Venu témoigner, il se fait condamner

 

B.M., B.S. et S.I. ont comparu en matière correctionnelle devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Dédougou, le jeudi 25 février 2021, pour destruction volontaire de biens, coup et blessures volontaires. L’affaire remonte à janvier 2019, quand les prévenus ont brûlé des tiges de mil appartenant à D.S.M. dans sa cour, lui occasionnant des pertes de biens. Non satisfaits de la destruction des tiges de mil, le trio a aussi porté des coups de machette sur des personnes, selon les faits relatés par la Cour. A entendre les récits, B.M. a planté des manguiers sur un terrain qui appartiendrait à D.M.S. Ce dernier aurait donc ordonné à ses fils de couper les arbres sur le terrain de D.M.S. C’est ainsi qu’en compagnie d’une foule de jeunes, le propriétaire des plants s’est rendu au domicile de D.M.S. pour commettre ce forfait. A la barre, les prévenus ont nié les faits à eux reprochés. S.H. cité pour témoigner, s’est fait poursuivre pour destruction volontaire de biens car, à la barre, la victime dit l’avoir aperçu ce jour-là sur les lieux avec une bouteille d’essence. Sur-le-champ, le parquet a instruit et obtenu son inculpation. Contrairement aux trois prévenus, S.H. a reconnu les faits mais a indiqué n’avoir pas utilisé le produit inflammable pour commettre l’incendie. Le procureur, au regard des différents récits, a demandé à ce que les désormais quatre prévenus soient maintenus dans les liens de la prévention. Contre le nouvel inculpé S.H., le parquet a requis une peine de trois mois avec sursis et une amende de 250 000 F CFA. Une peine qui a été confirmée par la Cour. Quant à B.M., propriétaire des manguiers à litige et S.I., ils sont reconnus coupables et condamnés chacun à 18 mois de prison dont six ferme et une amende d’un million F CFA. Le dernier accusé, B.S., a été également reconnu coupable de destruction de biens. Par conséquent, il a écopé de la peine de trois mois avec sursis et 250 000 F CFA d’amende dont 100 000 F CFA ferme. Egalement, les quatre coupables doivent solidairement verser la somme de 150 000 F CFA à S.D. qui s’est constitué partie civile pour avoir reçu des coups et blessures.

Il vend le chien de son patron

C.L., cuisinier dans un maquis-restaurant de la cité de Bankuy, a comparu le lundi 1er mars 2021 devant le TGI de Dédougou pour vol. En effet, en début février 2021, C.L. a volé le chien de son employeur pour le vendre à un boucher à 13 500 F CFA. A la barre, C.L. a reconnu les faits. Pour lui, il devrait se rendre aux funérailles de sa tante. N’ayant pas suffisamment de moyens, l’idée lui est venue de vendre le chien de son patron, qui s’était habitué à sa cour et qui y venait régulièrement. « C’est la première fois que je vole. Je regrette mon acte. Je promets que ça ne se répètera plus », a-t-il imploré. Le parquet, tout en saluant sa franchise, l’a reconnu coupable de vol. Néanmoins le procureur a invité la Cour de lui donner une seconde chance. Il a requis contre lui, une peine de six mois de prison et une amende de 250 000 F CFA, le tout assorti de sursis. Son acheteur D.J., venu pour témoigner a été inculpé sur-le-champ pour recel. Ce dernier a également reconnu les faits mais a laissé entendre qu’il ne savait pas que le chien a été volé. Il a indiqué que pour le convaincre de payer, C.L. lui a signifié que le chien appartenait à un de ses patrons qui a reçu une affectation hors de Dédougou. Dans son verdict, la Cour a reconnu les deux coupables. C.L., le voleur a été condamné à 12 mois de prison et une amende de 500 000 F CFA, le tout assorti de sursis. Quant au receleur, il a écopé d’une peine de six mois et une amende d’un million FCFA, le tout assorti de sursis.

Le marabout « multiplicateur » d’argent

S.S., élève coranique et marabout était à la barre le lundi 1er mars 2021 au TGI de Dédougou pour escroquerie. L’intéressé est accusé d’avoir extorqué à S.M., la somme de 195 000 F CFA, à S.M.O., 185 000 F et à K.T., 135 000 F CFA. En retour, il avait promis à ses victimes de faire dupliquer cet argent à l’aide d’un pouvoir mystique, dont lui seul détient le secret. Chacun des trois victimes, selon les récits, devait se soumettre à des rituels à l’issue desquels ils « puiseront » chacun, de l’argent pouvant atteindre 500 000 F CFA par jour. C’est après une longue attente que les victimes, ne voyant pas apparaître la fortune promise par le marabout, ont porté plainte contre lui. A la barre, le 1er mars 2021, l’accusé a nié les faits, arguant que s’il avait ce pouvoir il l’aurait fait pour lui-même en premier lieu. Un argument qui n’a pas convaincu le procureur, qui a estimé qu’il doit être reconnu coupable d’escroquerie. Il a requis à cet effet contre lui, une peine de 36 mois, dont 24 fermes et une amende de 500 000 F CFA. Les victimes constituées en partie civile ont demandé à ce que les sommes perçues par S.S. leur soient restituées. Le marabout, multiplicateur de billets de banque, connaîtra son sort le 15 mars prochain.

Rassemblés par Adama SEDGO

 

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