Entretien du chef de l’Etat : des Burkinabè saluent la « sincérité » des propos

A la suite de l’entretien du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, accordé aux journalistes de la RTB et de Canal 3, le jeudi 4 mai 2023, des Burkinabè interrogés aux quatre coins du pays donnent, à travers ce micro-trottoir, leurs avis.

Aboubakar Isso Bado, étudiant en master d’allemand : « l’essentiel est qu’il continue de joindre l’acte à la parole » « C’est avec un vif intérêt que j’ai suivi l’entretien. On a vu un chef d’Etat dévoué à la cause nationale, un chef d’Etat qui, de par son expérience de militaire, nous a montré qu’au Burkina Faso, il existe des hommes intègres, des hommes qui sont prêts au sacrifice suprême pour que le Burkina continue d’exister. C’est un entretien réussi. J’apprécie beaucoup sa sincérité. Cet entretien est la preuve qu’il est au parfum de la lutte contre le terrorisme. Il n’avait pas acquis certains armements pour engager certaines offensives de grande envergure, raison pour laquelle il estimait que la guerre n’avait pas encore commencé. L’essentiel est qu’il continue de joindre l’acte à la parole. Il aura toujours le soutien populaire. A part Thomas Sankara, je ne vois pas ce chef d’Etat qui a pu récolter le capital de sympathie que nous voyons actuellement. Ibrahim Traoré venge doublement la jeunesse parce que nous vivons dans un pays où on fait peu confiance à la jeunesse. Les ainés qui étaient au pouvoir ont renié à la jeunesse toute capacité à diriger, à occuper des postes de haute responsabilité ».

Rita Nikiéma, étudiante en sociologie : « il y a un changement de situation qui me rend fière et optimiste » « L’affirmation du chef de l’Etat selon laquelle nous ne sommes qu’à l’introduction de la guerre est compréhensible. Car, au début de cette guerre, nos forces armées n’étaient pas assez investies. Mais actuellement quand on suit l’actualité, on voit qu’il y a un changement de situation. Ce sont nos Forces de défense et de sécurité qui mènent la guerre et cela nous rend énormément fiers et optimistes. Notre armée s’est révoltée et monte en puissance. On peut dire que c’est en partie grâce au capitaine qui ne ménage aucun effort pour le retour effectif de la paix et de la sécurité au Burkina Faso. Pour ma part, je suis extrêmement fière et je le soutiendrai car il y va du bien de notre patrie. J’invite la jeunesse à prendre conscience que nous sommes réellement en guerre et que chacun à son niveau doit contribuer à cette lutte, d’une manière ou d’une autre ».

Alidou Ouédraogo, footballeur : « il n’est pas question de céder aux caprices des terroristes » « Le capitaine a su bien dire les choses. Car, on est réellement dans une situation de crise. Ce qui m’a offusqué, c’est lorsqu’il a dit qu’en 2020, le gouvernement a dû négocier avec les terroristes pour organiser les élections. On est dans une période de crise et on ne doit pas, quand il s’agit des élections, se permettre de négocier avec les terroristes. Non, ce n’est pas possible. Il a si bien dit : « on ne négocie pas avec les terroristes ». Et j’aimerais que cela reste ainsi. Le territoire nous appartient et il n’est pas question de céder aux caprices des terroristes. C’est un bon président et on espère qu’il va mener à bien sa mission de reconquête du territoire national dans son intégralité. Nous sommes très satisfaits de lui quand il dit que nous ne sommes qu’à l’introduction de la guerre, du moment où nous attendons des victoires et rien que des victoires. Nous le soutenons à fond et que Dieu lui donne longue vie et la force nécessaire ».

Emmanuel Kaboré, professeur d’anglais : « tous les aspects de la situation actuelle du Burkina ont été pris en compte ». « J’ai vraiment apprécié l’entretien du capitaine Ibrahim Traoré. Dans la forme, je trouve que c’est un entretien qui a vraiment brossé tous les aspects de la situation actuelle du Burkina avec toute sa volonté de se départir des choses qui ne le font pas avancer. Il y a eu moins de protocole et sans sujet tabou. J’ai apprécié cette initiative qui, à l’opposé des autres présidents, permet de communiquer sur les difficultés que traverse le pays. Pourquoi représenter le peuple sans vouloir faire part à ce peuple des difficultés que vit le pays ? Le capitaine, en faisant le point à la nation, vient d’étancher la soif du peuple. Je trouve que dans le fond, les sujets touchés prouvent la volonté de mener une lutte intègre et j’ai très envie de dire qu’après le capitaine Thomas Sankara, qui comprenait les ambitions réelles du peuple, seul le capitaine Traoré est sur la même lancée. Je peux dire en définitif que cet entretien est venu à point nommé dans une période où la population a besoin de se redonner espoir pour un lendemain meilleur. Ce qui va donner l’envie à tous les Burkinabè de le soutenir dans ce combat, en témoigne déjà la mobilisation autour de la Transition ».

