Couverture médiatique de la campagne déguisée

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a rencontré les responsables des médias, le mercredi 29 juillet 2020, à Ouagadougou, pour échanger sur la règlementation de la couverture médiatique des activités des partis politiques pendant les trois mois qui précédent la campagne électorale.

L’interdiction de la couverture médiatique des activités des partis politiques pendant la période des 90 jours qui précèdent la campagne électorale pour les élections présidentielle et législatives du 22 novembre 2020, entre en vigueur le 3 aout 2020 à zéro heure. C’est la principale information issue de la rencontre entre le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Mathias Tankoano et les responsables des médias, le mercredi 29 juillet 2020, à Ouagadougou. Selon le président de l’instance de régulation des médias, ladite rencontre avait pour objectif de présenter aux hommes de médias, le contenu des dispositions de la loi portant sur la réglementation, notamment l’interdiction de la couverture médiatique de la campagne déguisée. Cette loi adoptée en 2015 par les partis politiques et les Organisations de la société civile qui siégeaient au Conseil national de la Transition vise, selon M. Tankoano, à assurer un égal accès des médias aux candidats et partis politiques en lice pour les élections.
« Cela va contribuer à garantir l’égalité de chances aux candidats en vue d’un scrutin transparent, apaisé et crédible », a-t-il indiqué. A l’occasion, le Directeur de la réglementation, de la médiation et du contentieux du CSC, Daniel Bonzi, a fait une brève présentation des dispositions relatives à la restriction de la couverture médiatique et au rôle et la place des medias confessionnels et communaux pour une élection dans un contexte particulier. Ces medias d’obédience religieuse ou sous l’emprise des maires, contrairement au passé, seront rigoureusement surveillés pour éviter que les politiques se rabattent sur eux, a-t-il précisé. De l’avis du président du CSC, le législateur a laissé le soin au CSC de définir ce qu’il qualifie de campagne déguisée. « Il était donc nécessaire pour nous de tenir cette rencontre avec les médias afin de s’accorder sur les activités des partis politiques considérées comme campagne déguisée », a fait savoir M. Tankoano. Ainsi, les conférences de presse des partis politiques, les inaugurations aux allures de meetings politique et assimilées, sont frappées par cette interdiction. Plusieurs préoccupations en lien avec l’application de cette loi ont été soulevées par les journalistes. Cette interdiction ne va-t-elle pas porter un coup dur aux chaînes d’informations continues dont l’essentiel des programmes est constitué d’informations politiques ? A cette interrogation, le président Tankoano a répondu que la loi n’interdit pas aux organes de traiter des questions politiques, mais plutôt de ne pas être un canal pour un homme politique ou un parti pour faire sa propagande. Sur la restriction des libertés, le patron du CSC s’est voulu clair : « La loi a été adoptée par le CNT qui a donné compétence au CSC pour l’appliquer. Nous n’avons pas d’autres choix que de l’exécuter jusqu’à ce que le législateur revienne apporter une modification ». Le CSC dispose-t-il d’un dispositif lui permettant de contrôler tous les médias pendant cette période ? Selon l’animateur de la rencontre, l’institution s’est doté d’un dispositif d’enregistrement de tous les contenus des radios et télévisions et la durée de la conservation va d’un an pour les éléments audio et deux ans pour les vidéos. Avant la presse, le CSC a échangé avec les responsables des partis politiques.

Beyon Romain NEBIE
beynebie@gmail.com

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