Le ministère de l’Enseignement de base, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales a organisé un atelier d’outillage des journalistes sur la campagne nationale de retour à l’école et les réformes éducatives, dimanche 5 octobre 2025 à Dédougou.
Le Ministère de l’Enseignement de base, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MEBAPLN) multiplie ses efforts pour améliorer le système éducatif au Burkina Faso. Dans ce sens, il a entrepris avec l’appui de ses partenaires, des réformes éducatives et une campagne nationale de retour à l’école des élèves ayant abandonné les classes pour diverses raisons.
Dans le but de permettre aux médias d’informer l’opi-nion nationale, le minis-tère a organisé un atelier au profit d’une quinzaine de journalistes s’intéressant aux questions d’éducation sur la campagne nationale de retour à l’école et les réformes éducatives en cours, le dimanche 5 octobre 2025, à Dédougou. Le Directeur général (DG) de l’accès à l’éducation préscolaire et à l’enseignement primaire, Tasseré Compaoré, a indiqué que l’objectif est d’outiller les acteurs des médias spécialisés sur les questions d’éducation afin qu’ils s’approprient les contenus abordés dans le but d’enrichir et diversifier leurs productions respectives. M. Compaoré a confié que 1 473 structures éducatives rouvertes ont contribué à ramener 432 281 élèves déplacés internes du préscolaire, du primaire et du non formel à l’école en 2025 dans le cadre de l’éducation en situation d’urgence.
« Ces chiffres issus du rapport de mai 2025 de l’éducation en situation d’urgence est le fruit d’une riposte structurelle laborieuse au défi sécuritaire imposé au Burkina depuis une décennie », a-t-il expliqué. M. Compaoré a en outre fait savoir que pour l’année scolaire 2025-2026, le ministère en charge de l’enseignement de base en collaboration avec l’UNICEF, dans le cadre de la campagne nationale de retour à l’école, connue sous le nom de « Back to School Campaign » entend ramener plus de 2 000 000 d’élèves à l’école.
La campagne couvre 9 régions à fort défi sécuritaire et vise à promouvoir les nouvelles inscriptions et à faciliter le retour en classe des enfants du préscolaire, du primaire, du post-primaire et du secondaire. Le chef de la communication plaidoyer et partenariat de l’UNICEF/Bur-kina, Ndiaga Seck, a salué les efforts du gouvernement pour la réouverture des écoles. Il a aussi réitéré la disponibi-lité de son institution à toujours accompagner le gouvernement dans son élan pour garantir l’accès à l’éducation.
Préparer les élèves aux défis du XXIe siècle
Il a par ailleurs demandé aux médias de sensibiliser les familles pour qu’elles comprennent l’intérêt d’amener les enfants à l’école mais également les communautés et les autorités afin qu’elles puissent renforcer les efforts pour que l’accès à l’éducation soit effectif. Concernant les réformes éducatives, le directeur général de la qualité de l’éducation préscolaire et primaire, Marcel Guigma, a relevé qu’elles s’inscrivent dans le cadre de l’application des textes fondamentaux de la politique éducative.
A cet effet, il a distingué deux types de réformes à savoir celles en implémentation et les réformes en implantation. Pour la première catégorie, M. Guigma a évoqué l’introduction de l’Anglais au CE1, l’initiation aux métiers au CM et l’introduction des TIC au préscolaire et au primaire. Selon le DG de la qualité de l’éducation préscolaire et primaire, pour la phase pilote, 824 écoles ont expérimenté l’initiation à l’Anglais au cours de l’année scolaire 2024-2025. Au regard des résultats concluants, a-t-il justifié, le ministère en charge de l’enseignement de base a décidé d’étendre la mesure à toutes les écoles à compter de cette année.
Quant aux réformes en implémentation, Marcel Guigma a cité entre autres l’expansion de l’éducation préscolaire, la valorisation du port de la tenue traditionnelle, le renforcement de l’éducation civique, la promotion de l’éducation inclusive et la mise en place de champs et jardins scolaires pour appuyer la cantine endogène. De son avis, ces réformes visent à enrichir l’expérience éducative, renforcer l’enracinement culturel, préparer les élèves aux défis du XXIe Siècle.
« Le but est de former un Burkinabè nouveau, producteur et acteur de développement », a-t-il précisé. Toujours dans le cadre des réformes, le directeur de l’enseignent primaire, Hamidou Salia, a annoncé la création des conseils de l’école en remplacement des Associations des parents d’élèves (APE), des Associations des mères éducatrices (AME) et les Comités de gestion des établissements scolaires (COGES). Selon lui, cette réforme née de l’Initiative présidentielle pour une éducation de qualité (IPEQ) vise à trouver une solution aux crises de fonctionnement des APE, AME et COGES dues à la mauvaise gouvernance.
Abdoulaye BALBONE