La coalition d’organisations syndicales a, au cours d’une conférence de presse, le mercredi 22 avril 2020 à Ouagadougou, dénoncé l’attitude du pouvoir vis-à-vis de la structure et de sa plateforme revendicative.
La coalition des syndicats engagés dans la lutte contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs est remontée contre le gouvernement, à la suite de la suspension des salaires de certains fonctionnaires, aux coupures de salaires et de la révocation d’agents en poste dans des ambassades. Elle l’a fait savoir aux hommes de médias dans la matinée du mercredi 22 avril 2020 à Ouagadougou, au cours d’un point de presse. « Les coupures et les suspensions de salaires ont été opérées en violation flagrante des textes, notamment de la loi 081 et de l’arrêté 2013-195/MEF/MFPTSS du 30 mai 2013, portant procédure de traitement et modalités des retenues pour fait de grève, ainsi que des conventions internationales ratifiées par le Burkina Faso », a rappelé le porte-parole de la coalition, Bassolma Bazié. Et d’ajouter que depuis le dépôt du préavis le 27 février 2020 à la grève du 16 au 20 mars 2020, le gouvernement n’a entrepris aucun contact avec la coalition syndicale. Pour lui, sauf à démontrer davantage le « cynisme » de l’Etat, cette grève ne pouvait donner lieu à ces coupures, d’autant que le gouvernement avait décidé de la fermeture des écoles et des universités, afin d’éviter les risques de propagation du COVID-19. « Ce sont les responsables politico-administratifs des ministères en charge de l’éducation et des finances, qui se sont comportés en gangsters dans les opérations de suspen salaires. Nous allons œuvrer à ce que cela s’arrête et que les sommes déjà coupées soient restituées aux travailleurs», a-t-il prévenu.
Il a remercié tous ceux qui ont répondu à l’appel de la coordination, pour venir en soutien aux 756 travailleurs touchés par les suspensions de leurs salaires. A l’entendre, 53 millions 369 mille 825 F CFA ont été récoltés et à la date du 21 avril 2020, avec la poursuite de la souscription, le montant global est de 67 millions 628 mille 763 F CFA, dont un solde provisoire de 14 millions 144 mille 913
F CFA. M. Bassolma a indiqué que la pandémie du coronavirus est pour certains, un « champ de cacao » et pour d’autres, une « forêt de refuge ». Il a souligné qu’au regard des périls qui menacent les droits des travailleurs, les membres de la coalition ont décidé, entre autres, de poursuivre le renforcement de la mobilisation autour de la plateforme, de soutenir les agents de la santé, de respecter les mesures de protection contre la maladie, tout en restant vigilants pour «dénoncer toute forfaiture qu’on pourrait détecter dans la gestion de la maladie à coronavirus ». Parlant du procès des magistrats contre le gouvernement, le secrétaire général du SAMAB, Emmanuel Ouédraogo, a précisé que les juges de Bobo-Dioulasso, tout comme ceux de Ouagadougou, ont été victimes de coupures de salaires. Quant à la reprise probable des cours pour le 28 avril prochain, le SG de la F-SYNTER, Souleymane Badiel, a noté que les syndicats de l’éducation ne souhaitent pas une année blanche. Seulement, a-t-il suggéré, que les coupures sur les salaires et les suspensions soient rétablies.
Afsétou SAWADOGO