Le défi de la sécurité alimentaire

La saison agricole humide bat actuellement son plein. Elle a même entamé sa dernière ligne droite. Tous les yeux sont maintenant rivés sur le ciel, avec un espoir d’une bonne répartition des pluies dans le temps et dans l’espace, pour le reste de la saison. Avec l’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025, le monde paysan espère une campagne très fructueuse surtout que le gouvernement a mis les bouchées doubles pour accroître les rendements à travers un appui conséquent à la mécanisation et un soutien accru à l’accès aux intrants.

La présence constante du premier responsable du département de l’Agriculture, le commandant Ismaël Sombié, ou de ses émissaires sur le terrain vise à offrir au Burkina Faso, les vivres dont il a besoin pour se nourrir une année durant. Il est vrai que la campagne agricole sèche pourrait venir en complément, mais force est d’admettre que le défi de l’autosuffisance alimentaire, ou à tout le moins de la sécurité alimentaire est jusque-là en grande partie tributaire de la saison pluvieuse. L’atteinte d’un tel objectif est un tremplin pour tous les autres pans du développement. Parce qu’un homme qui a faim n’est pas un homme libre.

C’est dire qu’aucune lutte, aucun développement n’est envisageable dans la sérénité avec un peuple qui ne parvient pas à manger à satiété. D’ailleurs les Chinois se targuent d’avoir accompli leur premier et plus grand miracle en parvenant à nourrir plus d’1,3 milliard d’habitants. Une prouesse qui a contribué à l’élan du progrès dont ils peuvent s’enorgueillir ces dernières années.

Sous l’impulsion de la Transition en cours, la marche nationale vers la souveraineté totale du Burkina Faso accorde une place prépondérante à la sécurité et à l’autosuffisance alimentaire. Des agropoles tels Bagré, Samandéni … et d’autres aménagements hydro-agricoles s’inscrivent dans une vision d’asseoir cette souveraineté. Le secteur privé vient en renfort au gouvernement afin de soutenir un tant soit peu la balance commerciale qui peine à s’équilibrer à cause de l’importation de plus en plus onéreuse de certaines denrées. Le riz, le blé, le sucre, l’huile… sont autant de produits alimentaires qui entraînent l’évaporation des devises.

En dépit des difficultés liées au fort défi sécuritaire dans les zones traditionnelles de haute productivité agricole, les différentes tournées gouvernementales dans les champs donnent à espérer. Les prévisions de production et les statistiques agricoles laissent entrevoir une campagne prometteuse. La dernière ligne droite reste la phase la plus cruciale. Le
ministère de l’agriculture est donc sur le qui-vive et le monde paysan, sur un pied de guerre. Le front agricole représente une bataille de plus à gagner à tout prix.
Comme le disait le père de la Révolution d’Août 1983, Thomas Sankara, du vent de domination qui a toujours soufflé sur son pays et son continent : « (…) il faut produire ! Produire plus parce qu’il est normal que celui qui vous donne à manger vous dicte également ses volontés (…) ».

Après plus de six décennies d’indépendance, il est grand temps que l’Afrique en général, et le Burkina Faso en particulier, qui possède de grandes terres arables travaille à se nourrir. C’est un enjeu capital pour lequel le gouvernement
burkinabè a décidé de prendre le taureau par les cornes. L’Offensive agropastorale et halieutique illustre toute une prise de conscience nationale.

Par Assetou BADOH

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