Le directeur de cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, Alassane Guiré, représentant le ministre, a officiellement lancé la campagne de commercialisation 2025-2026 de graines de sésame, samedi 8 novembre 2025, à Bobo-Dioulasso. Ce prix bord-champ est fixé à 535 F CFA.
Le sésame est un levier majeur de développement socioéconomique du Burkina Faso. A ce titre, la filière participe pleinement aux objectifs de souveraineté alimentaire et économique. Il est classé parmi les filières stratégiques en raison de son potentiel d’exportation, de sa contribution à la création d’emplois et de son rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté, particulièrement en milieu rural.
Les chiffres de 376 945 tonnes de la campagne 2024-2025, si on se fie aux données de l’Enquête permanente sur l’agriculture (EPA), témoignent de cette dynamique. Il s’agit d’une hausse significative de 52,51% par rapport à la campagne 2023/2024 et de 34,46% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Ce bond, aux dires du directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, Alassane Guré, est le résultat des efforts conjoints du gouvernement (appui technique, intrants de qualité, semences, engrais) et de la résilience des producteurs.
Cette performance a d’ailleurs valu au sésame de se positionner au 4e rang des produits agricoles d’exportation du Burkina Faso, après le coton, les noix brutes de cajou et les amandes de karité, générant près de 35 milliards F CFA, selon la balance de commercialisation 2023. C’est pour permettre à la filière sésame d’avoir de la valeur ajoutée, et de jouer son rôle dans l’économie nationale ainsi que dans l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire que le gouvernement a pris la mesure de fixer le prix bord-champ du kilogramme de graines de sésame à 535 F CFA pour la campagne 2025-2026.
Ce prix, a rappelé le directeur de cabinet, est un « instrument crucial » de protection pour les acteurs les plus vulnérables, en garantissant un seuil minimal de rémunération contre les pratiques spéculatives. « Le prix planché fixé sur la base des travaux du Comité technique ad hoc a un caractère obligatoire. Aucune transaction d’achat ou de vente ne doit
s’effectuer en dessous de 535 F CFA au cours de cette campagne. Des actions rigoureuses seront d’ailleurs menées sur toute l’étendue du territoire par les services compétents pour garantir son application effective », a clarifié Alassane Guiré.
Une bonne nouvelle
De quoi réjouir les acteurs de la filière qui accueillent cette nouvelle avec joie par la voix de la présidente de l’interprofession sésame du Burkina Faso, Tibila Salama Sawadogo. « Ce prix est un moyen d’empêcher les acheteurs de proposer des prix dérisoires de 100 ou 200 F CFA le kilo. C’est une bonne chose pour les trois maillons : la production, la commercialisation et la transformation », s’est réjouie la présidente de l’interprofession sésame du Burkina Faso. En dépit de toutes ces avancées, la filière sésame, selon Mme Sawadogo, fait face à des défis persistants.
Elle a mentionné l’amélioration de la productivité ainsi que du taux de transformation et l’organisation du marché local. Pour relever ces défis, le gouvernement a tracé une feuille de route. Ainsi, l’État, par le biais du Conseil burkinabè des filières agropastorales et halieutiques (CBF), a confié le DG du CBF, Ouehimie Clément Attiou, va renforcer les capacités techniques et matérielles des producteurs en 2026. Pour remédier à la question de la transformation locale qui représente actuellement moins de 1% de la production nationale, l’exécutif, à décider d’accompagner la création de nouvelles unités de transformation, la modernisation des existantes et l’accès aux financements.
« L’objectif est de s’appuyer sur la transformation locale pour générer davantage de richesses et d’emplois », a précisé Ouehimie Clément Attiou. Pour mieux organiser le marché, l’Etat, selon les confidences du DG du CBF, a engagé des réformes pour lutter contre la fraude à l’exportation. « Le cahier de charges pour l’exportation du sésame, récemment révisé, a été présenté comme un outil fondamental pour professionnaliser les acteurs et renforcer la compétitivité du sésame burkinabè à l’international », a indiqué Ouehimie Clément Attiou. En termes de retombées économiques, le directeur général a fait savoir que la cagnotte escomptée en termes de devises pour le pays, à la suite du commerce des graines de sésame au cours de cette campagne, est estimée à environ quarante milliards de francs CFA.
Kamélé FAYAMA

























