Budget de l’Etat 2024 : 3 694,6 milliards F CFA pour la reconquête et le développement endogène

Les 70 députés vontants ont adopté à l’unanimité le budegt de l’Etat.

L’Assemblée législative de Transition (ALT) a adopté, le budget de l’Etat, exercice 2024, d’un montant de 3 694,6 milliards F CFA, à travers le vote la loi de finances initiale 2024, le vendredi 15 décembre 2023, à Ouagadougou.

3 694,6 milliards F CFA est le budget de l’Etat que le gouvernement burkinabè aura en 2024 pour dérouler sa politique de reconquête du territoire national et de développement endogène. Le pouvoir exécutif a obtenu le quitus de l’Assemblée législative de Transition (ALT) a qui a adopté, à l’unanimité de ses 70 votants la loi de finances initiale exercice 2024, le vendredi 15 décembre 2023, à Ouagadougou. 

Le budget de l’Etat, exercice 2024, se chiffre donc à 3 019,1 milliards de FCFA en recettes et à 3 694,6 milliards de FCFA en dépenses, soit un déficit budgétaire de 675,5 milliards F CFA. Comparé à celui de 2023, le budget de 2024 a connu une augmentation des recettes de 387,8 milliards de FCFA et des dépenses de l’ordre de 458,7 milliards de FCFA. 

Le ratio solde budgétaire sur PIB nominal se chiffre à 4,6% contre 4,8 en 2023. Quant au ratio des recettes fiscales rapportées aux dépenses de personnel, il passe de 49,95% en 2023 à 47,55% en 2024.

S’agissant de la répartition  du budget par secteur de développement,  plus de 800 milliards F CFA, soit 29,49% du budget de 2024 contre 28,42% en 2023, sont affectés au secetur de la défense et de la sécurité, et 1,8%  au secteur humanitaire, repérésentant 49,9 milliards de FCFA, contre 48,6 milliards de FCFA en 2023, selon le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Dr Aboubakar Nacanabo, 

La part du budget de l’Etat, hors financement extérieur, allouée au secteur de la santé en 2024 est de 11,9%, soit 330,6 milliards de FCFA, le secteur de l’éducation (préscolaire, le primaire, le secondaire, le supérieur, la formation professionnelle et technique), reçoit 729,6 milliards de FCFA soit 26,26% des  ressources budgétaires hors financement extérieur, contre 689,5 milliards de FCFA en 2023, correspondant à une hausse de 40,1 milliards de FCFA, a-t-il ajouté. 

Quant à la part budgétaire du secteur du développement rural, composé du ministère en charge de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, et de celui de l’environnement, de l’eau et assainissement, elle est de 137,7 milliards de F CFA en 2024, soit une hausse de 5% par rapport à 2024. 

« Budget d’espoir et d’engagement »

Le ministre en charge de l’économie, Dr Aboubakar Nacano, a appelé, les Burkinabè à s’appropier le budget en  participant activement à la mobilisation des ressources propres, à travers le paiement des impôts.

Dans le but de soutenir les efforts des VDP, leur prime mensuelle va passer de 60 000 à 80 000 F CFA, à partir de janvier 2024, a annoncé le ministre Nacanabo, qui s’est réjoui de l’adoption du budget de l’Etat 2024, par la représentation nationale, surtout dans un contexte national et international difficile.

Pour lui, il s’agit d’un budget traduit qui l’ambition du gouvernement de financer durablement le développement, nonobstant le contexte difficile auquel, le Burkina est confronté. « Nous devrons faire face à la situation sécuritaire en allouant des dotations budgétaires aux forces de de sécurité, mais en même temps, le développement ne doit pas s’arrêter. Nous menons le combat que deux fronts : le front sécurité et du développement. C’est pourquoi, des dotations ont été faites pour répondre aux besoins d’investissements au profit des populations », a noté, Aboubakar Nacano. Il a appelé les Burkinabè à adhérer et s’appropier le budget 2024, en participant activement à la mobilisation des ressources propres, à travers le paiement des impôts. 

Le président de l’ALT, Ousmane Bougouma : « C’est un budget d’engagement pour la reconquête du territoire national et d’espoir au vu des investissements prévus dans les domaines agricoles, de l’éduaction, de la santé, le financement de l’économie nationale ».

Le président de l’ALT, Ousmane Bougouma, a salué l’adoption de la loi de finances qui constitue un moment important de la vie de la Nation. Il a félicité le gouvernement pour ce budget audaciaux au regrad du contexte national difficile. «C’est un budget d’engagement pour la reconquête du territoire national et d’espoir, au vu des investissements prévus dans les domaines agricoles, de l’éduaction, de la santé, le financement de l’économie nationale », a-t-il souligné. Tout en fécilicitant à la fois le peuple burkinabè pour son adhésion à la vision de développement endogène de la Transition et le gouvernement pour les efforts consentis, Dr Bougouma a appelé l’exécutif à une exécution rigoureuse et transparente de ce budget afin qu’il soit celui qui va permettre aux Burkinabè de voir le bout du tunnel en 2024, c’est-à-dire, le retour de la paix, des déplacés internes dans leurs localites respectives. 

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

 

Encadré : Réactions des députés 

Hama Abidin Ly, député au titre des forces vives des régions:  «C’est un budget de combat…»

 

« Nous avons procédé à la finalisation du processus d’adoption du budget de l’Etat, exercice 2024. C’est un processus qui a duré trois mois et qui a permis de rencontrer et d’échanger avec les ministres, les présidents institutions, les techniciens des  ministères ; ce qui nous a permis  d’aboutir à un document consensuel. C’est un budget de combat, car qu’une bonne partie de nos ressources propres sont réservés à la défense et à la sécurité, à plus de 800 milliards F CFA. La défense du pays n’est pas une nécessité mais une question existentielle !

