Fonds de Soutien Patriotique: Quand le peuple paie le prix de sa propre liberté !

Dans l’histoire des peuples en lutte, il est un moment où l’héroïsme ne se joue plus seulement sur le champ de bataille, mais dans les cœurs et les poches des citoyens. Au Burkina Faso, ce moment a un nom : le Fonds de soutien patriotique (FSP). Créé dans le contexte d’une guerre existentielle contre l’hydre terroriste, le FSP est plus qu’un mécanisme de collecte de ressources. C’est un acte de foi collective, une réponse endogène, un levier de souveraineté.

Alors que la tentation aurait pu être grande de se tourner exclusivement vers l’aide extérieure ou les partenaires techniques et financiers, le pays a choisi une autre voie, celle de l’autodétermination financière. Le Burkina Faso a compris que la guerre pour la survie d’une Nation ne se délègue pas. Elle se finance, d’abord et avant tout, par ceux qui croient en sa légitimité et en sa pérennité.

Ce choix n’est pas anodin. Il s’appuie sur un double pilier : l’esprit de sacrifice et l’endogénéité de l’action publique. Du fonctionnaire qui consent une retenue sur salaire au commerçant qui reverse une part de ses bénéfices, du citoyen de la diaspora qui envoie sa contribution à l’agriculteur qui donne le fruit de sa récolte, chaque geste vers le FSP est un acte de résistance, une déclaration d’amour à la Patrie.

En trente (30) mois de mobilisation, plus de 376 milliards de FCFA ont été collectés, grâce au FSP. Un montant impressionnant dans un contexte économique
difficile, qui témoigne de l’ampleur de l’adhésion populaire. Ce chiffre n’est pas qu’un indicateur budgétaire, il incarne une conscience nationale éveillée, un peuple debout, prêt à donner non ce qu’il a en trop, mais ce qu’il juge juste
d’offrir pour sauver l’essentiel.

Ce Fonds a soulevé des débats, des critiques, parfois même de la méfiance. Mais sa portée symbolique est immense. Il réconcilie le peuple avec l’idée qu’il peut, par lui-même, être acteur de sa propre sécurité. Comme le disait si bien à propos, le Président Thomas Sankara :
« Le plus important, je crois, c’est d’avoir amené le peuple à avoir confiance en lui-même, à comprendre que finalement, il peut s’asseoir et écrire son développement, il peut s’asseoir et écrire son bonheur, il peut dire ce qu’il désire et en même temps, sentir quel est le prix à payer pour ce bonheur ». Ce que nous construisons ici, avec le FSP, c’est un modèle. Un modèle de solidarité nationale dans l’adversité. Un modèle d’indépendance assumée. Un modèle de résilience enracinée.

Le FSP est aussi un révélateur. Il met en lumière une vérité souvent oubliée : l’Etat, ce n’est pas seulement les institutions, c’est d’abord les citoyens. Et quand
ces derniers s’impliquent volontairement dans le financement de la défense
nationale, c’est tout le contrat social qui se renforce. Ce Fonds oblige l’Etat à plus de transparence, à plus d’efficacité, à plus de résultats. Il oblige aussi chaque contributeur à avoir un regard plus exigeant, plus impliqué, plus patriote.

C’est pourquoi, le FSP ne doit pas être vu uniquement comme une réponse conjoncturelle à une crise sécuritaire. Il est aussi un catalyseur de transformation sociale et politique. Il redéfinit la relation entre gouvernants et gouvernés. Il ressuscite le sentiment d’appartenance à une cause commune, dans un contexte où le tissu national était menacé de déchirure.

Que restera-t-il du FSP demain ? Cela dépendra de ce que nous en ferons aujourd’hui. Si nous en faisons un instrument de mobilisation durable, un modèle de gouvernance vertueuse, un vecteur de fierté collective, alors il aura semé bien plus que des financements. Il aura semé la confiance en nous-mêmes.
Dans cette guerre, il n’y a pas de neutralité possible. Donner au FSP, c’est ne pas rester spectateur. C’est entrer dans l’histoire par la porte du sacrifice. Et ce sacrifice, aucun ennemi ne peut le vaincre.

DCRP-MEF

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