de régime intervenu en janvier 2022, l’édition a encore été reportée. Nous espérons l’organiser d’ici la fin de cette année pour le bonheur des acteurs culturels et l’ensemble des festivaliers. A cet effet, nous avons une date indicative, du 26 novembre au 03 décembre 2022. Il reste à ce que cette date soit validée par le Conseil des ministres.
S : Vu les multiples reports, ne s’achemine-t-on pas vers une SNC au rabais ?
B.O. : Il y a eu des reports certes, mais les artistes, la direction générale de la SNC et le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme continuent de travailler pour offrir une SNC de qualité sur le plan organisationnel et des prestations. En aucun cas, on assistera à une biennale au rabais. Tout est mis en œuvre afin que la fête de la culture burkinabè se passe comme elle se doit.
S : A quelle étapes êtes-vous dans les préparatifs ?
B.O. : A l’étape actuelle, nous travaillons à mobiliser les troupes qui vont participer aux compétitions du Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL) de ce 20e rendez-vous de la culture burkinabè dans les différentes catégories. Nous sommes également à pied d’œuvre pour mobiliser les partenaires à nous accompagner dans cette aventure palpitante qu’est l’organisation de la SNC. Et il y a toute une stratégie qui est mise en place pour cela. Très bientôt, nous allons commencer une série de communication sur l’organisation de la biennale.
S : Les troupes déjà sélectionnées lors des Semaines régionales de la culture (SRC) 2019, seront-elles maintenues ?
B.O. : Bien sûr ! Le plateau artistique sera actualisé pour voir la disponibilité des artistes. A l’issue des compétitions des SRC 2019, les artistes ont été sélectionnés dans les catégories du GPNAL que sont les arts du spectacle, les arts plastiques, les arts culinaires et les sports traditionnels pour prendre part à la phase finale. Lors d’une rencontre, l’option a été faite de remobiliser uniquement les troupes, les ensembles artistiques, les artistes et les sportifs retenus lors des régionales de 2019 en vue de leur participation à la SNC 2022.
S : Cela fait pratiquement trois ans que ces troupes ont été sélectionnées. Quelle est la stratégie pour les remobiliser ?
B.O. : En ce qui concerne la remobilisation des troupes, elle a commencé et se poursuit toujours avec une série d’actions, notamment des rencontres avec les artistes et responsables de troupes, l’octroi des primes de préparation décidé lors d’un atelier les 6 et 7 décembre 2021, des communications sur le contenu des règlements intérieurs du GPNAL, de la SNC BOBO 2022, etc. Il faut dire que les primes de préparation ont connu une majoration et vont de 75 000 F CFA à 300 000 F CFA, selon les catégories à laquelle les troupes appartiennent.
S : Si ce n’est pas trop tôt, combien d’artistes et d’exposants sont-ils attendus à cette SNC ?
B.O. : A cette 20e édition de la SNC, sont attendus pour le volet compétition du GPNAL 105 troupes et ensembles artistiques en art du spectacle, 47 spécialistes en art culinaire, 189 lutteurs et archers dans la catégorie sport traditionnel, 27 œuvres en art plastique. En littérature et en langue française, 124 manuscrits ont été reçus en compétition dans cinq genres littéraires (romans, nouvelles, poésie, conte, théâtre). Malheureusement, en langues nationales (Moré, Fulfundé, Dioula), nous n’avons pas enregistré de participants. Nous attendons également des milliers de festivaliers et d’exposants.
S : Comme à chaque édition de la SNC, il y a des innovations. A quelles innovations peut-on s’attendre à cette 20e édition ?
B.O. : A l’instar des autres éditions, la 20e va connaitre des innovations. Comme innovations pour cette édition, on assistera, entre autres, à la participation de la diaspora burkinabé en Côte d’Ivoire avec deux troupes dont la troupe Liwaga Naaba Kango d’Attécoubé à Abidjan en compétition dans la catégorie des arts du spectacle et la troupe Liwaga de Yamoussoukro en animation. Une autre innovation sera l’amélioration des conditions d’hébergement et de transport des artistes. Nous voulons que cette édition marque la fin du calvaire des compétiteurs. Nous avons pris attache avec des partenaires. Des logements ont été ciblés dans le quartier Bobo 2010 et bien d’autres centres culturels ont été ciblés. Pour ces centres, nous avons fait des visites de terrain pour s’imprégner des commodités. La dernière innovation est la création d’une nouvelle commission dénommée, mise en tourisme de la SNC. Comme les compétitions se tiennent la nuit, nous avons jugé bon de créer cette commission qui va permettre aux festivaliers de faire des excursions touristiques. La commission s’attèlera à mettre à la disposition des circuits touristiques (Le lac aux hippopotames de Bala, le barrage de Samendéni, …).
S : Au regard du contexte sécuritaire, quelles sont les dispositions prises pour assurer la quiétude pendant cette fête de la culture ?
B.O. : A chaque édition de la SNC, une commission sécurité est mise en place par arrêté. Cette commission est chargée d’assurer la couverture sécuritaire de toute l’édition. Elle assure en outre, la sécurité des personnes et des biens sur les sites de la manifestation. Depuis 2020, le dispositif sécurité est renforcé. Ce dispositif sera davantage renforcé afin de permettre aux artistes et festivaliers et à la population de la ville de Sya de participer sereinement à cette grande messe de la culture. S : Quel appel avez-vous à lancer aux différents acteurs culturels ? B.O. : Aux acteurs culturels, nous leur demandons de ne pas baisser les bras, de rester toujours mobilisés malgré le contexte socioculturel qui règne dans notre pays.
Boudayinga J-M THIENON
Fatimata Raïssatou TOE (Stagiaire)