Dans le contexte de guerre qui caractérise notre quotidien depuis une décennie, il n’y a pas de priorité qui transcende la cause nationale. Dans la lutte contre le terrorisme, il n’y a pas de raison qui dépasse celle de la survie de la Nation. C’est dire que l’on ne peut pas, au nom de la liberté d’expression, tout dire ou tout faire. Il y a des situations qui commandent que l’on se taise parfois pour mieux écouter et entendre le contexte qui gronde. Faire preuve de retenue ou de réserve, ce n’est ni un échec du droit à la parole ou à l’action ni un déni de la liberté de penser ou d’agir. Même dans la vie, on ne va pas à la chasse tambours battants ; on ne va pas en guerre contre un ennemi qu’on ne connaît pas en se chamaillant, en se contredisant à tout bout de champ. Parfois, le silence est plus communicant que le boucan. Le silence s’impose et appelle à la prudence, à la tempérance. Il y a des silences qui dérangent. Le silence est d’or !
En situation de crise, parler est un défi dans la mesure où une critique peut construire ou détruire. C’est un couteau à double tranchant qu’il faut savoir mettre dans le fourreau sans le planter dans la cuisse. Mais, comment parvenir à concilier les points de vue aussi contradictoires fussent-ils au nom de la Nation ? Comment chaque Burkinabè peut-il sacrifier une part de sacralité de sa liberté d’expression pour donner une chance à l’expression de la survie de la Nation ? Seul un compromis sincère peut nous amener à comprendre que la liberté d’expression n’est pas forcément l’expresse de la liberté. Il suffit de voir les titres et les angles de traitement de certains médias dit internationaux pour se rendre compte qu’au finish, il n’y a presque rien d’anodin.
La neutralité ou l’impartialité tant clamée n’est qu’une vue de l’esprit. Face à l’argent, l’équilibre tant prôné joue le yoyo sur la pente raide du funambule en laisse qui affabule son public. Finalement, ces médias « professionnels » avec agrafe « international » n’étaient que la voie du marionnettiste maître à démettre. Derrière la ligne éditoriale de ces médias, il y a comme une ligne de pèche qui tient en laisse l’ouvrier de la plume qui dit écrire pour la vérité, au nom de la même vérité. Mais, au nom de quelle vérité griffonnent-ils en passant sous silence les risques patents liés à un quatrième mandat pour saborder l’élan révolutionnaire des alliés insoumis ? Des titres apocalyptiques réservés aux « hérétiques » non-conformistes, au contenu mirobolant des articles commandés, la différence de traitement journalistique réside dans le traitement que les bénéficiaires des publireportages idylliques entendent consentir pour le « canard boiteux ».
Et dire qu’au nom de la démocratie, ces médias se faisaient grassement payer par l’argent du contribuable burkinabè. Les dernières révélations du capitaine-président sont éloquents. Le roi est vraiment nu ! C’est pourquoi il faut communiquer encore plus sur l’idéal du combat de titan enclenché par l’Alliance des Etats du Sahel (AES) contre l’impérialisme et ses médias de chantage d’un autre âge. Il faut vite renverser l’encrier de la plume qui se laisse dicter mot à mot les mots de son article de maux. Il faut aller vite vers la coordination et l’harmonisation du traitement de l’information au sein de l’AES et affirmer notre souveraineté en matière d’information. Un satellite de télécommunication AES serait un atout pour une grande autonomie en matière de communication et de diffusion d’informations. Toutes les implications liées à cette technologie doivent être pensées pour réduire au maximum les ingérences.
La communication, c’est aussi la visibilité et l’image qu’il faut donner à la Révolution. Il n’y a pas de révolution parfaite ; Quand on aime son pays, on s’engage à accepter les désagréments de la lutte pour sa survie. Une communication de proximité plus empathique pourrait rassurer même les contempteurs de la cause. Au-delà des armes qui crépitent au front, il faut aussi savoir viser avec précision les consciences avec la « sincérité révolutionnaire ». Il faut marquer les esprits avec des hauts faits patriotiques et toucher les cœurs avec l’amour inconditionnel pour ce pays. C’est dans ce sens que l’on
pourra conditionner les attitudes et changer les comportements et à ce moment-là qu’apparaîtra « l’albinos noir » en chaque Burkinabè. Le monde se bousculera à nos portes pour avoir la formule !
Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr