
L’Association pour la solidarité et d’amitié des anciens étudiants formés à Cuba (ASAC Burkina Faso) a animé une conférence de presse sur le film : « ESBEC 37, Pionniers formés entre deux Révolutions », mardi 5 août 2025, au Mémorial Thomas-Sankara, à Ouagadougou.
Des anciens étudiants formés à Cuba affectueusement appelés « les enfants
orphelins de Sankara », ont décidé d’immortaliser leur
vie dans ledit pays. En effet, réunis au sein de l’Association pour la solidarité
et d’amitié des anciens étudiants formés à Cuba (ASAC Burkina Faso), ils
ont animé une conférence de presse, mardi 5 août 2025, au Mémorial Thomas-Sankara, à Ouagadougou sur la question. La conférence de presse a porté sur le film : « ESBEC
37, Pionniers formés entre deux Révolutions ». Selon le président de l’ASAC,
François Lompo, la première mondiale du film a eu lieu, samedi 2 août
2025, au ciné Burkina.
Il a expliqué que c’est un projet de documentaire qui parle, en général, de 600 étudiants burkinabè formés à Cuba, précisément à « ESBEC 37 », l’établissement où ils ont été envoyés en 1986 par le capitaine Thomas Sankara pendant la Révolution démocratique et populaire (RDP). Tourné à Cuba en 2023, François Lompo a fait savoir que le film retrace
particulièrement les souvenirs et les témoignages de deux anciens étudiants
burkinabè à Cuba, accompagnés de leurs anciens camarades et professeurs,
dans un récit à la fois personnel et historique. « Ce documentaire vise à
contribuer à la préservation de cette mémoire collective et à rendre hommage à la solidarité internationaliste de Cuba en Afrique », a-t-il dit.
Pour le réalisateur du film, Alex Verdejo, la vie des deux anciens étudiants burkinabè de Cuba dans le film est suffisamment représentative de celle de leurs collègues. « Dans toute
l’histoire des révolutions africaines, Thomas Sankara est le révolutionnaire
le plus complet au regard de la pertinence et de la grandeur de ses idées », a-t-il laissé entendre. Les acteurs du film ont, par ailleurs, ajouté qu’il est destiné aussi à rendre
hommage au père de la Révolution d’août 1983 qu’un groupe de travail, à
Barcelone, appelé en Catalan : « Poble Integre » célèbre également chaque 15 octobre.
Lors du face-à-face avec la presse, le secrétaire général de l’ASAC Burkina Faso, Inoussa Dakambary, a déclaré que « ESBEC 37, Pionniers formés entre
deux Révolutions », apprécié par le public, est un
moyen de connaître la vie menée par les anciens étudiants burkinabè à Cuba.
Une formation accordée par le capitaine Thomas Sankara
Il a rappelé que la formation, accordée par le capitaine Thomas Sankara au
groupe d’anciens étudiants burkinabè avec, à l’époque, un âge compris entre 12
ans et 16 ans, à Cuba, était idéologique, politique et technique. Cet apprentissage devrait leur permettre, à ses dires, de participer à la construction de la nation burkinabè. Mais, a regretté le secrétaire général de l’ASAC Burkina Faso, « les enfants de
Sankara » ont été très tôt orphelins face à sa mort tragique.
Il a assuré qu’il y a eu des similitudes entre la révolution burkinabè et celle
cubaine sur laquelle le capitaine Thomas Sankara s’est inspiré. « C’est dans
ce cadre que le capitaine Thomas Sankara a voulu magnifier la coopération
Sud-Sud en envoyant des Burkinabè avec l’espoir qu’ils reviennent un jour au
Burkina Faso avec des idées de développement », a fait comprendre Inoussa
Dakambary. Quelles sont les difficultés auxquelles sont aujourd’hui confrontés
les anciens étudiants burkinabè formés à Cuba ? Quel est le bien-fondé du film
dans leur vie ? Est-ce une aide à la Révolution progressiste populaire (RDP)
actuelle ou un chemin de réhabilitation des anciens étudiants burkinabè formés
à Cuba ? Ce sont autant de questions adressées par la
presse aux conférenciers.
En guise de réponses, le secrétaire général de l’ASAC Burkina Faso a soutenu que jusque-là, lui et ses camarades souffrent du manque d’équivalences au Burkina
Faso, des diplômes obtenus à Cuba. Toutefois, il a signifié que ce serait bientôt le
bout du tunnel car les autorités actuelles ont mis en place une commission pour
les équivalences. S’agissant du bien-fondé du film, M. Dakambary a noté qu’il
est beaucoup sollicité par les Burkinabè qui l’ont déjà visionné avec des
demandes qu’il soit diffusé dans les provinces.
Concernant, la troisième préoccupation, le conférencier a estimé que le documentaire apporte de la lumière sur le vécu des anciens étudiants formés à Cuba, tout en célébrant les idéaux prônés par la Révolution démocratique et populaire (RDP) du capitaine Thomas Sankara. La projection du film a connu la présence de l’ambassadrice de Cuba au Burkina, Enith Perez Retureta, parmi tant d’autres invités. Malheureusement, l’ASAC
Burkina Faso créée depuis 1993 a perdu 100 de ses membres.
Boukary BONKOUNGOU