Fonderie CIM METAL SA : Des leaders «licenciés», des ouvriers protestent

Venus recevoir la réponse à leurs revendications, les ouvriers de CIM METAL SA n’obtiendront pas la réintégration de leurs trois collègues.

Le personnel de la fonderie CIM METAL S.A, située à Ouagadougou, était les 23 et 24 avril 2019 en colère. Il a protesté contre le «licenciement pour faute lourde» de trois de leurs collègues.

Alors qu’ils attendaient le mercredi 24 avril 2019 à 11heures pour rencontrer le responsable des ressources humaines pour une réponse à leur plateforme revendicative, environ 350 travailleurs de la fonderie CIM METAL SA ont appris que trois d’entre eux, qui font office de délégués du personnel, ont reçu des lettres de licenciement.

Il s’agit de l’opérateur Augustin Ilboudo, de l’électricien Ali Ouédraogo et du mécanicien Urbain Bamogo qui disent avoir refusé de recevoir les lettres de licenciement et de signer les documents y afférents.

La veille, les ouvriers avaient manifesté «pacifiquement» devant l’usine avant d’être démobilisés par des gendarmes venus pour l’occasion. A notre arrivée sur les lieux vers 18h, le 23 avril, ce sont des travailleurs tout remontés et disposés à soutenir leurs collègues, qui nous ont accueillis.

Avant le licenciement de leurs leaders, ils revendiquaient, selon un des leaders congédiés, Augustin Ilboudo, le basculement de tous les «ouvriers» dans des Contrats à durée indéterminée (CDI) et non le renouvellement de Contrat à durée déterminée (CDD), des congés payés, des indemnités de risques, l’annulation des retenues sur salaire à hauteur de 5000 F CFA par jour d’absence, même justifiée et une assurance santé.

A cela s’ajoutent, la réclamation d’indemnités de travail de nuit, l’établissement d’une grille salariale, des primes d’ancienneté, l’augmentation de rémunération du travail des jours fériés de 3000 à 6000 F CFA et un treizième mois. Sur ces dix points, les manifestants disent n’avoir reçu de leur employeur, aucune réponse satisfaisante.

Joint au téléphone, le mardi 23 avril dans la soirée, le chargé des ressources humaines, Constant Yaméogo, nous a donné rendez-vous à l’usine le lendemain. Mais une fois sur les lieux, nous n’aurons pas accès à l’enceinte. Le «RH», comme les ouvriers l’appellent, ne répondra à nos multiples appels que par un SMS : «Je suis en réunion.

Je vous rappelle». Jusqu’à ce que nous finissions d’écrire ces lignes, il ne nous est pas revenu au téléphone. Outre les revendications, les employés ont dénoncé de dures conditions de travail, notamment 12 heures de service par jour, de 7h à 19h pendant deux ans et l’exposition à une haute température sans équipements adéquats.

Jean Philibert SOME

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