Le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a posé, vendredi dernier, la première pierre de l’usine de transformation de coton dénommée IRO-TEXBURKINA. Il s’agit d’une unité industrielle qui sera érigée sur une superficie de 42 hectares à Sourgou (Centre-Ouest) et une autre de 50 hectares à Boromo (Boucle du Mouhoun).
L’investissement total annoncé est de 165 milliards F CFA en vue de transformer, sur place, le coton burkinabè.
Au-delà du développement endogène et de la relance économique dans les zones concernées, il s’agit d’un acte concret de création d’emplois. Autrement dit, les autorités de la Transition viennent ainsi de poser un pas vers l’absorption du chômage des jeunes. En effet, il ressort qu’à terme, ce complexe textile va créer plus de 4 000 emplois directs et 15 000 emplois indirects pour les deux sites. Le chef de l’Etat a rappelé, à l’occasion, que le Burkina Faso s’est lancé dans un processus d’industrialisation.
« Dans toutes les zones du Burkina qui ont des spécificités, nous mettrons tout en œuvre pour transformer nos produits sur place. C’est à travers l’industrialisation que nous pouvons créer assez d’emplois pour que la jeunesse puisse s’épanouir », avait-il lancé.
Il est clair qu’avec le nombre croissant de diplômés qui sortent de nos universités, instituts et écoles, la problématique de l’emploi se pose avec acuité. Il serait illusoire de penser que la fonction publique pourrait absorber les nombreux chômeurs.
Par ailleurs, tandis que le nombre de candidats augmente chaque année (atteignant presque 2 millions en 2023), l’on constate que le nombre de postes à pourvoir à la Fonction publique baisse, passant par exemple de 7 218 (pour 1 969 736 candidats) en 2023, à 5 364 postes cette année.
L’option de création d’emplois parallèlement au recrutement de la fonction publique se présente comme l’une des meilleures alternatives. Pour absorber les milliers de chômeurs et de jeunes sans emploi, il convenait de changer de paradigme. Les premières autorités l’ont compris. Au cours d’une de ces récentes sorties, le ministre en charge du Travail et de la Promotion sociale a expliqué que l’on ne devrait plus faire de la fonction publique une fixation.
Pour lui, il faut plutôt prospecter d’autres niches. Les initiatives comme les exploitations agricoles à Bagré où, des étudiants sont en immersion dans le secteur de l’agriculture s’inscrivent dans cette dynamique. Il s’agit d’un projet incubateur de technologies dans le domaine agro-sylvo-pastoral et connexes de l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et des innovations (ANVAR).
Le 7 mars dernier, en marge de la célébration de la journée internationale de la femme, le Président Ibrahim Traoré a effectué une visite sur le site et a encouragé les étudiants.
On le voit, après l’usine de tomate à Bobo-Dioulasso, la raffinerie d’or et l’usine de traitement des résidus miniers à Ouagadougou, les autorités de la Transition joignent l’acte à la parole en ce qui concerne la recherche de solution à l’emploi des jeunes.
Certes, les défis sont énormes. Mais les initiatives pour juguler la problématique telle l’implantation d’unités de production sont sources d’espoir. Vivement que d’autres usines voient le jour dans d’autres localités du Burkina Faso.
Alban KINI
alban-kini@yahoo.fr