Tougan : bras de fer entre justice et commerçants

Tougan était dans une situation de ville morte, le 19 décembre 2019 à la suite d’un mouvement d’humeur décrété par le bureau provincial des commerçants du Sourou, pour réclamer la libération du gérant du Sourou bar et celui de l’hôtel de l’Amitié à Tougan. Tôt le matin, la ville s’est réveillée sous une épaisse fumée noire de pneus brûlés çà et là dans les artères. Kiosques, boutiques, boulangerie, restaurants, stations d’essence, compagnies de transports et même le marché de la ville sont tous fermés. Par mesure de prudence, les banques n’ont pas ouvert leurs portes. Selon le président provincial des commerçants du Sourou, Hibrahim Zina, la population vivra dans ce climat de paralysie toute la journée du 19 décembre jusqu’à 18 heures.

«Nous avons décrété cette journée de ville morte à la suite de l’arrestation sans préavis du gérant du ‘’Sourou bar’’ et celui de l’hôtel de l’Amitié par la justice pour proxénétisme. Nous avons envoyé auprès du procureur une délégation pour négocier leur libération. Nous avons aussi approché le premier responsable de la province du Sourou et de la commune de Tougan afin qu’ils nous aident à obtenir leur libération. Aucune de nos démarches n’a porté fruit. C’est pourquoi, nous avons décrété cette journée de ville morte par mesure de solidarité pour nous faire entendre. Si au terme de cette journée nous n’obtenons pas une réponse satisfaisante, nous allons changer le fusil d’épaule dans les jours à venir ». A la question de savoir si le bureau agit en toute légalité, celui-ci a répondu : «le bureau a déposé auprès de la mairie et du haut-commissariat, un préavis de la manifestation».

Paul DRABO

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