France : la fracture sociale

La perte d’influence de Paris en Afrique conjuguée avec la crise ukrainienne qui a renchéri le coût du gaz et de l’électricité ont plongé la France dans un marasme économique profond avec comme conséquence, une fracture sociale béante entre les campagnes et les grandes agglomérations, surtout avec l’incapacité de trouver un budget.

Ce n’est plus un secret pour personne, la France arrive difficilement à boucler son budget. Avec un régime de sécurité sociale établi à la fin de la deuxième Guerre mondiale grâce au plan Marshall et donc les fonds africains, Paris a mené grand train durant les décennies dites des trois glorieuses (1970, 1980, 1990) avant de faire face à ces difficultés actuelles avec la chute du Mur de Berlin et le bouleversement des alliances qu’elles a entraîné.
La principale menace ne vient plus seulement de l’Europe de l’est et de la Russie, les alliés traditionnels étant eux aussi devenus des concurrents dans son pré carré africain où les entreprises et les grandes marques françaises faisaient la loi.

Du reste, Paris qui avait flairé le danger dès la décennie 80, avait entrepris une politique de dénigrement des produits en provenance d’Asie en les traitant de « chinoiseries ». Principale cible de cette campagne, les véhicules japonais qui mettaient à mal, les grandes marques automobiles sur le continent. Aujourd’hui, ces chinoiseries font la loi et le secteur de l’automobile français est sinistré.

Avec le New deal africain, c’est tout le secteur industriel français qui est en berne avec un chômage grandissant et une colère sourde au sein des classes moyennes. La campagne n’échappe pas à cette insécurité économique, surtout après l’accord signé avec les pays d’Amérique latine dont les produits agricoles sont très prisés par les populations du fait de leur faible coût. On a vu que le mouvement des gilets jaunes était pratiquement porté par les ruraux, et, sa résurgence risque de tourner à l’insurrection, car la situation est intenable. On a beau prendre le problème par tous les bouts, sa résolution paraît impossible.

Fait significatif, les agences de notation ont dégradé la note de la France et les marchés financiers lui prêtent désormais l’argent au prix fort. Comme le chantait Alpha Blondy « wari banna » (l’argent est fini) et tout le monde est fâché. Le temps n’est plus très loin où des Français viendront se chercher en Afrique. C’est une loi économique. Comme quoi, la roue a définitivement tournée.

Boubakar SY

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