Sortie littéraire: Moah le fils de la folle rend hommage aux enfants déshérités

Journaliste chroniqueur à Sidwaya, Alexis Pengwendé Yaméogo alias Clément Zongo, a dédicacé son premier roman intitulé Moah le fils de la folle, le samedi 2 février 2019 à Ouagadougou.

De passage un jour au marché de Katr-Yaar juin 2016, Alexis Pengwendé Yaméogo alias Clément Zongo, surprend une scène : des femmes cajolant et finissant par forcer un enfant d’environ cinq ans, pleurant à chaudes larmes pour qu’il accepte de rester avec sa mère, une malade mentale. Des informations qu’il colmate sur place, il ressort qu’habituellement le gamin est « attaché » à sa génitrice.  Touché par la scène, Alexis Pengwendé Yaméogo se demande ce qui a bien pu se passer dans le mental de l’enfant ce jour-là pour qu’il fuit sa mère. De l’émotion, du bouleversement et de l’interrogation de Clément jaillira le roman Moah le fils de la folle qui a reçu le premier prix du Grand prix national de littérature (GPNAL) à la 19e édition de la Semaine nationale de la culture et que l’auteur a dédicacé, le samedi 2 février 2019, à Ouagadougou. Dans l’œuvre, M. Yaméogo part de ce qu’il a vu pour imaginer un destin à Moah qui sera recueilli et éduqué par un catéchiste et deviendra à la fin de l’intrigue président de la République du Gomboland.  Par cette œuvre, celui qui a pris comme nom de plume Clément Zongo (prénom de son père et nom de jeune fille de sa mère) veut rendre hommage à tous les enfants déshérités, à toutes les femmes malades mentales vivant dans la rue et que des gens, peut-être pas fous, enceintent. Dans la présentation du roman, le Pr Yves Dakouo, professeur de sémiotique à l’université Ouaga I Pr Joseph-Ki-Zerbo, a indiqué que l’ouvrage confirme le talent littéraire d’Alexis Pengwendé Yaméogo, jusque-là homme de Lettres. « On ne peut pas ne pas s’émouvoir à la lecture du roman à moins de ne pas appartenir à l’espèce humaine », a estimé le Pr Dakouo. Pour lui, l’une des réussites du désormais romancier est d’avoir su saisir la fibre émotive de l’être humain grâce à l’art consommé de la description. « Le réalisme physique des espaces et la vérité psychologique des personnages sont tels que la description atteint son niveau le plus élevé qui est l’hypotypose, situation dans laquelle le lecteur a l’impression non pas de lire mais de regarder un film », a opiné le présentateur. Selon lui, Moah le fils de la folle invite à réfléchir à la société, aux modes d’existence qu’on voudrait lui donner. Et d’ajouter que c’est un pamphlet contre la mauvaise gouvernance sociale, économique, politique. « C’est une métaphore des différentes formes d’exclusion sociale et de marginalisation », a soutenu le professeur de sémiotique. Pour sa part, Soumaïla Sako, représentant du parrain, directeur de cabinet du ministre en charge de l’action sociale, a indiqué que l’histoire du roman n’est pas une simple caricature de la réalité mais plutôt le quotidien même de la société vu sans complaisance et sans retenue. « Le roman vient à point nommé car il interroge notre conscience et notre sens de l’éthique. C’est une invite à la solidarité, un appel à l’humanisme », a soutenu M. Sako, tout en félicitant l’auteur et l’encourageant à user de sa plume pour semer l’empathie dans le cœur des hommes.  « Moah le fils de la folle » est vendu au prix unitaire de 5 000 F CFA dans les librairies de la place.

Jean Philibert SOME

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