Seydou Sawadogo, orpailleur : « la population doit se lever comme un seul homme pour soutenir le capitaine Ibrahim Traoré » « J’invite tout le monde à soutenir notre président afin que nous puissions libérer nos terres des mains des groupes armés. Le président à raison de dire que la guerre est à la phase introductive parce que les ennemis du Burkina sont nombreux. Maintenant, c’est à la population de se lever comme un seul homme pour le soutenir dans cette guerre qui va bientôt entrer dans la phase intense comme il a su bien le dire ».

Prospère Simporé, pionnier, classe 85 : « le président a été ferme » « Même avant son entretien, on a vu un président qui a montré patte blanche, qui a démystifié l’argent, qui a démystifié tout ce qui a amené quelqu’un à prendre le décor au lieu de se focaliser sur la guerre, un président qui s’est sacrifié pour sauver les Burkinabè et sauver ce pays. Cet entretien vient à point nommé. Parce que sur les réseaux sociaux, il y avait de fausses informations qui circulaient et cela a conduit beaucoup de gens au découragement mais, l’entretien du Président Traoré vient encourager les populations dans leur position et donner plus de confiance encore à la Transition. Parce qu’il est convaincant dans tout ce qu’il dit. Et sur le terrain également, on voit qu’il y a un travail qui est en train d’être fait. Il y a un envol au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest. Donc, il n’y a rien de tel et nous sommes tous mobilisés derrière lui. Le Président a été clair, même un centimètre carré ne sera pas cédé aux terroristes. Nous ne sommes pas des faiblards pour négocier avec des gens qui juridiquement ne sont rien. Le dernier mot du peuple burkinabè à l’endroit des terroristes : déposer les armes sinon, c’est la mort. Je vais demander à tous les Burkinabè de rester unis et d’accompagner cette Transition afin qu’elle puisse récupérer l’entièreté du territoire du Burkina. Nous avons un seul pays et nous n’avons pas intérêt à le perdre ».

Faïçal Zangré, étudiant en SVT : « il faut qu’il y ait aussi des objectifs secondaires ». « J’ai suivi quasiment tout l’entretien et le président a abordé des points très importants qu’il faut souligner. Il a dit qu’on ne peut pas développer le pays sans construire des routes. Les gens ont tendance à dire qu’il est venu pour la reconquête du territoire, et doit donc se focaliser essentiellement sur ce point. Mais, imaginez s’il n’y a pas de route pour aller traquer l’ennemi. Même s’il est venu pour ce but, il faut qu’il y ait aussi d’autres objectifs secondaires pour compléter le principal. Sur la question sécuritaire, le président a été ferme, il a dit qu’il n’y aura pas de négociation avec les ennemis de la nation et qu’ils doivent déposer les armes ou périr »

Moussa Nabolé, employé de commerce : « le capitaine Ibrahim Traoré est venu nous sauver » « Nous ne sommeillons pas là où il y a la vérité. Lors de son entretien, il a tout dit et nous en sommes très fiers. Ses propos sont venus nous galvaniser parce que nous savons maintenant que le capitaine Ibrahim Traoré est venu nous sauver. Il est venu pour toutes les couches sociales du Burkina Faso. Donc, nous allons l’accompagner de tout cœur pour qu’il puisse réussir la mission qui lui est assignée et rétablir le Burkina Faso dans la paix et la sécurité d’antan. Je salue toutes les autorités burkinabè et la presse qui relaye les informations. Les propos diffusés lors de l’entretien sont sans appel et nous demandons à tous les Burkinabè de s’unir pour vaincre le terrorisme car seul, on va plus vite mais ensemble, on va plus loin ».

Ismaël Ouédraogo, étudiant à l’université Norbert-Zongo de Koudougou : « sa prestation est satisfaisante » « J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt l’entretien accordé par le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, aux journalistes. Sa prestation est satisfaisante car tout au long de l’interview, ses réponses étaient convaincantes et il n’a esquivé aucune question. Je salue la dynamique impulsée par la Transition sous son leadership, notamment sur le plan de la lutte contre le terrorisme. En quelques mois, il a réussi à résoudre beaucoup de problèmes tels que la question de l’équipement de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), le recrutement des personnels et surtout la révision des accords de coopération militaire avec les partenaires comme la France. J’invite le peuple burkinabè à se mobiliser derrière le Président Traoré et son gouvernement de la Transition pour galvaniser les FDS et les VDP sur le théâtre des opérations en vue de la reconquête du territoire sous occupation des groupes armés terroristes. S’agissant des personnes et institutions qui cherchent à déstabiliser la Transition par différentes manœuvres, elles sont des ennemis du peuple et doivent être traitées comme tels où qu’elles se trouvent ».

