Confédération des Etats du Sahel: la vision commune expliquée aux populations de l’Oubri

Le président de la Commission nationale de l’AES, Bassolma Bazié : « faites confiance aux trois chefs d’Etat pour qu’ils poursuivent les articulations nécessaires afin de permettre à nos peuples de vivre dans la dignité et la liberté ».

La Commission nationale de la Confédération des Etats du Sahel (AES) a entamé, jeudi 23 octobre 2025 à Ziniaré, une série de conférences régionales en vue de mieux faire comprendre aux populations, la vision commune des chefs d’Etat du Burkina, du Mali et du Niger.

La région de l’Oubri a accueilli la toute première conférence régionale sur l’ancrage de la Confédération des Etats du Sahel (AES). « Un honneur et une fierté » pour les populations, selon la gouverneure de la région, Sy Assetou Barry. Ladite cérémonie s’est tenue, jeudi 23 octobre 2025, en présence du président de la Commission nationale de la Confédération des Etats du Sahel (AES), Bassolma Bazié, accompagné de ses vice-présidents chargés respectivement du suivi des questions de défense et sécurité, Ernest Auguste Yélémou et des questions de développement, Adama Siguiré.

Face aux forces vives de la région, le président de la Commission nationale a expliqué la genèse, la vision et les ambitions de la Confédération AES. Selon lui, ce regroupement est une réponse à un impératif historique, celui de la souveraineté et de la dignité retrouvées. C’est pourquoi, il a souligné la nécessité de mobiliser les populations afin qu’elles adhérent à la cause. « Nous avons estimé qu’il était nécessaire d’aller au contact de toutes les communautés, de porter le message des chefs d’Etat, d’expliquer les décisions prises dans le cadre de l’espace AES et de demander leur accompagnement. La lutte que nous menons est une lutte historique qui doit permettre à nos pays d’atteindre une souveraineté réelle pour un développement social véritable »,
a-t-il déclaré.

Des avancées positives

La gouverneure de la région de l’Oubri, Sy Assetou Barry a salué
« une initiative historique » qui place les populations au cœur du processus d’intégration régionale.

Bassolma Bazié a rappelé que la quête de souveraineté s’inscrit dans la continuité d’une longue lutte contre la domination. « Notre passé est trop douloureux. Nous ne sommes pas considérés comme des êtres humains depuis nos aïeux. La décision de créer l’AES s’inscrit dans un combat pour la souveraineté. Ce n’est pas un jeu d’enfants », a-t-il martelé, appelant les populations à rester vigilantes et à soutenir leurs dirigeants.

Le président de la Commission nationale a ensuite présenté les instruments institutionnels déjà mis en place. Il s’agit, entres autres, du Collège des chefs d’Etats, du Conseil des ministres, de la session parlementaire et des commissions nationales. Ces structures, a-t-il indiqué, traduisent la volonté des dirigeants de doter la Confédération d’une gouvernance cohérente et efficace.

Bassolma Bazié s’est également appesanti sur les missions de la Commission nationale : mettre en œuvre, au plan national, les décisions des chefs
d’Etat ; conduire des réflexions prospectives sur l’avenir de la Confédération ; élaborer une stratégie de communication adaptée et sensibiliser les populations aux objectifs de l’AES ; etc. Il a par ailleurs salué les progrès déjà réa-lisés dans la mise en œuvre du projet confédéral. Parmi ces acquis figurent le passeport de l’AES, la carte d’identité nationale biométrique en cours d’élaboration, la création d’une banque confédérale d’investissement, l’adoption d’un hymne, d’un drapeau et d’un logo.

Il a aussi cité la radio confédérale, basée à Ouagadougou, la force unifiée de l’espace AES, et des projets structurants tels que le corridor ferroviaire et autoroutier reliant Ouaga-dougou, Bamako et Niamey.
« Faites confiance aux trois chefs d’Etat pour qu’ils poursuivent les articulations nécessaires afin de permettre à nos peuples de vivre dans la dignité et
la liberté », a exhorté Bassolma Bazié. Selon lui, les peuples burkinabè, malien et nigérien se trouvent sur un engin explosif, tant les défis sont grands, mais la voie empruntée est « la bonne ». Il a insisté sur la nécessité d’éduquer la jeunesse pour qu’elle devienne consciente de son rôle et capable de faire face aux défis du moment.

« Nous fondons de grands espoirs sur l’AES »

Les forces vives de la région d’Oubri se sont mobilisées pour mieux connaitre la Confédération.

Le vice-président chargé du suivi des questions de défense et de sécurité, Ernest Auguste Yélémou, a pour sa part, souligné que l’AES représente « un vaste chantier sur les plans sécuritaire et de développement ». Il a appelé à une mobilisation collective pour soutenir les autorités dans la construction de cet espace commun. Les participants, issus de divers horizons, ont salué la démarche de proximité de la Commission nationale et exprimé leur engagement à s’approprier les valeurs et objectifs de l’AES.

Plusieurs intervenants ont proposé que la Commission organise des activités sociales, culturelles et sportives afin de renforcer les liens entre les populations et l’institution. Le chef de Ziniaré, Naaba Saneem, a félicité les chefs d’Etat du Burkina, du Mali et du Niger pour « la décision historique » de créer l’AES. Il a invité les dirigeants à faire en sorte que cette confédération devienne « un espace réellement au service des peuples ». « Nous fondons de grands espoirs sur l’AES », a-t-il insisté. Pour clore la rencontre, la gouverneure de la région d’Oubri, Sy Assetou Barry a salué « une initiative historique » qui place les
populations au cœur du processus d’intégration régionale. La conférence de Ziniaré marque le point de départ d’une série de rencontres régionales destinées à rapprocher davantage l’AES des communautés.

Djakaridia SIRIBIE

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.