Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu nouveau président de la Banque africaine développement (BAD), le jeudi 29 mai 2025, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’issue d’un troisième tour, avec 70% des voix des actionnaires de la Banque.
Annoncé par bon nombre d’analystes comme le candidat favori à la course à la présidence de la Banque africaine développement (BAD), c’est bien lui, le Mauritanien Sidi Ould Tah, ou le « candidat du consensus africain », qui a bénéficié de la confiance des actionnaires de la Banque. En effet, il a été élu nouveau président de la BAD, le jeudi 29 mai 2025, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, lors des Assemblées annuelles de la Banque, par le Conseil des gouverneurs de la Banque, composé des ministres des Finances et de l’Économie, ou des gouverneurs des banques centrales des 81 pays membres régionaux et non régionaux du Groupe de la Banque ; et qui est la plus haute instance décisionnelle du Groupe de la BAD.
Il remplace donc le nigérian Dr Akinwumi Ayodeji Adesina, qui a passé 10 ans (2015-2025), soit deux mandats (2015-2025), à la tête de l’institution financière panafricaine. Cinq candidats étaient en course pour la présidence de la BAD. Il s’agit d’Amadou Hott du Sénégal, Samuel Maimbo de la Zambie, Mahamat Abbas Tolli du Tchad, Bajabulile Swazi Tshabalala d’ Afrique du Sud, et naturellement de Sidi Ould Tah de la Mauritanie.
Ancien ministre mauritanien de l’Économie et des Finances et ancien président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) pendant dix ans (2015-2025), avec plus de 35 ans d’expérience en finance africaine et internationale, M. Tah n’atterrit pas en terrain inconnu. Il a occupé des postes de haut niveau dans des institutions multilatérales et a dirigé des opérations de réponse à des crises, de réforme financière et de mobilisation innovante de ressources pour l’Afrique, notamment la mise en place du programme de capital appelable d’un milliard de dollars de la BADEA pour les Banques multilatérales de développement (BMD) africaines.
Le défi de la souveraineté financière
C’est un homme averti, bien conscient des enjeux et des défis à relever qui a été appelé à présider à la destinée de la BAD pour les cinq prochaines années. « L’élection d’un nouveau président intervient à un moment crucial des six décennies d’existence du Groupe de la Banque. L’Afrique a su rester résiliente malgré les chocs climatiques, les perturbations économiques et l’évolution du paysage géopolitique, mais elle doit accélérer ses efforts, sous peine de prendre du retard dans la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des Objectifs de développement durable, résumés dans les « High 5 » du Groupe de la Banque », souligne la BAD.
Mobiliser de façon optimale des ressources pour permettre à la Banque d’assurer sa souveraineté financière et de faire face aux défis urgents de développement du continent africain, tout en engageant les réformes institutionnelles nécessaires pour renforcer sa gouvernance, sont les gros challenges qui attendent le nouveau président. Et visiblement, la tâche ne sera aisée pour l’ancien président de la BADEA, surtout que le capital de la BAD a été triplé, passant de de 93 milliards de dollars en 2015 à 318 milliards de dollars aujourd’hui.En tout état de cause, avec son prédécesseur qui a réussi l’exploit de hisser la BAD à des niveaux de standards internationaux et de crédibilité élevés, Dr Sidi Ould Tah n’a pas le droit de faire moins ! Et tout indique qu’il a les moyens pour ajouter de la terre à la terre.
Mahamadi SEBOGO
Les anciens dirigeants de la BAD depuis sa création en 1964
- MamounBeheiry (Soudan), 1964-1970 ;
- AbdelwahabLabidi (Tunisie), 1970-1976 ;
- Kwame DonkorFordwor (Ghana), 1976-1980 ;
- WillaMung’Omba (Zambie), 1980-1985 ;
- Babacar N’diaye (Sénégal), 1985-1995 ;
- Omar Kabbaj (Maroc), 1995-2005 ;
- Donald Kaberuka (Rwanda), 2005-2015 ;
- AkinwumiAdesina (Nigéria), 2015-2025.
M.S
Source : BAD