De la souveraineté

En droit international public, la notion de souveraineté internationale sous-entend que tous les Etats sont égaux en droit et en devoir et que chaque Etat mène sa diplomatie selon le bon vouloir des “princes” qui les gouvernent, lesquels ne peuvent être soumis à aucune injonction, si du moins ils ont une claire conception des intérêts du peuple pour lequel ils agissent.

Tout cela pour dire que dans “l’affaire “ de la diplomate onusienne qui vient d’être expulsée du Burkina, le gouvernement est dans son plein et entier droit, les récriminations du Secrétaire général des Nations unies étant justes assimilables à des effets de manche pour se donner bonne contenance.

Ceci étant, et à l’analyse politique et diplomatique des faits et actes posés ces derniers jours par le gouvernement, la volonté de rupture avec l’ordre ancien apparaît de plus en plus clairement. D’où la nécessité d’adopter une tactique originale en matière de communication en versant du vinaigre et du fiel dans notre langage politique (honni soi qui mal y pense) par un travail de critique et de propagande à la fois.

Expliquer sans complaisance les erreurs commises jusque-là par nos politiques et œuvrer à l’avènement d’un parti prolétarien conscient pour conduire la marche du peuple à la conquête de la liberté et du progrès. Le travail de propagande sera lui éminemment pratique, car on ne saurait faire progresser une révolution lorsque les masses populaires ne sont pas au diapason des gouvernants, “anesthésiées“ qu’elles sont par les phraséologies petites-bourgeoises qu’on leur a servi jusque-là et baignant dans une aveugle crédulité.

C’est uniquement en combattant cette crédulité que l’on pourra les débarrasser de l’emprise des phraséologues et des propagandistes du camp adverse et stimuler réellement la conscience prolétarienne aussi bien que la conscience des masses, leur initiative, audacieuse et décidée dans chaque hameau de culture. Plus de liberté et de démocratie en somme dans un pays débarrassé des spoliations et des brimades de toutes sortes.

Un programme loin d’être un dîner de gala, mais bien un chantier herculéen au vu de l’état de décrépitude du pays à l’heure actuelle. Il faudra que la petite-bourgeoise accepte de “se suicider comme couche sociale” comme disait Amilcar Cabral pour faire corps avec le prolétariat et la paysannerie dans cette lutte d’émancipation. Parfois l’histoire balbutie.

Boubakar SY

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