Extrémisme violent au Burkina Faso : la culture, l’autre arme pour combattre le phénomène

Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme a organisé, le samedi 11 janvier 2020 à Ziniaré, une conférence régionale sur les résultats du colloque national sur l’extrémisme violent tenu en 2018 à Dori.

Dans le but de renforcer la cohésion sociale et de promouvoir la paix au Burkina Faso, le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme a organisé un colloque national sur l’extrémisme violent à Dori en 2018, avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Des conférences régionales dans les treize chefs-lieux de région ont été initiées en vue de restituer les résultats de ce colloque. C’est dans cette dynamique que s’est tenue, le samedi 11 janvier 2020 à Ziniaré, une rencontre régionale sous le thème « La contribution de la culture dans la lutte contre l’extrémisme violent ». Au cours de la conférence, les participants ont eu droit à trois communications. La première communication a porté sur la présentation de la feuille de route issue du colloque national de Dori. Dans son exposé, le conseiller technique du ministre en charge de la culture, Ousmane Djiguemdé, s’est appesanti sur les procédures d’élaboration, les caractéristiques, le contenu de la feuille de route et les attentes des parties prenantes. « La feuille de route comprend trois axes, à savoir la promotion de l’idéal du citoyen burkinabè, des fondements d’une culture burkinabè axée sur le partage des valeurs ancestrales, de la cohésion sociale et l’affirmation de la multiculturalité d’un héritage indivisible des peuples du Burkina Faso », a précisé M.Djiguemdé.

L’écrivain et professeur de français, Bambingnélé Philippe Ouédraogo s’est, pour sa part, entretenu avec le public sous le thème : « les valeurs de référence qui ont de tout temps facilité le vivre- ensemble dans la région du Plateau central ». Sa communication s’est focalisée sur les mécanismes traditionnels de régulation du vivre- ensemble au niveau familial et communautaire et les fondamentaux de la promotion du vivre- ensemble. Quant au thème principal, il a été « disséqué » par Dr Dramane Konaté. « L’extrémisme violent est tout acte qui conduit au sang versé, à la perte d’une ou plusieurs vies humaines. Ces actes sont, entre autres, les conflits communautaires, le terrorisme. Les sources de l’extrémisme violent sont les stéréotypes, les conflits » a indiqué Dr Konaté. La médiation culturelle, le dialogue interreligieux et l’humanisme peuvent, a-t-il relevé, contribuer à la lutte contre l’extrémisme violent. « Notre paix est menacée parce que nos valeurs culturelles, nos valeurs cardinales sont bouleversées. Mais en rétablissant ces systèmes de valeurs culturelles, le Burkina Faso retrouvera sa paix d’antan », a-t-il conclu. La tenue de cette conférence a été saluée par le 2e adjoint au maire de la commune de Ziniaré, Mouni Zongo.

« Ce thème revêt une importance capitale au regard du contexte sécuritaire que vit notre pays. Avec les résultats engrangés sur le terrain par nos forces de défense et de sécurité, il est impérieux que les populations s’impliquent pour des résultats encore plus probants sur le terrain en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent », a-t-il déclaré. Cette conférence s’inscrit, de l’avis du secrétaire général de la région du Plateau central, Severin Somé, en droite ligne de la politique du gouvernement en matière de cohésion sociale et d’implication des acteurs à la base dans la lutte contre l’extrémisme violent. « Dans ce combat, chacun a aussi son rôle à jouer pour préserver la cohésion sociale, gage de tout développement. Nous sommes tous invités à participer activement à la dynamique de résilience face à l’extrémisme violent, pour l’essor culturel, touristique et le développement de notre pays », a fait savoir M.Somé.

Abdias Cyprien SAWADOGO

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