L’humanitaire et les autres secteurs sociaux de base comme l’éducation, la santé, la jeunesse n’ont également pas  été occultés dans ce budget, avec des investissements y relatifs qui sont prévus. C’est un budget raisonnable, de combat qui va nous permettre de sortir de la situation dans laquelle nous nous retrouvons.

Un autre élément de satisfaction est que nous avons mis l’accent sur nos ressources propres, nos capacités propres. Les régies de recettes ont mis l’accent sur la mobilisation des ressources domestiques, avec une augmentation de recettes à mobiliser de 22 % pour la direction générale des impôts, 20 % pour la direction générale des douanes, et plus de 10% pour la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique. Cela est rassurant, surtout dans ce contexte de crise sécuritaire, que nos régies puissent collecter des ressources internes, c’est-à-dire l’apport des Burkinabè par eux-mêmes pour assurer leur défense, leur sécurité, en un mot leur existence.  C’est donc un budget qu’il faut saluer à sa juste valeur.

Pour l’exécution du budget, nous avons formulé  des recommandations. L’une d’entre elles est que les ministères doivent exécuter rigoureusement les lignes budgétaires telles qu’ils ont été prévues. Et en tout de cause, dans le cadre de notre mission régalienne de contrôle de l’action gouvernementale, nous serons sur le terrain pour suivre l’exécution du budget. Cette année, il y a eu cette innovation qui a consisté à lister certains résultats attendus des ministères. C’est une nouvelle façon de faire pour amener les départements ministériels à  montrer les réalisations qu’ils ont faites avec les ressources des Burkinabè que nous avons mis à leur disposition. »

  • Présidente de la commission du genre, de la santé, de l’action sociale et humanitaire, Angèle Tiendrebéogo/Kalenzaga: «C’est un budget de guerre et de résilience »

« Pour la deuxième fois consécutive, nous venons de voter la loi de finances. J’ai le sentiment du devoir accompli. Le budget de l’Etat, exercice 2024, comme certains l’ont qualifié, est un budget de guerre et de résilience. C’est un budget de guerre car, les allocations vont permettre au gouvernement de permettre en charge de manière efficace cette guerre qui nous a été imposés depuis des années.

C’est également un budget de résilience, parce que les allocations budgétaires ont été faites de manière conséquente afin de permettre au gouvernement de juguler cette crise humanitaire qui sévit dans notre pays, en prenant en charge de manière efficace et holistique les préoccupations des couches vulnérables de notre société.

Du point de vue genre, il y a de nombreux éléments de satisfaction, car ce budget prend en compte des actions genre sensibles. Mais, nous ne pouvons pas dire que nous sommes totalement satisfaites. Nous avons eu à interpeller le gouvernement pour que beaucoup d’actions soient renforcées, réévaluées afin que les prochains budgets sont totalement genre sensibles ! En attendant, ce qui est fait est déjà appréciable. Nous demandons à l’exécutif de rester dans cette tendance, en renforçant les acquis !

Tous les députés se sont engagés à suivre l’exécution du budget pour s’assurer que les ressources vont servir à quoi elles ont été allouées. »

  • Président du groupe parlementaire OSC, Moumouni Dialla :« Le gouvernement doit œuvrer à ce que ce budget ait un impact sur les populations à la base»

« C’est une loi de finances qui embrasse les quatre piliers  du plan d’action de la Transition, à savoir « lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité de l’Etat », « réponse à la crise humanitaire » et « refonder l’Etat et améliorer la gouvernance ». C’est donc un budget qui répond à la situation de crise sécuritaire et humanitaire que traverse notre pays.  Nous avons interpellé le gouvernement sur le fait que cette crise sécuritaire est liée en partie au fait que des jeunes soient désœuvrés, désespérés dans leur pays. J’espère que cette interpellation va permettre qu’au cours des prochains réaménagements budgétaires, le gouvernement puisse affecter un montant conséquent à la hauteur des attentes de la jeunesse. Le Burkina Faso est dans une dynamique jeune, il doit avoir des solutions concrètes aux aspirations et préoccupations des jeunes, des femmes et des personnes vivant avec un handicap.

Nous avons demandé au gouvernement de faire en sorte qu’au bilan, ce budget de plus de 3600 milliards F CFA puisse connaitre des résultats tangibles. Cela va permettre de sceller la confiance entre gouvernants et gouvernés. Et nous avons besoin de ce retour de la confiance. Le gouvernement doit donc œuvrer à ce que ce budget ait un impact sur les populations à la base.  J’ai particulièrement apprécié le fait dans ce budget 2024, les allocations aux FDS aient connu une augmentation significative.  Au regard du contexte, avec les VDP et les autres entités qui luttent pour le retour de la sécurité, de la paix, il fallait un budget qui puisse prendre en charge la lutte contre le terrorisme, qui est une machine complexe  et qui demande un investissement conséquent. Et ce budget tient compte de cette réalité. Nous avons vu par exemple que la prime des VDP passe de 60 000 FCFA à 80 000. Certes, ce n’est pas un salaire, mais il faudrait motiver, encourager les gens, que les efforts de ces combattants soient reconnus. Cela  constitue un progrès que nous saluons. »

Propos recueillis par 

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

 

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