Alidou Maïga, citoyen à Fada N’Gourma : «j’ai trouvé un chef de l’Etat serein, calme et confiant » « J’ai trouvé un chef de l’Etat serein, calme, confiant et qui est resté droit dans ses bottes comme d’habitude. Il a apporté des réponses confortables qui nous rassurent. Mais, sur certains sujets, je suis resté sur ma faim. Par exemple, je m’attendais à plus d’explication sur cette question du complot international contre le Burkina Faso. Qu’on nous dise clairement quels sont les pays qui ourdissent ce complot. Je pense que le Burkina n’a aucun intérêt à s’isoler. Je souhaite que le chef de l’Etat se rende au Niger pour échanger avec son homologue nigérien sur la question sécuritaire parce que nous ne pouvons pas gagner cette guerre sans le Niger. Il y a aussi la question de l’organisation des élections. A mon avis, il faut songer à rencontrer les forces vives pour valider le calendrier de la Transition puisque, jusque-là, il n’en existe aucun. Sur la question de la mobilisation des jeunes pour soutenir la Transition, c’est bien mais je souhaite que le président recadre cette façon de faire parce que j’ai bien peur qu’il y ait de la récupération politique. Pour moi, il n’était pas opportun que le chef de l’Etat revienne sur cette question relative à la négociation avec les groupes armés terroristes lors des élections de 2020. Vous savez qu’il y a des Burkinabè qui sont détenus comme otages par ces groupes. Certes, par rapport au territoire, il n’est pas question de négocier. Mais pour les autres conditionnalités, nous n’avons pas le choix. Et puis, vous ne pouvez pas demander à des partis politiques de vous accompagner de façon sincère pendant que vous mettez à nu leurs erreurs».

Madi Ouédraogo, journaliste : « rester sur la voie de la vérité » « Nous apprécions à sa juste valeur, l’entretien du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. Car, il a donné des informations utiles aux Burkinabè. Pour gagner cette guerre contre l’hydre terroriste, il faut dire la vérité et ne rien cacher à la population. Parce que le citoyen, dès qu’il a la bonne information, comprend et s’engage aux côtés des autorités administratives. On comprend pourquoi la mobilisation générale a déjà sonné parce que les gens savent qu’ils peuvent compter sur le président de la Transition. Dans ses réponses, il a décrit comment les élections ont été organisées en 2020 avec la collaboration clandestine des hommes politiques avec les groupes armés. Toute chose qui ne fait que conforter les terroristes dans leur position. Le gouvernement est déjà dans le collimateur de la communauté internationale, mais l’essentiel est de rester sur la voie de la vérité. Le chef de l’Etat est bien averti de la pression de la communauté internationale. Voilà pourquoi il a sonné la mobilisation générale et dès que la population adhère, le Burkina Faso résistera contre d’éventuelles sanctions extérieures ».

Jérôme Bamouni professeur à Ouahigouya : « il a apporté des réponses très appropriées » « Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt cet entretien et je peux vous rassurer que j’ai été très ému du franc parler du chef de l’Etat. Tout ce qu’il a dit n’est rien que la vérité. Il a éclairé de nombreux Burkinabè sur la situation nationale avec des éléments de réponse très appropriés. Il ne faut pas qu’on se flatte. La situation de notre pays est inquiétante, mais avec les efforts fournis par nos autorités, l’espoir est permis. Pour la réussite de la Transition, je demande à toutes les populations du Burkina qui aiment leur pays à accompagner ces autorités car, nous n’avons qu’une seule nation, le Burkina Faso. Surtout qu’il y ait une franche collaboration entre les populations et nos FDS et VDP qui sont engagés sur les opérations de reconquête pour que notre pays retrouve la paix.»

Abdoulaye Dicko, président du MBDHP du Séno : « pour moi, le discours n’a pas changé » « En ma qualité de défenseur des droits humains, j’avoue que je ne suis pas du tout rassuré, je dirai même inquiet à l’issue de l’entretien. Je vois que nous sommes dans un déni des violations des droits humains. Cette pratique prévalait sous les anciens régimes et est en train de continuer. Quand le discours tend à nier les violations des droits humains, cela encourage ce que nous voyons. Ce qui s’est passé à Karma, c’est ce qui s’était passé à Nouna et ailleurs. Et on tente de masquer sous le fait des terroristes, de la guerre et autres. A un certain moment, il faut savoir s’arrêter pour se dire la vérité en vue de corriger et sanctionner ceux qui commettent ces violations. Pour moi, le discours n’a pas changé. Le président de la Transition dit qu’un travail superbe est fait sur le terrain et que les choses avancent bien, mais je précise que la RN3, l’axe reliant Kaya à Dori, est coupée depuis le 10 avril 2023. Du coup, toute la région du Sahel est sous blocus. Par conséquent, je ne vois pas exactement ce qui évolue dans cette guerre. Faut-il négocier ou pas ? Je précise que toute guerre finit par une négociation à l’image des deux guerres mondiales. Il est indéniable que certains Burkinabè sont impliqués en ce sens qu’ils ont pris des armes contre leur patrie. Je suggère qu’on négocie avec ces Burkinabè radicalisés pour comprendre leur choix. Tant que nous ne couperons pas le cordon qui permet aux groupes armés de recruter certains Burkinabè, nous ne sortirons pas de cette impasse. »

Propos recueillis par Boukary BONKOUNGOU Beyon Romain NEBIE Joanny SOW Augustin Irwaya OUEDRAOGO Bassirou BADINI Souaibou NOMBRE Estelle KONKOBO (stagiaire) Léon YOUGBARE (stagiaire)

Laisser un commentaire