Confédération des Etats du Sahel: « Les ennemis se fatiguent », Bassolma Bazié

Le président de CN-CES, Bassolma Bazié : « de nos jours, nous achetons nos armes sans passer par la France ».

Le président de la Commission nationale de la Confédération des Etats du Sahel, Bassolma Bazié a animé une conférence publique, le jeudi 6 novembre 2025, à Tenkodogo, sur l’organisation confédérale.

Le président de la Commission nationale de la Confédération des Etats du Sahel (CN- CN-CES), Bassolma Bazié, continue de distiller le message sur l’organisation qu’il porte. Le 6 novembre 2025, sixième étape de ce périple, l’ex-ministre chargé de la Fonction publique et sa délégation étaient à Tenkodogo pour échanger avec les citoyens de la région du Nakambé sur les missions à eux confiées. Selon M. Bazié, l’une des missions assignées à la commission, l’oblige à aller vers les communautés pour leur expliquer les décisions prises par le collège des chefs d’Etat de la confédération.

Mais aussi parce que le Burkina Faso est dans une Révolution populaire et progressiste (RPP) où le pouvoir appartient au peuple.Le président de la Commission s’est servi de l’histoire pour accrocher son auditoire. Pour cela, il est remonté jusqu’à la période précoloniale en passant par la colonisation avant de s’appesantir sur l’histoire politique de la Haute-Volta indépendante marquée par plusieurs évènements politiques dont le soulèvement populaire du 3 janvier 1966, les assassinats du Président Thomas Sankara en 1987 et de Nobert Zongo en 1998, mais aussi la date du 30 septembre 2022 ayant porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré.

Pour lui, il y a eu toujours des ennemis internes soutenus par ceux de l’extérieur pour stopper la marche du Burkina vers le progrès. « Nous disons, aujourd’hui, à ses ennemis internes ou externes qu’ils se fatiguent », a-t-il martelé. Bassolma Bazié a expliqué qu’il n’y a pas un pays en Afrique de l’Ouest qui a autant été martyrisé et continue de l’être. Il en veut pour preuve la constitution de la colonie de la Haute-Volta en 1919, sa dislocation en 1932 et sa reconstitution en 1947 jusqu’à la proclamation de la République en 1958, suivie de l’indépendance en 1960. Les périodes au cours desquelles, il était interdit, si l’on en croit, à toute personne d’une colonie française d’aller travailler dans une anglaise.

Et plus tard, a poursuivi M. Bazié, les Burkinabè ont été obligés d’aller prêter main forte à d’autres colonies françaises. Mais selon ses explications, de nombreux Burkinabè, amenés de force en Côte d’Ivoire, retournaient chez eux, quelques jours après leur arrivée. Pour stopper ces retours massifs, a-t-il détaillé, le colon français avait décidé que les campagnes dans lesquelles les Burkinabè sont installés, portent le nom de leur village d’origine afin de leur donner le sentiment qu’ils sont chez eux. C’est ainsi, a expliqué M. Bazié que des noms comme Koupéla, Tenkodogo, Gounghin, Kaya sont un peu partout en Côte d’Ivoire.

Des projets routiers et ferroviaires

Le communicateur du jour a indiqué par ailleurs que dans la zone du Sahara qui inclut une grande partie de l’AES, il existe une nappe souterraine d’eau capable d’alimenter le monde entier pendant 100 ans. Il en vient alors à demander si quelqu’un qui a pris une loi pour déshumaniser les Noirs, à travers le code noir, peut-il défendre le Noir ? « Non !», a-t-il répondu.

Pour lui, les indépendances sont octroyées. « Si nous les commémorons tout de même, c’est en hommage à nos devanciers qui se sont sacrifiés pour la dignité »,
a-t-il déclaré.

Revenant sur la confédération AES, il a rappelé que le collège des chefs d’Etat a pris plusieurs décisions dans le but de renforcer leur espace. Parmi ces mesures, il a cité, les projets routiers et ferroviaires devant relier les trois capitales Niamey, Ouagadougou et Bamako. Il a noté également l’élaboration de passeports, de cartes nationales d’identité biométrique, la création d’une banque d’investissement et de développement. Mieux, il a relevé l’exemption de visa pour tout Africain désirant se rendre au Burkina Faso, la mise en place d’une radiodiffusion télévision et de presse écrite pour dynamiser la communication de l’AES.

Bassolma Bazié a aussi évoqué la souveraineté sécuritaire. « De nos jours, nous achetons nos armes sans passer par la France », a-t-il déclaré. Répondant aux détracteurs de la Confédération des Etats du Sahel qui accusent ces pays de n’avoir que du dépit pour les élections, le conférencier s’est interrogé :
« depuis 1960, quelles élections, n’avons-nous pas faites ? Qu’est-ce que cela nous a apporté », a-t-il questionné ?

La question de la fin du franc CFA n’est pas passée sous silence. « On ne peut pas informer notre ennemi là où l’on va », a-t-il dit.Pour ce qui est de la souveraineté sanitaire, alimentaire, il a fait savoir qu’il est pour la vision déclinée par le chef de l’Etat afin de produire et consommer local. La Cour pénale internationale n’a pas été oubliée dans son réquisitoire. « On ne peut permettre qu’elle vienne chercher nos chefs d’Etat et aller les jeter en prison », a-t-il insisté. C’est pourquoi, a précisé le président Bazié, que les pays du Sahel ont quitté cette instance internationale et mis en place une Cour de justice de la confédération.

Le gouverneur de la région du Nakambé, Aboudou Karim Lamizana, a aussi ajouté une couche. S’exprimant en tant qu’ancien chef militaire du G-5 Sahel, il a confié à l’assistance que la France avait livré au G-5 Sahel, des véhicules visiblement neufs mais lorsqu’un est tombé en panne, il s’est aperçu que ce n’était que de vieux véhicules repeints qui ont été envoyés. Pour lui, s’il n’y avait pas de MPSR II, le trajet Ouagadougou/Bobo-Dioulasso se ferait essentiellement en avion et les autres villes des régions seraient inaccessibles. Le gouverneur a saisi l’occasion pour informer qu’il y a des traitres dans la région du Nakambé, mais il a rassuré que ceux-ci seront « traités ».

Anselme KAMBIRE

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.