5 ans de prison pour un commerçant receleur de motos
D.O est un commerçant de bétail. Il avait été condamné pour recel de motocyclettes en 2021 à 60 mois de prison, dont 24, avec sursis. Trois ans après cette condamnation, ce commerçant a comparu de nouveau, le lundi 27 mai 2024 devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso pour les mêmes motifs. Selon le récit des faits, c’est sur la base de dénonciations par le voisinage du prévenu à cause de ses activités suspectes, que les forces de l’ordre se sont déportées à son domicile et y trouvé un tricycle, une motocyclette et un mécanicien qui reparait les contacts des engins. Le mécano pris sur les lieux, D.O a réussi à prendre la poudre d’escampette. Mais il sera appréhendé quelques jours plus tard. Traduit devant les juges, D.O a fait savoir que les deux engins lui ont été confiés par un ami qui s’est rendu sur un site d’orpaillage sans qu’il ne sache qu’il s’agit des motos volées. Concernant la présence du mécanicien à son domicile, D.O a soutenu qu’il est venu fixer des chaines sur les motos pour mieux les sécuriser et non pour réparer les contacts. Mais les déclarations du mécanicien et de l’épouse de D.O dans les enquêtes préliminaires, lues à l’audience, infirment les propos du prévenu. Le mécanicien soutient qu’il est venu réparer les contacts des engins et c’était la 15e fois qu’il intervenait au domicile de D.O. Son épouse d’ajouter que c’est son mari qui est sorti et a conduit les motos à la maison au petit matin après avoir reçu des coups de fil. A l’issue de ces révélations, D.O a traité sa femme de malade mentale et a invité les juges à ne pas tenir compte de son dire. Le parquet dans sa réquisition a reconnu D.O coupable de recel. Selon lui, il fait partie d’un groupe spécialisé dans les recels des motos dont la plupart sont vendues à Ouagadougou et au Mali. Il a alors demandé de le condamner à 60 mois et à une amende de deux millions F CFA, le tout ferme. Le tribunal lui a infligé 36 mois de bail ferme et une amende aussi ferme de deux millions F CFA. Il a révoqué le sursis de 24 mois de sa précédente condamnation, portant sa peine totale à 60 mois ferme, soit 5 ans.
Il recrute des élèves de 6e pour l’orpaillage
M.O, 34 ans, et F.O, 21 ans, ont comparu le 27 mai 2024 devant la Chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso pour traite de personnes. Ces deux jeunes ont recruté trois enfants âgés entre 12 et 13 ans pour les envoyer sur les sites d’orpaillage au Mali. Ils sont tous des élèves en classe de 6e. C’est F.O qui a recruté les enfants et les a mis à la disposition de M.O. Celui-ci les a convoyés à son frère qui a un site d’orpaillage au Mali. Selon le recruteur, les trois enfants l’ont rassuré qu’ils avaient eu le consentement de leurs géniteurs pour aller travailler sur le site. C’est ainsi qu’il les a mis en contact avec M.O. Les enfants ont passé trois mois (de décembre 2023 à février 2024) sur les sites et étaient payés à 35 000 F CFA le mois. Les parents ayant constaté la disparition de leurs enfants ont lancé des alertes qui ont permis de les retrouver. Les auteurs de leur disparition ont été alors arrêtés. A la barre les prévenus ont relaté les faits et soutiennent avoir fait foi aux déclarations des enfants. Ils reconnaissent n’avoir pas approché les parents avant leur recrutement et ne savaient pas qu’il est interdit de faire travailler les enfants. Les parents des trois gamins présents à l’audience ont confirmé qu’ils n’ont pas été saisis avant leur recrutement. A titre de dédommagement, un des parents a réclamé le payement de deux mois de salaire de son enfant tandis que les deux autres ont exigé le remboursement des frais de scolarité ainsi que les dépenses engagées dans le cadre de ce procès. Le parquet dans sa réquisition a demandé de condamner M.O et F.O à 24 mois de prison avec sursis et à un million F CFA d’amende ferme. Le tribunal quant à lui, a retenu contre les deux jeunes 24 mois et une amende de un million F CFA, le tout assorti de sursis à exécution. Il les a sommés de payer solidairement la somme de 70 000 F CFA à l’un des parents et 169 500 F CFA aux deux autres.
Quand le parquet loue la sincérité d’un prévenu
D.K, commerçant de céréales, était devant les juges de la chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso, ce lundi 27 mai 2024 pour abus de confiance portant sur la somme de 1 667 500 F CFA. Il est reproché au jeune commerçant d’avoir détourné l’argent qui lui a été remis par une de ses partenaires B.O (absente au procès) pour l’achat de céréales. En effet, B.O a donné 1 667 500 F CFA à D.O pour acheter 65 sacs de petit mil et 644 000 F CFA pour le transport et le stockage de la marchandise. Mais D.O n’a livré à la dame que 31 sacs et a gardé le reste de l’argent par devers lui. Qu’as-tu fait avec le reste de l’argent ? lui ont demandé les juges. A cette question, le prévenu a expliqué qu’il a utilisé le reste de l’argent reçu pour reloger sa famille de leur village chassée par les terroristes. Il a soutenu avoir expliqué cela à B.O après avoir utilisé l’argent. Le procureur a loué la sincérité des propos de D.O parce qu’étant les mêmes tant en enquêtes préliminaires qu’à l’audience. Il a demandé de le condamner à 12 mois de prison et à une amende de 1 million F CFA, le tout assorti de sursis à exécution. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Il a cependant invité D.O à rembourser à B.O la somme de 994 500 F CFA, représentant le prix des sacs de petit mil non livrés et le restant des frais de transport.
Un bailleur met la drogue dans le sac de voyage de son locataire
A.S est un commerçant. Il fait régulièrement la navette entre les villes de Kourouma, dans la province du Kénédougou (Orodara), et de Bobo-Dioulasso dans le cadre de ses activités commerciales. A Kourouma, il a loué une boutique pour vendre ses articles. Un jour, il quitte la localité pour venir à Bobo-Dioulasso. Mais à la gare, il constate qu’il a oublié son sac dans sa boutique. Il appelle le fils de son bailleur qui travaille avec lui afin que celui-ci le lui apporte. Ce qui fut fait. A.S quitte alors Kourouma pour la ville de Sya. Mais en cours de route, son bailleur l’appelle et lui signifie qu’il a mis un colis dans son sac et que le destinataire va l’appeler pour le récupérer une fois qu’il sera à Bobo-Dioulasso. Effectivement, avant même qu’il n’arrive à Sya, le propriétaire du colis l’appelle pour avoir sa position. Au poste de contrôle à l’entrée de la ville, les policiers en faction fouillent le sac où ils découvrent alors le colis en question : c’est de la drogue. A.S n’en revenait pas. Il a été arrêté et déferré à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB). Il a comparu à cet effet le 27 mai 2024 pour répondre des faits de détention de drogue. A la barre, le prévenu a affirmé ne pas reconnaitre les faits et a retracé comment la drogue a été retrouvée dans son sac. Son argument et les éléments de l’enquête ont convaincu les juges. En outre au moment où A.S était en détention, son bailleur a été arrêté pour une affaire de stupéfiants et mis à la disposition de la justice à Orodara. Pour cela, le parquet a demandé de relaxer A.S pour infraction non constituée. Le tribunal est allé dans le même sens. L’occasion a été belle pour le procureur d’inviter tout un chacun à être prudent et à toujours vérifier le contenu des sacs en cas de déplacement.
Adaman DRABO