A l’école du dragon chinois

Jadis vassale du Japon de l’ère Meïji (la Chine a été vaincue par les japonais en 1895 perdant au passage la Corée et Taïwan), puis dominée économiquement et politiquement par les Anglais, la Chine est devenue de nos jours la deuxième, sinon la première puissance économique mondiale. Et ce, sous la conduite du parti communiste et de son père fondateur Mao Zedong devenu sa principale figure tutélaire depuis 1949 et le triomphe des révolutionnaires qui avaient entamé leur grande marche quelques années plus tôt.

Une grande marche à la suite de laquelle Mao le visionnaire avait mis le peuple chinois au travail, avec les programmes dits du grand bond en avant, puis de la révolution culturelle qui avaient posé les bases de la Chine moderne, autosuffisante au plan alimentaire, industrieuse et technologiquement très avancée, avec un secteur tertiaire hautement compétitif. Banques, finances et services font aujourd’hui du pays le principal fournisseur et créancier de tous les pays de la planète, et, l’Afrique ne pouvait rester en marge de cette forte attractivité du pays du Soleil Levant.

Ce d’autant qu’au contraire des donneurs de leçons indécrottables que sont les Occidentaux, les « fils de Mao », se préoccupent peu ou prou des affaires intérieures des pays avec lesquels ils commercent. C’est en cela que les comparaisons avec d’autres fora n’ont pas lieu d’être, car ces pays n’ont ni l’aura ni le « coffre » de la Chine. On ne peut donc que se féliciter de l’option chinoise prise par les autorités il y a quelques années et du renforcement de celle-ci par le régime de la Transition en cours.

Une option qui s’est traduite par de nombreux actes concrets qui impactent positivement le quotidien des populations, même s’il faut convenir avec le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela que l’on peut encore mieux faire dans tous les domaines. Dans cette optique, le transfert de technologies et l’aide à l’industrialisation du continent doivent prendre progressivement le pas sur les échanges de matières premières et capitaux « bruts », suivant le bon vieux précepte qui recommande d’apprendre à pêcher à quelqu’un plutôt que de lui donner du poisson. En cela, la volonté de nos politiques sera prépondérante dans la fixation de l’agenda des futurs sommets.

L’Afrique doit quitter sa « vocation » traditionnelle de pourvoyeuse de matières premières pour prétendre elle aussi au statut de dragon ou, pour faire local, d’éléphant ou de lion. Pour l’heure, on ne crachera pas sur cette coopération décomplexée et sans à priori. C’est bon mais ce n’est pas arrivé comme on le dit sur nos marchés. Plus la coopération se diversifiera mieux ça sera.

Boubacar SY

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