Lassina Valia est un enseignant de Sciences Physiques au lycée technique national-Aboubacar Sangoulé Lamizana dont la réputation va au-delà des classes qu’il tient et de l’établissement où il officie. La rigueur qu’il s’impose dans la quête de l’excellence et les résultats de ses élèves aux différents examens lui ont établi une certaine notoriété dans plusieurs établissements secondaires à Ouagadougou. Mais le jeune professeur a une autre passion qui l’absorbe dès qu’il arrête de parler physique-chimie. La peinture.
Les murs de son salon n’ont plus d’espace pour afficher le moindre centimètre carré de tableau. Il range ses créations désormais dans sa chambre à coucher. Lassina Valia adore peindre. C’en est presqu’une compulsion.
« La peinture est un moyen d’expression pour moi. A travers elle, j’arrive à me libérer, j’exprime tout ce que je n’arrive pas à dire clairement avec des mots », explique-t-il.
Il a adopté ce moyen d’expression de façon quasi naturelle, en exploitant une habileté innée. Depuis son enfance à l’école primaire, Lassina Valia s’est découvert en effet une facilité déconcertante avec le dessin. Il pouvait ainsi reproduire facilement les choses et était la référence dans son école.
Il intègre le collège, puis le lycée en perfectionnant son don. Un artiste peintre le découvre et lui fait faire des reproductions qu’il transforme en peinture à partir du sable.
« En ce moment, je ne savais pas ce que c’était mais j’aimais bien. J’adorais quand il le faisait », se souvient M. Valia.
Mais le peintre en question ne lui permet pas d’apprendre son art. Le besoin de passer du dessin à la peinture se fait pressant à Lassina Valia qui finit par approcher le centre national d’artisanat d’art où un peintre décide de le prendre sous son aile et lui apprend à manier les techniques de peinture sur la toile.
Depuis qu’il s’est enfin perfectionné dans la peinture, en 2020, le jeune peintre laisse libre cours à son inspiration et de manière frénétique.
« Dès que j’ai du temps libre, je peins. Que ce soit les weekends, les jours fériés ou les vacances, quand je suis à la maison, c’est que je suis devant un tableau avec des pinceaux en main », confie-t-il.
Toutes ses économies passent ainsi pour s’approvisionner en matériaux de peinture vu que c’est l’inspiration qui manque le moins.
En tant que moyen d’expression, Lassina se sert de la peinture pour exprimer ses idées panafricanistes, anti-impérialistes et ses rêves d’une Afrique unie, forte qui a la pleine maitrise de ses potentialités minérales et humaines.
A présent qu’il a tapissé ses murs de son art, le jeune peintre envisage désormais de faire connaitre sa signature.
« Je veux que les gens puissent savoir ce que je fais. J’aimerais pouvoir être présent lors des grandes manifestations avec mes tableaux », souhaite-t-il.
Ce n’est pas forcément un marché qu’il recherche pour le moment, dans la mesure où il accepte difficilement de céder ses peintures. En avril dernier, il avait une cinquantaine de tableaux à son actif et plus de 70 toiles en fin septembre. Mais il n’en a vendu que deux.
« Ce qui me plaît, c’est que le maximum de personnes puissent voir mes œuvres, que je puisse compter aussi parmi les artistes-peintres. Je veux réellement une place dans ce domaine », affirme-t-il.
Il ne s’en cache pas, la peinture c’est un plaisir, une passion, un combat et Lassina Valia, alias Valious entend bien s’y frayer un chemin.
Fabé Mamadou OUATTARA
Quelques œuvres de Lassina Valia, alias Valious