Le ministère de la Santé organise le premier forum national sur la santé mentale et le soutien psychosocial, couplé à la commémoration en différé de la Journée mondiale de santé mentale, du 4 au 6 novembre 2025, à Ouagadougou.
Placé sur le thème « Santé mentale et soutien psychosociale dans un contexte de crise sanitaire et sécuritaire : états des lieux et mesures de mitigation pour un système de santé humanisant et résiliant », le premier forum national réunit des chercheurs, des praticiens, des décideurs, des acteurs humanitaires, des juristes et membres d’associations, du 4 au
6 novembre 2025 à Ouaga-dougou. Plusieurs thématiques seront abordées au cours du forum qui est couplé à la commémoration en différé de la Journée mondiale de la santé mentale qui se tient chaque 10 octobre.
Pour le ministre chargé de la Santé, Robert Lucien Jean Claude Kargougou, il s’agit à travers cette rencontre de créer un cadre de partages d’expériences, de réflexion collective et d’engagement pour une meilleure prise en charge de la santé mentale au Burkina Faso. Car, a-t-il regretté, selon une étude réalisée en 2021 dans la population générale, 33,49% des Burkinabè remplissaient les critères d’au moins un trouble mental. Chez les personnes déplacées internes, poursuit-il, la prévalence des troubles mentaux était de 44,51%.
« Ces chiffres sont interpellateurs sur la nécessité de développer des actions fortes pour protéger la santé mentale et le bien-être des populations », a-t-il insisté.
Quant au patron du présent forum, le ministre d’Etat, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, général de Brigade Célestin Simporé, il a loué les efforts des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui se battent au quotidien pour préserver l’intégrité du territoire et la sécurité des populations. « Ces femmes et ces hommes, exposés en première ligne, paient souvent un lourd tribut non seulement physique, mais aussi psychologique », a-t-il indiqué.
C’est pourquoi, il a souhaité que leur accompagnement psychologique soit au même niveau
d’attention que leur appui matériel ou logistique. Il s’est engagé à travailler en synergie avec le ministère de la Santé pour renforcer les dispositifs d’écoute, de prise en charge et d’accompagnement psychologique au profit des militaires, des VDP, de leurs familles, mais aussi des populations affectées par les crises.
En tant que co-marraine de cette commémoration, le ministre de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Passowendé Pélagie Kaboré, a salué l’initiative du ministère de la Santé et l’engagement de tous les acteurs œuvrant pour une société plus solidaire et résiliente. Elle a de ce fait rassuré que son ministère oeuvrera en étroite collaboration avec celui de la Santé et les partenaires humanitaires pour renforcer le soutien psychosocial et la prise en charge communautaire. « Nous travaillons à intégrer la santé mentale dans les interventions humanitaires, former les acteurs de terrain et créer des espaces d’écoute et d’accompagnement pour les personnes vulnérables », a-t-elle dit.
Et au co-parrain, le ministre chargé de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, d’indiquer que sur le plan juridique, le Bur-kina Faso a posé des jalons importants avec la loi portant protection et promotion des droits des personnes vivant avec un handicap, ainsi que les textes encadrant la prise en charge psychiatrique.
Toutefois, a-t-il reconnu, des défis persistent notamment l’insuffisance des infrastructures spécia-lisées et de personnel qua-lifié, les difficultés de coordination entre le système judiciaire et celui de la santé. L’urgence s’impose donc, selon le ministre Bayala de renforcer le cadre réglementaire et institutionnel, de développer des mécanismes de suivi et de protection des droits des personnes souffrant de troubles mentaux et d’intégrer pleinement la santé mentale dans les politiques publiques.
Adama SEDGO


















