Digitalisation du système sanitaire : renforcer la santé communautaire par le numérique

Les acteurs nationaux et internationaux unis pour tracer une feuille de route claire vers une santé communautaire modernisée.

Le ministère de la Santé organise, du 8 au 12 septembre 2025 à Ouagadougou, un atelier sur la digitalisation de la santé communautaire et l’intégration des données de santé communautaire dans le système national d’information sanitaire au Burkina Faso.

Le Burkina Faso s’est engagé dans une dynamique visant à faire de la digitalisation de la santé communautaire, un levier pour garantir la qualité de la mise en œuvre des activités communautaires et assurer la collecte systématique des données, indispensables à une meilleure prise de décision. Dans ce cadre, le ministère de la Santé organise un atelier sur la digitalisation de la santé communautaire et l’intégration des données communautaires dans le système national d’information sanitaire du 8 au 12 septembre 2025 à
Ouagadougou.

Durant cinq jours, les participants vont évaluer l’état actuel de la digitalisation, partager des expériences réussies avec des pays invités tels que l’Ouganda, le Rwanda et l’Ethiopie, mais aussi adopter une feuille de route nationale pour un déploiement à grande échelle, incluant notamment le remplissage automatique des indicateurs.

Le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Adjima Combary, a indiqué que des efforts ont été entrepris par le gouvernement depuis plus d’une décennie pour renforcer la santé communautaire. Depuis 2016, selon lui, plus de 17 600 Agents de santé à base communautaire (ASBC) ont été recrutés, auxquels se sont ajoutés 15 000 volontaires nationaux en 2023.

Il a indiqué que leur rôle est important dans la prise en charge des maladies telles que le paludisme, la diarrhée, de la santé maternelle et infantile, la surveillance épidémiologique ainsi que l’éducation sanitaire. Pour M. Combary, la santé communautaire constitue un pilier de la couverture sanitaire universelle et cet atelier s’inscrit dans cette dynamique à travers la digitalisation et l’intégration des données communautaires dans la Stratégie nationale de santé 2024-2028.

Le directeur de cabinet du ministre de la Santé a en outre affirmé que plusieurs outils numériques sont déjà opérationnels. Il s’agit d’une application mobile pour les ASBC, une autre pour leurs superviseurs, une plateforme de gestion administrative et financière de plus de 17 000 agents, ainsi qu’une liste maîtresse géoréférencée en cours de déploiement.

Concernant les défis persistants, Adjima Combary a cité entre autres, la couverture numérique limitée, la persistance des registres papiers, la faible maîtrise des outils digitaux par certains agents, les problèmes de connectivité et d’énergie dans les zones rurales, ainsi que des écarts de qualité entre les données papier et numériques.

Un choix audacieux

Il a aussi noté que cet atelier doit permettre d’harmoniser les référentiels et les outils, renforcer les compétences numériques, élaborer une feuille de route nationale réaliste et aligner les actions sur la stratégie continentale portée par le Centre for Desease control and prévention de l’Afrique (Africa CDC). Le directeur de cabinet du ministère de la Santé a par ailleurs fait savoir que 10 régions sur 17 disposent déjà de solutions digitales pour les ASBC et leurs superviseurs.

La représentante-résidente de l’UNICEF au Burkina Faso, Assiata Kaboré s’est réjouie que le Burkina a fait le choix audacieux de placer la digitalisation au cœur de la santé communautaire. Selon elle, les plateformes comme e-SantéCom et de Gestion des ASBC vont permettre de mieux coordonner l’action des agents de santé communautaire.

Elle a souligné que l’appui des partenaires a favorisé l’émergence de solutions innovantes, utiles dans la réponse aux urgences comme la COVID-19. De son avis, près de 5 000 ASBC sont déjà dotés d’outils numériques. Elle a salué les progrès réalisés depuis l’institutionnalisation de la digitalisation en 2016. La directrice de Global Digital Health à Living Goods, Hildah Ngondoki, a expliqué que son organisation accompagne les gouvernements dans l’amélioration des systèmes digitaux au service de la santé publique.

Selon elle, la collaboration entre Global Digital Health à Living Goods et les gouvernements du Kenya et de l’Ouganda a permis de garantir aux communautés un accès à des services de santé de haute qualité. Fort de cette expérience, elle s’est dit confiante que la même dynamique va se concrétiser au Burkina Faso au bénéfice des
populations.

Abdoulaye BALBONE
Abibata KARA
(Stagiaire)

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